PROBLEMATIQUE
Le Burkina Faso est un pays sahélien d'Afrique de
l'Ouest avec une forte endémicité palustre. Le paludisme y
sévit toute l'année avec une forte incidence en saison pluvieuse
(mai à novembre). Les populations à risque de cette maladie sont
les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.
Malgré les efforts consentis par l'Etat et les
partenaires au développement, le paludisme reste la première
cause de morbidité et de mortalité dans notre pays
particulièrement pour les groupes vulnérables sus-cités
[27].
Le paludisme de la femme enceinte au Burkina Faso est
particulièrement important et comme dans d'autres pays africains, la
politique nationale de prévention recommandait une chimioprophylaxie
à la chloroquine chez la femme enceinte afin de réduire l'impact
du paludisme dans la morbi-mortalité pendant la grossesse [30]. Cette
chimioprophylaxie se fait par administration d'une dose curative initiale, puis
par la prise hebdomadaire de 300 mg de chloroquine. Cette stratégie qui
était une recommandation de l'OMS est largement utilisée dans
notre pays. Elle est associée à l'utilisation de matériaux
traités aux insecticides (MTI) dans la prévention du paludisme
chez la femme enceinte. La prescription d'une chimioprophylaxie
s'intègre dans le paquet de prestation de routine de la consultation
prénatale où la chloroquine est gratuite.
Malgré cette stratégie, il persiste une forte
morbidité palustre pendant la grossesse comme le montrent les
résultats suivants : 29,3 % d'infection du sang maternel
périphérique, 22 % d'infection placentaire et 76,2 %
d'anémie maternelle dans le district sanitaire de Koupéla en 2001
[51]. Cette situation s'explique essentiellement par le niveau actuel de
résistance à la chloroquine et les problèmes d'observance
de ces longs traitements en prise hebdomadaire [51].
Depuis quelques années, l'utilisation de la
sulfadoxine-pyriméthamine en traitement préventif intermittent
pendant la grossesse a été initiée dans certains pays
d'Afrique de l'Est comme une alternative à la chimloprophylaxie
hebdomadaire dans la prévention du paludisme chez la femme enceinte.
Face aux premiers résultats encourageants obtenus avec ce protocole [40
; 46 ; 48], l'OMS recommande le TPI à la SP dans les pays africains
où la chloroquinorésistance est élevée. Cependant,
l'inobservance liée à la contrainte de la prise hebdomadaire de
la chloroquine dans la chimioprophylaxie hebdomadaire suggère
l'utilisation de la chloroquine en TPI. Cela permettra d'éviter le
problème d'observance et évaluer ainsi la part de la
chloroquinorésistance dans l'échec de cette stratégie.
C'est dans ce contexte de transition que nous nous sommes
proposé d'évaluer l'efficacité de différents
protocoles de prophylaxie antipalustres chez la femme enceinte afin d'orienter
le choix d'un schéma adapté à la situation de notre
pays.
Nous avons comparé entre eux la chimioprophylaxie
hebdomadaire à la CQ, le traitement préventif intermittent
à la CQ et le traitement préventif intermittent à la
SP.
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