LEXIQUE
M = pour cent
ADN= Acide Désoxyribo Nucléique
CIVD= Coagulation Intra-Vasculaire
Disséminée Cm= centimètre
CM= Centre Médical
CMA= Centre Médical avec Antenne
chirurgicale
CNRFP= Centre National de Recherche et de
Formation sur le Paludisme CNRST= Centre National de Recherche
Scientifique et Technologique CPN= Consultation
prénatale
CQ = Chloroquine
CQ/Hebdo= Chimioprophylaxie hebdomadaire
à la chloroquine
CREN= Centre de Récupération et
d'Education Nutritionnelle
ddl = degré de liberté
DDT=
Dichloro-diphényl-trichloro-éthane DHFr=
Dihydrofolate réductase
dL = décilitre
ET = Ecart-type
FPN= Faible Poids de Naissance
g =gramme
G6PD= Glucose 6 Phosphate
Déshydrogénase GE/FM= Goutte Epaisse/Frottis
Mince Hg= Hémoglobine
HLA= Human Leucocytes Antigen
HU= Hauteur Utérine
IP= Indice Plasmodique
Km = Kilomètre
mm = millimètre
MTI= Matériaux Traités aux
Insecticides OMS= Organisation Mondiale de la Santé
PABA= Acide para-amino-benzoïque PDV =
perdue de vue
SA= Semaine d'Aménorrhée
SIDA= Syndrome d'Immunodéficience Acquise
SMI= Santé Maternelle et Infantile
SP = Sulfadoxine-Pyriméthamine
TDR = Training in Tropical Disease
TNF= Tumor Necrosis Factor
TPI = Traitement Préventif
Intermittent
TPI/CQ= Traitement Préventif Intermittent
à la Chloroquine
TPI/SP= Traitement Préventif Intermittent
à la Sulfadoxine-Pyriméthamine
Vs = Versus
vii
INTRODUCTION
Le paludisme est une maladie parasitaire connue et
décrite depuis l'antiquité. Il semble avoir été un
fléau de tous les temps. Avant 1630, le paludisme était
déjà connu comme une maladie liée à l'environnement
et appelé "fièvre des marécages". C'est aujourd'hui la
première maladie parasitaire dans le monde avec 300 à 500
millions de cas chaque année. Il est causé par le
Plasmodium qui est un endoparasite à parasitisme
obligatoire permanent, transmis à l'homme lors de la piqûre de
l'anophèle femelle.
En dépit des efforts énormes consentis dans la
lutte contre cette maladie dans le monde et surtout dans les pays tropicaux, le
paludisme reste un des plus grands problèmes de santé publique en
ce début du troisième millénaire. Cette parasitose
sévit préférentiellement dans la zone inter-tropicale
(figure 1). De ce fait, elle touche des pays en développement où
l'ignorance et la pauvreté des populations rendent difficile la lutte
pour son contrôle. La maladie est endémique dans la plupart des
pays tropicaux d'Afrique, d'Asie et d'Amérique, et menace 43% de la
population mondiale qui y vit [58]. Parmi les groupes à risques du
paludisme dans les zones endémiques, figurent les femmes enceintes et
les enfants de moins de cinq ans.
L'Afrique sub-saharienne constitue un vaste foyer où le
paludisme sévit de façon endémique occasionnant
d'énormes conséquences socio-économiques. Le coût
direct du paludisme y a été estimé à 800 millions
de dollars US en 1987 et a dépassé un milliard 800 millions de
dollars US en 1995 [63]. Il faut ajouter à cela des dommages indirects
inestimables au niveau socio-sanitaire.
Depuis 1937, les effets néfastes du paludisme sur la
grossesse sont étudiés et décrits [65]. Dans les pays
touchés par la maladie, cinquante millions de femmes enceintes sont
exposées aux conséquences néfastes du paludisme chaque
année [54], dont environ 24 millions en Afrique [48]. Selon les
estimations en Afrique, 75 000 à 200 000 décès infantiles
par an sont attribuables à l'infection à Plasmodium
falciparum pendant la grossesse [48]. Dans les régions de forte
transmission de Plasmodium falciparum, où les femmes
adultes ont une immunité acquise considérable, l'infection peut
être peu ou pas symptomatique, mais chaque épisode infectieux
contribue à l'anémie maternelle et à la parasitémie
placentaire qui prennent une importance considérable au moment de
l'accouchement [52]. Ainsi, même si la mortalité directe est
réduite chez la femme enceinte en zone d'endémie, les
conséquences en terme de morbidité et mortalité indirecte
restent importantes par l'exposition à l'anémie. Dans ces
régions, l'impact le plus visible du paludisme sur la santé
maternelle est en effet l'anémie sévère, un important
contributeur à la mortalité maternelle [2 ; 24; 31 ; 54] par
l'aggravation des hémorragies et des infections puerpérales en
période périnatale. Des études hospitalières
récentes ont même identifié l'infection à
Plasmodium falciparum comme la principale cause indirecte de
décès maternel au Mozambique [16] et au Zimbabwe [44].
Après le constat d'échec de l'éradication du
paludisme par l'OMS en 1968, de nouveaux objectifs ont été
redéfinis dans le cadre de la lutte contre la maladie:
- la prise en charge des cas, par le diagnostic et la prise en
charge précoce,
- la lutte anti-vectorielle par des méthodes simples
individuelles et collectives
- la prévention et le contrôle des
épidémies.
S'agissant de la prévention médicamenteuse, elle
est de nos jours essentiellement recommandée pour les femmes enceintes
et les sujets neufs expatriés en zone d'endémie. Cette
prévention a longtemps été préconisée avec
la chloroquine (médicament autrefois efficace, peu cher et largement
disponible) en prise hebdomadaire chez la femme enceinte [30]. Cependant, face
à l'extension rapide de la chloroquino-résistance dans la plupart
des pays d'Afrique, et aux contraintes de la prise hebdomadaire, l'OMS
suggère un paquet d'interventions chez la femme enceinte menacée
de paludisme. Ce paquet d'interventions comporte les traitements
préventifs intermittents, l'utilisation de matériaux
imprégnés d'insecticides, la prise en charge des cas de paludisme
et le traitement de l'anémie [64].
![](Etude-comparative-de-l-efficacite-de-trois-schemas-de-prevention-antipalustre-chez-la-femme-encei1.png)
Figure 1: Distribution du paludisme dans le
monde (OMS, 1999)
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