3-LES PROBLEMES ORGANISATIONNELS
La valorisation des ressources naturelles est faible ainsi que
le nombre d'emplois créés et les gains liés à
l'exploitation de la réserve. Cette situation ne permet pas de garantir
le bien être économique, social et écologique aux
riverains. Elle ne favorise pas aussi la consolidation des capacités et
des acquis des différentes activités entreprises. Les projets de
conservation et de développement ne parviennent pas à dynamiser
l'économie locale et ne s'inscrivent pas dans la durée.
L'exploitation des ressources forestières rencontre des
difficultés d'exécution sur le terrain du fait que l'expertise
locale n'est pas valorisée et aucun apport technique n'est donné
pour disposer de personnel approprié en vue de mener à bien les
activités de valorisation dans la durée. Les problèmes
sont liés à la relative difficulté d'élaboration
des outils de gestion à la
portée des communautés et le degré
d'investissement en ressources humaines et financières dans la mise
oeuvre du dispositif de suivi. Le renforcement des compétences occulte
le renforcement des compétences endogènes et des capacités
adaptatives. Cette approche rencontre des difficultés dans
l'élaboration de processus permettant aux populations locales
d'apprendre à s'adapter à des conditions changeantes dans un
contexte où les évolutions technologiques, économiques et
sociales sont rapides. Les problèmes organisationnels peuvent être
résumés de la façon suivante selon le graphique ci-dessous
:
Graphique n°1 : Cycle expliquant la
défaillance du processus de valorisation à l'intérieur et
à la périphérie des entités forestières
protégées :
La faiblesse des formations techniques
et professionnelles des acteurs pour améliorer
les capacités opérationnelles sur le terrain
La faiblesse des études de développement
et d'investissement pour garantir la maîtrise des
choix stratégiques
L'absence de stratégies de
développement organisationnel pour renforcer les
capacités organisationnelles des acteurs locaux
L'absence de management des projets de
développement pour assurer la vitalité et
la durabilité des actions définies
Source : Enquête de terrain
Avril-Mai 2011 dans la forêt classée de la
Comoé-Léraba
3-ETAT ET TENDANCES DES DEGRADATIONS DES RESSOURCES
FORESTIÈRES ET LIGNEUSES
Entre 1990 et 2010, le Burkina Faso a perdu une moyenne de
59.900 ha de formations forestières, soit 0,87% par an. Au total, entre
1990 et 2010, le Burkina Faso a perdu 17,5% de son couvert forestier, soit
environ 1.198.000 ha.
Entre 1978 et 1987 une superficie de 1.706.000 hectares de
forêts naturelles a été convertie en couverts
végétaux d'origine anthropique, soit un rythme moyen de
conversion de 170 600 hectares par an.
Entre 1992 et 2002, l'ensemble des formations
forestières a subi une diminution moyenne annuelle de 110 500 ha, soit
4,04% en moyenne par an, ce qui correspond à une chute annuelle de stock
de carbone de 17 680 tonnes. Au regard des aléas climatiques et de
différents facteurs anthropiques, les superficies occupées par
les formations naturelles ont connu, chaque année, une évolution
régressive constante.
Le changement le plus évident est celui de la
progression de l'agriculture dans toutes les régions du pays
(phénomène de `colonisation agricole' d'espaces pastoraux et
forestiers). Les facteurs majeurs de la dégradation des ressources
forestières sont les feux de brousse, la coupe abusive du bois, le
surpâturage, la mortalité naturelle des espèces et les
défrichements agricoles anarchiques. On estime qu'environ 50 000 ha de
foréts disparaissent chaque annéepour la satisfaction des besoins
énergétiques.
Cette déforestation, qui s'accompagne de la perte de la
biodiversité (végétale notamment mais aussi animale)et de
la dégradation des capacités productives des sols, implique aussi
la diminution de séquestration du carbone par la
végétation mais aussi par les sols et engendre ainsi le rejet de
grandes quantité de carbone dans l'atmosphère.
L'évaluation économique des dommages environnementaux
révèlent que le coût annuel de la dégradation de
l'environnement au Burkina Faso pour l'année 2008 est compris entre 18%
et 22% du PIB, soit environ 760 milliards FCFA (1.7 milliard USD).
L'ensemble des rejets de gaz carbonique dus à
l'exploitation de produits ligneux dans les forêts est estimée
à 4.521 Gg. Le prélèvement de bois dans les zones
forestières pour des utilisations multiples (commerce, construction, art
et culture, pharmacopée, etc.), est une pratique courante au Burkina
Faso dont le potentiel en produits ligneux est très limité. Il
constitue malheureusement l'activité la plus émettrice de CO2.
Dans l'ensemble, les émissions de CO2 enregistrées suite à
la conversion des savanes et des forêts sont de 1.201 Gg ; ce qui est
considérable et s'explique par le besoin et la recherche de terres
agricoles et le système de cultures itinérantes
pratiquées. La consommation moyenne de bois de feu par habitant au
niveau national indique une tendance à la baisse (mais on
ne dispose pas d'informations récentes).
Cette situation peut être expliquée par
l'augmentation de l'utilisation du gaz butane et de foyers
améliorés par les populations des quatre grandes villes. Par
contre, au regard de la croissance démographique (3,1% par an), la
consommation nationale du bois-énergie ne cesse de s'augmenter au fil
des années
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