4-QUELQUES RECOMMANDATIONS
Les axes de développement à l'intérieur
et à la périphérie des entités forestières
protégées s'inscrivent dans les objectifs spécifiques de
conservation et de gestion. Elles se manifestent à travers les
activités à mener dans les volets de l'aménagement, de la
surveillance, de la valorisation, de l'implication des populations et du
développement local.
L'aménagement physique des forêts est
réalisé mais son efficacité est à renforcer au
niveau du nombre d'employés, de la compétence du personnel et du
matériel de travail. Pour cela,Il faudra aussi une promotion de
l'aménagement participatif associant le secteur privé, les ONG,
les services étatiques déconcentrés et les
collectivités territoriales. Ainsi, cette approche impliquant divers
acteurs contribuera à atténuer le déficit financier,
à pallier l'insuffisance du personnel et à renforcer
l'efficacité des agents d'aménagement pour la réalisation
des travaux.
Il faudra aussi valoriser les savoirs-faires locaux et appuyer
techniquement les acteurs locaux actifs pour l'accomplissement des tâches
et des responsabilités, pouvant leur être confiés,
notamment dans le cadre des travaux d'aménagement de la forét
classée. De ce fait, la réussite de l'aménagement passe
nécessairement par la mise au point d'une nouvelle approche de gestion
prenant en compte les préoccupations de développement des acteurs
et de l'activité par les critères suivants : accroître la
capacité financière et technique des agents, contribuer à
la mise au point de mesures d'accompagnement sociales et renforcer le niveau
d'organisation des populations par la mise en place d'une expertise locale
à s'approprier les différentes activités de
conservation.
La surveillance villageoise est une initiative orientée
sur la protection de la diversité biologique en vue d'une utilisation
rationnelle. L'originalité de cette activité est l'implication et
la responsabilisation de la population riveraine ainsi que la collaboration
avec les agents des eaux et forêts. Mais le renforcement des
capacités est à consolider par une nouvelle stratégie de
dynamisation de la surveillance villageoise axée sur le bien-être
social, la hausse du salaire et l'apport de matériel adéquat.
Pour subvenir aux besoins, la coopération et le partenariat avec les
bailleurs de fonds et le secteur privé sont à promouvoir en vue
du soutien financier, technique et matériel. Ainsi, l'incorporation
d'idées libérales et le recours aux forces du marché sont
des alternatives pour financer la conservation à travers les projets
intégrés de conservation et de développement.
Le programme de coopération est à
accroître pour la valorisation des ressources avec les autres acteurs
pour atteindre une auto promotion véritable de la part des
bénéficiaires. Pour cela, il faut axer le processus de
renforcement sur les compétences en ressources (humaines, physiques,
financières) ainsi que sur les capacités en gestion de
leadership, en gestion des programmes, en réseau de contact et
organisationnel. La recherche de complémentarité et la
présence d'actions synergiques avec d'autres partenaires est à
renforcer dans les activités de valorisation des ressources
forestières de la réserve classée. Cette action permet de
mieux couvrir les importants besoins exprimés par la communauté
riveraine, de s'attaquer à des problématiques
interdépendantes (filières) et auxquelles les populations sont
durement confrontées.
L'exploitation des ressources forestières doit
s'inscrire dans un système économique marchand où la
responsabilisation de la réalisation et le suivi des investissements
doit être confiée à ceux et celles qui sont le plus
à méme d'exploiter et d'entretenir correctement les biens et
services offerts. C'est le cas du Botswana après constat de la faible
valorisation de la chasse, la stratégie est orientée sur le
tourisme avec pour objectif d'employer plus d'acteurs à la
périphérie. Cette expérience est à vulgariser au
niveau de la FCRPR/CL. Dans ce pays, une concession de vision de 10 000 ha dans
laquelle se trouve un campement de luxe de neuf tentes avec dix huit lits
emploie en moyenne 38 personnes, soit 2,3% emplois permanents par lit. Le ratio
est donc d'un emploi permanent pour 263 ha, contre 10 345 ha avec la chasse.
Dans ce cas, le tourisme de vision crée 39 fois plus
d'emplois que la grande chasse, à superficie égale. Ces faibles
performances socio-économiques de la grande chasse constatées par
l'étude de l'UICN, ses moindres performances de conservation, n'en font
pas, pour l'avenir, une solution prioritaire d'utilisation des sols ou de
conservation.
La poursuite du principe de co-financement est souhaitable
dans la réalisation des activités de valorisation du fait que
l'implication physique et financier, est gage d'adhésion et d'engagement
des riverains. Ainsi, l'appui aux populations dans leurs efforts pour
améliorer leurs conditions de vie passe par une meilleure
accessibilité aux services de micro-finances d'où la
nécessité de promouvoir et d'encourager la mise en place de
telles institutions à la périphérie des entités
forestières protégées. De ce fait, l'implication et la
responsabilité des communautés locales passent
nécessairement par l'augmentation des financements de microprojets
liés à la valorisation des produits forestiers non ligneux et
ligneux. Pour subvenir aux besoins, la coopération bilatérale et
le partenariat, la promotion et la dynamisation des organisations villageoises
de gestion, de production et de commercialisation sont à promouvoir pour
susciter plus d'engouement et de participation des communautés dans la
protection de la diversité biologique.
Tous ces aspects constituent des entraves à la gestion
durable de la diversité biologique et ne favorisent pas
l'amélioration des conditions de vie des riverains. Pour cela, il faudra
plus de microprojets intégrés de conservation et de
développement impliquant plus d'acteurs et prenant en compte les
préoccupations des communautés.
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