2.5. Suivi de la mise en oeuvre de la
Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide.
Le Burundi est signataire de la Déclaration de Paris
sur l'efficacité de l'aide. Après une décennie de guerre
civile, le Burundi a pris l'engagement de lutte contre la pauvreté. La
question de l'efficacité de l'aide constitue donc une
préoccupation de la communauté des
bailleurs pour un pays qui accuse une forte dépendance
à l'aide comme le Burundi. En effet selon les données de l'OCDE
(2008), l'Aide Publique au Développement nette qui a été
consentie au Burundi s'est élevée, à 509 millions USD en
2008, soit 43,9 % du PNB.
Notre étude ne va pas faire une évaluation
profonde de la mise en oeuvre de la déclaration de Paris. Dans cette
section, il est question de monter les étapes franchies dans la
réalisation de certains indicateurs à partir des informations
recueillies auprès du CNCA et de l'enquête menée par l'OCDE
sur le Burundi en 2008. Cette enquête contient des informations qui ont
été fournies par le gouvernement du Burundi et 13 donneurs qui
sont à l'origine d'environ 92 % de l'APD octroyée à ce
pays (OCDE, 2008).
2.5.1. Appropriation
L'appropriation constitue un élément clé
de la Déclaration de Paris. Elle est capitale pour l'efficacité
de l'aide et l'obtention des résultats. Comparativement aux
résultats de l'enquête de l'année 2006 (OCDE, 2006), le
niveau d'appropriation a été jugé moyen en 2007, ce qui
traduit une amélioration par rapport à l'année 2005.
L'amélioration de l'opérationnalisation des stratégies de
moyen terme reste donc le défi majeur à relever pour l'avenir.
Selon l'OCDE (2008), le Burundi s'est doté depuis
l'année 2003 d'un projet cohérent de développement
à long terme dont découlent des stratégies à moyen
terme. Faisant suite au CSLP intérimaire, le CSLP complet
approuvé en septembre 2006 et conçu pour la période
2007-2010, tient compte de la vision de long terme pour 2025. Cette vision
considère la pauvreté comme l'une des sources principales de
conflit et de mauvaise gouvernance et a pour objectif son éradication.
Les objectifs à moyen terme ont été définis
à travers quatre axes d'intervention prioritaires, chacun ayant des
programmes spécifiques : l'amélioration de la gouvernance et de
la sécurité, la promotion d'une croissance économique
durable et équitable, le développement du capital humain et la
lutte contre le VIH/SIDA (République du Burundi, 2006).
Notons que le CSLP contient des indications concernant la
répartition des dépenses pro pauvres et de celles qui ne sont pas
spécifiquement dédiées à cette population. Une
telle affectation contribue à améliorer les liens entre les
stratégies sectorielles et la loi budgétaire. La pleine
opérationnalisation de cette stratégie et politique
nécessite l'élaboration du cadre de dépenses à
moyen terme (CDMT). Selon les informations recueillies auprès de la
Cellule
d'appui aux réformes de gestion des finances publiques,
la version provisoire du CDTM vient d'être élaborée en Mai
2010. La version définitive est attendue dans les prochains jours. C'est
en effet sur base des programmes d'activités cohérents que
pourront se positionner les interventions des partenaires techniques et
financiers pour contribuer au financement des programmes du CSLP.
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