2.5.2. Alignement
« Pour que l'aide soit efficace, il est
nécessaire qu'elle soit alignée avec les stratégies de
développement national. Une aide bien alignée est plus efficace
qu'une aide fragmentée et orientée par les donneurs. La
Déclaration de Paris incite les donneurs à ajuster leur aide aux
institutions, aux procédures et aux stratégies de
développement des pays » (OCDE, 2008 :3).
Au Burundi, la mise en exécution des réformes de
gestion des finances publiques montre que qu'il y a une amélioration en
terme de système budgétaire et comptable. Ces
améliorations se matérialisent par (a) l'existence d'un budget
complet et crédible, (b) l'existence d'un système informatique
permettant l'établissement des rapports budgétaires et
comptables, (c) une répartition claire des dépenses et des
recettes. Des efforts sont en train d'être faits pour
l'amélioration de la gestion des finances publiques. Ces
éléments constituent un atout de crédibilité
auprès des partenaires techniques et financiers. En effet, l'alignement
nécessite l'existence des systèmes nationaux fiables.
Cependant, les informations recueillies auprès du
SP/CNCA montrent que l'alignement de l'aide connaît encore des limites.
L'objectif de la Déclaration de Paris concernant la comptabilisation de
l'aide dans le budget est loin d'être satisfait. En effet en 2007, seul
52% de l'aide étaient enregistrés dans le budget. Cette
proportion a connu des augmentations en 2008 avec 66% pour
décroître en 2009 à 53% (SP/CNCA, 2010). Selon les
données disponibles au SP/CNCA et selon les échanges faits avec
le Cadre d'appui au CNCA chargé de la base des données, les
partenaires dont la totalité de l'aide est inscrite au budget sont la
BAD, le FIDA, l'OPEP, la Banque Mondiale et le FMI. Pour la Commission
Européenne, seuls les projets FED, STABEX sont inscrits au budget. La
majeure partie de l'aide bilatérale (en particulier les appuis
budgétaires en cours de l'année) et de celle passant par les ONG
échappe au budget.
Pour améliorer l'enregistrement de l'aide au budget, il
s'avère indispensable de procéder au rapprochement du
Ministère des Finances, des bailleurs avec le Secrétariat
Permanent du Comité National de Coordination des Aides (SP/CNCA). Nous
pensons que le rapprochement entre ces organes et la mise en place de la
plate-forme de gestion de l'aide devraient produire des progrès en
matière de coordination et d'intégration de l'aide au budget de
l'Etat.
2.5.3. Harmonisation
Le rapport OCDE (2008:7) mentionne que «les donneurs
et les autorités partenaires ne parviennent pas à assurer
l'alignement complet des apports d'aide sur les stratégies et les
systèmes nationaux Dans ces conditions, l'efficacité de l'aide
serait améliorée si les donneurs harmonisaient leurs actions et
adoptaient des procédures aussi simples et transparentes que possible.
L'enqufrte s'intéresse à deux aspects de l'harmonisation :
l'utilisation de dispositifs communs dans le cadre d'approches fondées
sur des programmes, d'une part et la conduite de missions conjointes et le
partage des travaux d'analyse, d'autre part ».
Lors de l'enquête de l'OCDE (2008), le niveau
établi pour le Burundi concernant la coordination des missions
effectuées par des donneurs est de 13 % contre 24 % en 2005, l'objectif
de la Déclaration de Paris pour cet indicateur se situant à 40 %.
Jusqu'à présent, il n'existe pas d'organe national chargé
de suivi des missions effectuées. Le CNCA envisage débuter des
actions dans ce sens. Cependant, les partenaires techniques et financiers se
coordonnent avec les autorités nationales et entre eux pour assurer la
coordination des analyses. Les réalisations conjointes de travaux
d'analyse représente un taux de 74% en 2008. Il serait souhaitable de
créer un mécanisme de suivi des missions au niveau national.
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