Etude de la nature de la relation entre la cohésion et la performance dans un milieu footballistique( Télécharger le fichier original )par Yassine Kasdaoui Institut supérieur du sport et de l'éducation physique du Kef Tunisie - Master en didactique des activités physiques et sportives 2009 |
5) L'équipe sportive :Le monde du sport est naturellement un domaine de notre vie dans lequel le concept d'équipe est également présent. Selon (Paskevich, Brawley, Dorsch et Widmeyer, 1999) une équipe sportive présente des caractéristiques précises : (a) la mise en avant de l'interaction liée à la tâche, (b) une définition a priori du nombre de membres autorisés à constituer le groupe, (c) une distribution de différents rôles précis, (d) au moins un objectif motivationnel majeur lié à la performance : gagner. Cette définition différencie encore un peu plus le concept d'équipe et celui de groupe. En effet, si l'on peut penser que le collectif respecte les mêmes règles du point de vue de son évolution, en revanche, le nombre de membres comme la structure sociale semblent différents. ü Le rôle de l'équipe: Un rôle est un ensemble de comportement souhaité de la part d'une personne qui occupe une position au sein d'une équipe. Le groupe joue des rôles officiels et non officiels. Le rôle officiel : dicté par la nature et la structure de l'organisation .A chacun de ces rôles correspondent des attentes précises. Le rôle non officiel : Evoluent selon les interactions entre les membres de l'équipe. Au sein des organismes sportifs, les rôles non officiels évoluent. 6) L'équipe de football :Si l'on considère des sports collectifs comme le football, le volley-ball ou le rugby, outre qu'ils se différencient par le nombre de joueurs par équipe, l'essence de chacune de ces activités les distingue radicalement. Le rugby se fonde sur un affrontement physique effectif qui suppose une préparation à la fois technique et psychologique très spécifique, dans le sens où l'intégrité corporelle du joueur peut être continuellement remise en cause au cours du jeu. Sur cette dimension, le volley se situe à l'autre extrême. Ici la confrontation physique n'existe pas. Chaque équipe doit rester dans son camp. Le tracé du terrain et la présence d'un filet marque résolument cette interdiction faite à l'interpénétration des équipes. Une autre caractéristique reste à souligner : chaque équipe n'a droit qu'à trois passes au maximum pour construire son attaque sans que la balle puisse être attrapée, ce qui suppose chez les joueurs une pression temporelle importante et une prise de décision rapide. En ce sens, le rugby, qui suppose un combat physique continuel face à l'adversaire et qui suppose également la construction d'une force collective pour pénétrer toujours plus loin dans le camp adverse pourrait favoriser une approche plus socio-affective des situations (solidarité, cohésion du groupe, combat collectif, défi de l'adversaire) contrairement au volley qui par l'obligation faite de construire rapidement une situation d'attaque loin du camp adverse favoriserait un plus grande maîtrise de soi, et donc permettrait une centration plus cognitive (prise de décision, anticipation, détection rapide des trajectoires, mise en place de schémas tactiques). Le football, enfin, parce qu'il est une activité où le contact est autorisé sans pour cela être valorisé comme au rugby, et parce qu'il permet notamment aux footballeurs de ne pas subir la même pression temporelle que les volleyeurs, pourrait occuper une position intermédiaire sur cette dimension socio-affective/cognitive B. La cohésion : I. Définition : Parmi les processus sociocognitifs associés au groupe et/ou à la performance du groupe, la cohésion est sans doute le concept ayant donné lieu au plus grand nombre d'études. Ce concept de cohésion, étymologiquement dérivé du latin « cohaesus » qui signifie « rester ensemble », a rapidement été identifiée comme la plus importante propriété des groupes car elle est nécessaire au maintien de l'existence du groupe et constitue un élément essentiel de la vie de ce dernier (Figure 1). Figure 1 : Approche conceptuelle de la cohésion d'après Carron, 1985 Historiquement, la cohésion a évolué d'un construit unidimensionnel sans réelle réflexion conceptuelle, à un construit multidimensionnel, étayé par la littérature sur la dynamique de groupe (Dion, 2000). Ainsi, selon Dion (2000), depuis les années 80, les modèles multidimensionnels de la cohésion prédominent. Le débat n'est plus de savoir si la cohésion est un construit multidimensionnel mais plutôt de définir les différentes dimensions permettant de la caractériser au mieux. Cette préoccupation est repérable dans différents domaines, où de nombreux auteurs se sont attachés à proposer de tels modèles multidimensionnels (Bollen et Hoyle, 1990 ; Carron, Widmeyer, et Brawley, 1985 ; Cota, Evans, Dion, Kilik, et Longman, 1995 ; Hogg et Hardie, 1991). II. La cohésion dans le domaine sportif : De nombreuses recherches menées en milieu sportif montrent un effet positif de la cohésion sur la performance. Si les équipes sportives présentent une relation entre la cohésion et la performance plus forte que d'autres groupes naturels (groupes militaires, groupes d'entreprises) ; c'est que la perception du succès ou de l'échec y est plus vive (les résultats de chaque équipe de chaque poule de chaque division sont diffusés par les médias nationaux ou régionaux) ; que les groupes sportifs possèdent des modèles d'excellence plus fort (chacun tend à atteindre un niveau sportif plus élevé) et un sentiment en tant que groupe plus important (l'appartenance à l'équipe sportive participe grandement à l'identité sociale des joueurs). Par ailleurs, le domaine sportif se démarque des autres domaines par le fait que la participation active des membres dans la formulation des objectifs du groupe n'est pas nécessairement reliée à une forte cohésion. La cohésion d'une équipe sportive ne dépend pas d'une élaboration en commun des objectifs du groupe, ceux-ci étant d'ailleurs généralement établis par l'entraîneur ou le président de club. Ainsi, au sein d'équipes, le style de commandement préféré est le style "autocratique", une seule personne, généralement l'entraîneur, décidant des choix et des conduites à suivre pour l'équipe entière. On le voit le choix de l'entraîneur n'est pas aisé. Si nous pouvions résumer, nous dirions qu'entre les membres de l'équipe, il faut une dose de similitude et une dose de différence. Et surtout l'accepter ! Disons clairement, certains entraîneurs concevant leur équipe comme un groupe de clones n'admettent aucunes différences. Les exemples sont nombreux : l'ancien entraîneur de l'équipe argentine de football n'a pas sélectionné un joueur parce qu'il refusait de lui obéir, le joueur a refusé d'avoir les cheveux courts comme lui ordonnait son entraîneur. De même, les tenues vestimentaires sont identiques pour une équipe professionnelle. La similitude des membres du groupe peut à son tour être influencée par la cohésion. La tendance pour les membres d'un groupe à chercher une uniformité d'opinions, d'attitudes, d'engagements au sein du groupe, est plus importante dans des groupes cohésifs. Ainsi, les déviants en termes d'opinions ont tendance à être plus fortement rejetés quand l'équipe est cohésive. De même, un nouvel arrivant indispose le groupe car il risque de déranger l'équilibre homogène de l'équipe. Ainsi, le cas d'un joueur transparent dans une équipe et resplendissant, à la suite d'un transfert, dans une autre (ou l'inverse) n'est pas rare. L'entraîneur doit veiller à l'intégration des nouveaux par les anciens le plus vite possible. Est-ce le nouveau qui met un an pour s'adapter à l'équipe ou faut-il une année à l'équipe pour l'accepter? Enfin, on retrouve dans le domaine sportif l'importance de la distinction entre cohésion sociale et cohésion opératoire. La relation cohésion-performance constatée dans les sports collectifs met en avant une influence privilégiée de la cohésion opératoire (sans pour autant négliger la cohésion sociale). III. La cohésion et le sport interactif : On peut distinguer deux types de sports dans les sports d'équipe : les sports interactifs qui nécessitent une interaction entre les joueurs : basket, handball, rugby et football... et les sports coactifs où la performance finale dépend de la somme de performances individuelles : 4 x 100m ou encore ici la Coupe Davis. De nombreuses études ont montré qu'il était indispensable dans les sports interactifs d'avoir une cohésion. Celle-ci a d'ailleurs une importance proportionnelle aux nombres d'interactions que nécessite le sport. Pour les sports coactifs, les premières études ont montré qu'il n'y avait pas de relation négative entre performances et cohésion. L'idée développée alors était qu'une trop forte cohésion pourrait laisser le joueur compter sur son partenaire pour faire une bonne performance. Ainsi, plus particulièrement la cohésion sociale aurait une influence néfaste sur la performance. Cependant, depuis le début des années 2000, Carron (spécialiste de la cohésion) a montré que, même dans les sports interactifs, il était nécessaire de développer un minimum de cohésion afin de réaliser une bonne performance. IV. La cohésion d'une équipe sportive : Il existe sans aucun doute un modèle de l'équipe qui réussit, mais qui semblerait davantage construit sur une certaine philosophie des relations humaines que sur une observation attentive des faits. Il est avéré que nous préférons nous nourrir de ces idées de sacrifice, d'entraide, que nous aimons cette représentation du groupe fondée sur l'idée que l'on peut lui attribuer des sentiments et que l'on peut le traiter comme un phénomène individuel (l'équipe qui doute, qui n'est plus motivée, qui a besoin de souffler, qui a retrouvé un moral d'acier...). Nous aimons que notre équipe favorite se batte comme un seul homme, et que tous montrent un dévouement exemplaire pour elle. Les médias exaltent très souvent cette dimension fusionnelle qui conduit le buteur d'une équipe de football à dire que " l'important, ce ne sont pas les deux buts qu'il a marqués, mais c'est la victoire de l'équipe ". 1. Les affectes de la cohésion : A partir du moment où l'on gère plus que soi-même, les choses se compliquent. Il est difficile de faire avancer des êtres humains dans la même direction, en harmonie et en bon ordre pour réussir à atteindre un objectif commun. Gérer une équipe composée de caractères aussi différents les uns des autres n'est pas aisé, vous devez être le catalyseur des énergies, les amortir et les renvoyer de façon positive. Le sport est la meilleure école pour apprendre la cohésion d'équipe. Il véhicule les valeurs de base qui font la cohésion et donc la performance d'une équipe, telle que: Solidarité, confiance, compréhension, sociabilité et empathie. 2. Le rôle de l'environnement : L'environnement d'un groupe peut être l'organisation à laquelle il appartient. Cette organisation impose au groupe un certain nombre de contraintes qui sont susceptibles d'intervenir favorablement ou défavorablement sur sa cohésion. Ainsi la récompense coopérative, le fait qu'un groupe soit récompensé selon sa productivité, augmente la cohésion entre ses membres, tandis que la récompense compétitive ou récompense des individus l'amoindrit (Deutsch, 1949). Plus généralement, dans le cas où les gains de chaque membre sont indépendants de la production du groupe ou de celle des individus, de même que si les gains de chaque membre dépendent exclusivement de leur propre travail, il ne peut pas y avoir groupe à proprement parler (Cartwright et Zander, 1960). Il n'y a groupe que si le succès du groupe est une condition nécessaire au gain individuel et s'il détermine également la nature et la quantité du gain individuel. Dans ces deux cas, les individus sont interdépendants les uns des autres pour leur gains respectifs. C. La performance : La prise en compte de l'homme dans l'optimisation et dans la durabilité de ses performances, aussi bien dans le sport que dans l'entreprise, passe par le développement de son « Equilibre Dynamique de Vie ». C'est bien la cohérence personnelle ou la réalisation de soi qui est la finalité de toute action ! Un sportif qui remporte une fois un championnat du monde mérite les félicitations et de la reconnaissance pour son travail et ses performances. Un sportif qui fait une carrière auréolée de victoires multiples (Sébastien Loeb en rallye, Michael Schumacher en F1, Pete Sampras en tennis) est un grand champion qui mérite respect et congratulations pour sa persévérance, sa stratégie de la gagne sur le long terme, vraisemblablement son hygiène de vie... I. Définition : La notion de performance se situe à l'intérieur d'une séquence d'événements qui est au centre de ce que l'on nome habituellement : la tâche, l'activité, le résultat. a. La tâche peut-être définie comme tout ce que l'individu cherche à faire. b. L'activité comme tout ce que met en oeuvre l'individu pour accomplir la tâche. c. Le résultat comme le produit de l'activité. C'est par un développement plus précis de la partie activité-tâche que l'on peut tenter de préciser la signification des différents termes évoqués et plus particulièrement celui de la performance. La performance pouvant se définir comme un résultat perçu, mesuré, et situé sur un continuum évaluatif. Historiquement, la performance de l'individu au travail a été très peu étudiée d'un point de vue conceptuel Motowidlo(2003). D'une part, les chercheurs se sont largement interrogés sur l'art et la manière de mesurer la performance (les techniques et les outils). Ils se sont largement appuyés sur les pratiques mises en oeuvre dans les entreprises pour mesurer les résultats individuels en matière de productivité, de qualité des produits ou des services, de délais de mise en circulation de nouveaux produits ou de services, de délais de production ou de réponses aux clients, etc. II. Les facteurs de la performance : Un athlète peut se sentir fort techniquement, prêt physiquement et malgré tout il peut ne pas avoir le sucée. Ce qui explique l'importance des facteurs tactiques et mentaux qui occupe une place importante dans le sport de haut niveau. Dans cette analyse on va voir les différentes composantes des facteurs de la performance. On peut regrouper alors les facteurs qui influencent la performance en plusieurs catégories : 1. Facteur relatif à la technique: La technique est : o la capacité d'exécuter et reproduire des schémas moteurs et des gestes de football en référence à des principes consolidés d'ergonomie et mécanique du mouvement (modèle technique fondamentale); o L'automatisation d'adresses techniques spécifiques (de type ouvertes, c'est-à-dire apte à s'adapter à la situation); o L'efficacité des fonctions neuromusculaires (régulation de l'activité en relation à l'objectif, précision) et des capacités de coordination; o Maintenir un contrôle technique proportionné dans les conditions de complexité de coordination (demande de rapidité, perte partielle d'équilibre, etc.) et de fatigue physique; o Exécuter des solutions techniques personnelles et créatrices. 2. Facteur relatif à la tactique: La tactique est : o l'Organisation mentale et utilisation des techniques en relation aux principes du jeu; o la pertinence des solutions opérées au niveau cognitif sur la base des renseignements relevés au cours de l'action (anticipation, efficacité des systèmes sensoriels, attention et perception sélective, expérience, etc.); o l'apports et intégration fonctionnelle du jeu, tant à l'entraînement qu'en compétition, des indications et suggestions fournies par l'entraîneur; o la reproduction de schémas et d'actions tactiques fondamentales relativement aux différentes phases du jeu (attaque, défense, transition, spécificité du système etc.); o l'Improvisation et la créativité de jeu. 3. Facteur relatif à la physique: Le physique est :
4. Facteur relatif à la psycho-social: Le facteur psycho-sociale est :
En développant cette large série de caractéristiques relatives aux facteurs généraux et spécifiques de la performance, il apparaît évident qu'il résulte beaucoup comme cadre général complexe et de nombreuses fois répétitives dans son énumération. Ceci arrive surtout parce qu'il n'est pas toujours possible de différencier, en ébauchant un exemple de classement de la performance, si certaines qualités sont à considérer à la charge d'un facteur plutôt qu'à la charge d'un autre. Et ultérieurement, comme il arrive en quelque autre cas, parfois quelques-uns de ces éléments sont cause ou conséquences de l'expression d'autres, qui pour une spécificité différente d'origine, sont classifiés comme appartenant à un thème différent. III. L'efficacité collective : De nombreuses définitions d'un même phénomène suggèrent que les individus possèdent « un sens de l'efficacité collective leur permettant de résoudre leurs problèmes et d'améliorer leur vie grâce à l'effort commun » Bandura (1986). À partir de cette première proposition de Bandura, l'observation de la littérature laisse entrevoir différentes définitions pour expliquer ce phénomène. Guzzo et ses collaborateurs (Guzzo, 1986 ; Shea et Guzzo, 1987) proposent un concept assez similaire qu'ils nomment puissance du groupe, qu'ils définissent comme « la croyance collective d'un groupe qu'il peut être efficace » (Shea et Guzzo, 1987). Pour Shamir (1990) l'efficacité collective se définit comme « la perception de la probabilité que l'effort commun aboutira à la réussite collective ». (Weldon et Weingart ,1993) précisent davantage l'étendue du concept, et le définissent comme « le jugement d'un individu de la manière avec laquelle le groupe peut exécuter l'action exigée pour exécuter la tâche ». Enfin, pour Lindsley, Mathieu, Heffner et Brass (1994) il s'agit de la « croyance collective du groupe qu'il peut exécuter une tâche spécifique avec succès ». Ainsi, ces définitions soulignent toutes que l'efficacité collective réfère à un jugement effectué par les membres du groupe concernant la capacité du collectif à être efficace. En ce sens l'efficacité collective est donc bien comprise comme une extension de l'efficacité personnelle. L'efficacité collective réfère aux perceptions de compétence développées par les membres à l'égard des capacités de coordination du groupe. Il s'agit de l'une des différences majeures entre l'efficacité personnelle et l'efficacité collective. En effet, l'efficacité collective ne correspond pas seulement aux croyances selon lesquelles chacun des membres dispose des ressources nécessaires à la réalisation de la tâche du groupe, elle correspond également aux croyances concernant les capacités des membres à coordonner et combiner leurs ressources. L'efficacité collective correspond aux jugements des coéquipiers selon lesquels leur groupe possède en son sein les ressources suffisantes pour réussir la tâche, mais également que les équipiers disposant de ces ressources sont prêts à les utiliser au profit du groupe. IV. Performance et efficacité collective : La performance sportive exprime les possibilités maximales d'un individu dans une discipline à un moment donné de son développement. Selon Weineck, J. (1997) "La capacité de performance sportive représente le degré d'amélioration possible d'une certaine activité motrice sportive et, s'inscrivant dans un cadre complexe, elle est conditionnée par une pluralité de facteurs spécifiques". La performance sportive peut s'exprimer sous forme d'un classement, d'une distance, d'un temps ou d'un résultat, le plus souvent lors de compétition. Elle est le résultat d'un entraînement complexe. Tous les facteurs déterminants de la performance doivent être connus et intégrés dans le processus d'entraînement pour que la performance soit maximale..... Un match de football est un rapport de force (1c1 au 11c11) dans un contexte« particulier » et « changeant »dans la distribution« des stratégies » et « des émotions ». Les réussites et les erreurs font partie du jeu et du match mais une erreur c'est toujours « un progrès futur ».Un match c'est toujours une performance pour l'équipe, pour le joueur et pour le coach. Un match sans erreur ça n'existe pas, mais en fonction du niveau de pratique du rapport de force et de la cohésion de l'équipe le nombre d'erreur diminue ou augmente. D. L'association sportive et le club de football amateur I. L'association : L'article premier de la loi n° 59-154 du 7 Novembre 1959 a défini l'association comme étant une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun d'une façon permanente, leurs connaissances ou leurs activités dans un but autre que de partager des bénéfices. On constate d'après cet article que l'association doit opérer pour un objectif non lucratif, puisque la recherche et surtout le partage des bénéfices ont été laissés aux sociétés commerciales. Les personnes groupées en association doivent donc avoir un but commun qui sera clairement expliqué dans les statuts et parfois même apparaîtra dans le nom de l'association. Ce but doit être licite. Le caractère de permanence est indépendant de la durée. Il peut être reconnu à une association dont la durée de vie sera courte à condition que pendant cette période, il y ait une certaine continuité dans son activité. Néanmoins, lorsque l'association réalise des bénéfices, elle ne doit jamais les distribuer aux adhérents. Ces excédents devraient être réinvestis pour financer les activités principales citées dans les statuts. Tous ces éléments sont vérifiés dans les associations sportives qui comptent plusieurs membres, disposent de statuts en bonne et due forme, exercent leurs activités sportives de façon permanente d'une saison à une autre et enfin exercent dans un but purement non lucratif. Cependant, et depuis plusieurs années, les associations sportives se sont distinguées des autres associations par des activités qui se traduisent par des flux financiers assez importants et des enjeux de plus en plus difficiles à gérer, et nécessitant une gestion beaucoup plus rigoureuse que celle adoptée par les associations scientifiques, féminines ou culturelles. D'ailleurs, le législateur tunisien s'est intéressé davantage aux associations sportives en promulguant différentes lois et textes juridiques eu égard à leur importance. II. La notion du club de football amateur : 1. L'association : une association est la réunion de plusieurs personnes ayant un but, un intérêt commun.... elles sont constituées, en grande majorité de bénévoles. 2. Le bénévolat : vient du mot latin « benevolus » qui signifie « bonne volonté », le bénévole exerce donc une activité non rétribuée et choisie volontairement, en général, au sein d'une association. Dans un club de foot, les bénévoles sont soit dirigeants (président, trésorier, secrétaire, responsable buvette...), encadrant d'équipes ou (et) entraîneurs... 3. La notion de respect : dans une enceinte sportive, comme partout ailleurs, il y a des règles (mais aussi des individus) à respecter. Sur un terrain, on se doit de respecter son entraîneur, ses dirigeants, ses coéquipiers, mais aussi l'arbitre et ses adversaires, partenaires de jeu, ainsi que les infrastructures. Sans ce respect, le plaisir disparaît. 4. La participation à la vie du club : permettre des déplacements, l'organisation de tournois, un club doit, parfois, créer des événements. En tant que licencié, on se doit, dans la mesure de ses possibilités, d'y participer. C'est aussi l'occasion de donner un état d'esprit à son club et d'apprécier les bienfaits de la vie en collectivité et de l'aventure humaine. 5. La notion de plaisir : que l'on soit joueur, entraîneur, arbitre ou dirigeant, le plaisir du jeu est à l'origine de la passion du football qui nous habite. Il ne peut y avoir de plaisir sans jeu et pas de jeu sans plaisir. Quand un enfant de 6 ans arrive dans un club, c'est pour prendre du plaisir, pas pour vouloir gagner à tout prix et devenir professionnel. Gare à ce que l'enjeu ne tue pas le jeu. 6. La ponctualité : quand on s'inscrit dans un club, on doit accepter des règles de vie en collectivité. Être à l'heure aux rendez-vous fixés par le club est un élément essentiel car il peut déterminer la qualité d'une séance ou même la tenue d'un match. En cas de retard ou d'absence, la moindre des choses est de prévenir son responsable, à l'avance si possible, afin de ne pas pénaliser les autres. III. Le football amateur et le professionnalisme : Le football africain est rarement sorti de sa coquille d'amateur. Il a fallu attendre la fin de la première moitié de la décennie 1990 pour voir les clubs africains se lancer sur l'aventure du professionnalisme non sans difficultés financières. Cela va de soi. L'expérience part de la Tunisie. Notre pays est actuellement l'unique du continent à vouloir montrer et donner une image nouvelle et remarquable au football africain. Notre football attire non seulement de milliers de jeunes africains mais aussi des brésiliens (dont certains se sont déjà naturalisés tunisiens) et européens. Mais, il faut reconnaître que le chemin à parcourir reste long : Le professionnalisme est avant tout un état d'esprit inculqué aux intervenants dans la vie du club, à savoir les joueurs, les entraîneurs ainsi que le comité directeur. L'instauration du professionnalisme permettrait au club sportif de s'élever au rang des grandes équipes caractérisées généralement par une gestion rigoureuse et des moyens financiers importants. L'établissement d'une réglementation plus rigoureuse permettrait d'atteindre les plus hauts niveaux lors des compétitions nationales et internationales grâce à des athlètes prêts mentalement et physiquement et conscients de l'obligation d'atteindre le meilleur des résultats. Le regard que l'on peut porter sur le professionnalisme devrait ainsi prendre de la hauteur, s'identifier à des fortes idées et à des principes incontournables. L'on convient de plus en plus que le professionnalisme est avant tout un état d'esprit, une mentalité. Une identification à un mode de principe. Un épanouissement dans un système qui a forcément ses particularités, mais aussi ses obligations et ses contraintes. E. La didactique : I. Définition : La spécificité de la didactique par apport à la pédagogie c'est qu'elle est toujours didactique d'une discipline. Donc « La didactique d'une discipline étudie de façon méthodique et systématique les processus d'enseignement/apprentissage d'une discipline scolaire donnés à travers le modèle du triangle didactique » (Develay 1993).elle étudie scientifiquement et sans oublier l'ensemble des opérations qui se passe dans le temps et qui aide les élèves à apprendre et à construire leur connaissance (savoir faire dans les activités physiques et sportives). II. Le champ de la didactique : La didactique s'intéresse à des contenues disciplinaires bien spécifiques (la notion de savoir).Selon mercier (2002) « l'étude de n'importe qu'elle des instances - élèves - professeur et savoir ne prend un sens didactique que dans ses rapports avec les deux autres ». La réflexion en didactique pose la question du passage des « savoirs » (énoncés, légitimés, codifiés) à la « connaissance » (personnelles, privées). Le système didactique est « un système de relation entre le jeu de l'enseignant et le jeu de l'élève à propos du savoir à enseigner et à apprendre ,sous couvert d'institution dotées d'intentions d'enseignement » (schubauer-leoni , 1998).L'enjeu de la réflexion didactique s'exprime donc par : Comment faire pour que l'élève s'approprie le savoir codifié ,pour qu'il devienne une connaissance personnelle ,utile et efficace en situation. III. Didactique de l'EPS : Selon J.L.Martinand (1989,1992) la didactique des disciplines scolaires se refaire à des pratiques culturelles sportif ou artistique dite pratique sociale de référence dans l'enseignement des sciences et des techniques. C'est dans cette perspective que A .Terisse (2001) note que la didactique de l'éducation physique et sportif (EPS) ne peut se comprendre sans prendre compte de deux institution : L'école où elle s'enseigne et le sport auquel elle empreinte des activités physique et sportif. Ainsi l'EPS doit tirer des savoirs à partir des ces pratique sociale de référence dont une analyse tridimensionnel de ces dernier s'avère nécessaire pour la construction des contenue d'enseignement : 1. Une analyse historique et comparative : Elle s'intéresse aux différentes formes de pratique sportive de haut niveau pour le choix de la référence. 2. Une analyse technologique : Elle concerne les savoirs produits par les pratiques sportives, les savoirs professionnels véhiculés par les fédérations sportives, ou élaborés par les enseignants eux même dans leur pratique professionnelle pour le choix du registre de technicité. 3. Une analyse épistémologique : Elle prend en compte les savoirs scientifiques qui sont censés rendre compte du sportif dans ces pratiques, d'où l'apport des sciences déjà constituées (physiologie, psycho-sociologie de l'acte moteur). La didactique de l'EPS pourrait aussi être pensée du point de vue de l'évolution des conceptions développées au travers des textes officiels qui la programment depuis le milieu du XIXè siècle. Toutefois, nous avons vu ci-dessus que le point de vue de l'analyse des activités supports que sont les activités sportives a émergé au cours des années 60. Après les instructions officielles de 1967 qui témoignent d'un certain esprit du temps en ce domaine, c'est durant les trente dernières années s'est développée sur les deux grands versants que sont le chantier de l'écriture des programmes scolaires et le développement d'une branche scientifique. Les concepts les plus fréquemment utilisés sont les suivants : contrat didactique, dévolution de problème, obstacle didactique, représentations, transposition didactique et variable didactique. En EPS de nombreux praticiens et chercheurs ont repris ces « outils ». Ils ont rajoutés d'autres « outils spécifiques » à l'analyse didactique permettant une réflexion sur la structure des activités physiques, sportives et artistiques ( APSA )tels que : contenus, enjeux de formation , essence, logique interne, problème fondamental, ressources et situation de référence. Aujourd'hui, pour l'enseignant d' EPS, il s'agit de construire des contenus d'enseignement et de proposer des tâches permettant à l'élève de se transformer. Ainsi, la didactique de l' EPS s'interroge sur trois aspects de l'enseignement : · Sur les savoirs et savoir-faire à s'approprier ; · Sur les conditions d'appropriation et d'élaboration des contenus d'enseignement en EPS ; · Sur la volonté de transformation chez les enseignants. IV. La didactique comparée : Plusieurs genres d'institutions à vocation didactique coexistent dans le domaine des « activités physiques, sportives et artistiques » (APSA) comme les centres d'entraînement des fédérations sportives nationales, les associations sportives de quartiers ou les clubs (le cas de notre étude) , les académies ou les conservatoires de danse, et enfin l'école où est enseignée l'éducation physique. D'après Chantall Amadescot et all (2002) la didactique comparée prend pour objet d'étude l'action des intervenants et cherche à identifier ce qu'il y a de générique à leur action, sans occulter les spécificités de chacune des institutions didactiques. Il existe de nombreuses institutions dont le but commun est de transformer les pratiques et savoirs corporels des individus. Bien que chaque institution poursuive des finalités distinctes, il nous semble utile de considérer possible l'étude de ces différents systèmes didactiques afin de dégager des convergences par delà leurs spécificités. Les outils d'analyse développés en didactique comparée sont à même d'éclairer l'action de l'intervenant en APSA, quelle que soit l'institution dans laquelle son activité se déroule. |
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