c. Les modèles de l'équilibre robuste :
Selon ces modèles, la mise en place d'une structure
sociale au sein du groupe s'effectue par tâtonnement. Différents
rôles et différentes normes sont testés jusqu'à
l'adoption d'une structure stable. Les groupes diffèrent quant à
la durée nécessaire à la mise en place de cette structure.
En revanche, pour tous les groupes, cette structure est source d'un
équilibre que seule une force externe peut perturber.
d. Les modèles de l'équilibre
ponctuel :
Pour ces modèles, l'observation de l'évolution
d'un groupe laisse apparaître des périodes de stabilité
ponctuées par des changements radicaux traduisant l'adaptation du groupe
à la demande environnementale. Ces changements peuvent être la
conséquence de forces internes ou externes alors que la stabilité
résulte des processus internes au groupe uniquement.
e. Les modèles de la réponse
adaptative :
Ces modèles soutiennent que les changements ou les
périodes de stabilité sont guidés par l'environnement
entendu ici comme une source d'opportunités et/ou de contraintes pour le
groupe.
4) Un système complexe:
Compte tenu des nombreux travaux défendant
l'existence des cycles de vie des groupes (Carron et Brawley, 2000 ; Chang et
Bordia, 2001 ; Stevenson et Durand-Bush, 1999) et parce qu'il est difficile de
penser que l'environnement du groupe puisse n'avoir aucun poids dans son
évolution, nous adopterons une position alternative. Le groupe est
considéré comme un système complexe (Arrow, McGraph, et
Berdahl, 2000) dans lequel les comportements collectifs émergent des
interactions des membres du groupe et où ces comportements
évoluent au cours du temps en fonction de l'environnement dans lequel ce
groupe existe. L'étude des groupes doit donc prendre en compte au moins
trois niveaux de dynamique : la dynamique locale du groupe en interaction, la
dynamique globale du développement du groupe et de ses changements au
cours du temps et enfin, la dynamique des contraintes environnementales et des
réponses du groupe à ces contraintes (Arrow et al, 2000).
Définie ainsi, l'étude des groupes devra s'intéresser
davantage à l'évolution du groupe et des processus
associés à son fonctionnement en gardant à l'esprit que
l'impact de certaines variables sur le comportement global du groupe n'est pas
linéaire. D'importantes fluctuations d'une variable à un moment
donné de la vie du groupe, peut ne pas avoir d'effet observable, alors
qu'une légère modification de cette même variable à
un autre moment de la vie du groupe, peut avoir un effet décisif pour le
groupe.
II. Le groupe est il une
équipe :
Il existe une confusion entre le groupe et l'équipe
vraisemblablement engendrée par le langage courant qui accepte les deux
termes comme synonymes. Ainsi, nous utilisons le terme groupe pour
définir une équipe et celui d'équipe pour nommer un
groupe. Pourtant, Chappuis (1988) avance que l'équipe constitue un type
particulier de groupe restreint dont la spécificité tient
à la nécessaire solidarité de ses membres qu'indique
l'origine du mot. Le terme équipe vient du germain skip qui a
donné esquif et qui signifie bateau. Cette spécificité
laisse entendre que s'il est possible de considérer une équipe
comme étant effectivement un groupe, en revanche, un groupe n'est pas
nécessairement une équipe.
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