Etude sur les pesticides( Télécharger le fichier original )par Awatef Berrah Université de Tébessa Algérie - Master 2 en toxicologie appliquée 2011 |
1-2-2-4-1- Les Batraciens :1-2-2-4-1-1- les grenouillesLes agents polluants chimiques, surtout dans les bassins où les têtards se développent, interviennent largement dans l'apparition de malformations (membres supplémentaires, yeux mal formés). Ces polluants ont des effets variables sur les grenouilles : certains atteignent et altèrent le système nerveux central, alors que d'autres, comme l' atrazine, un herbicide, causent un arrêt du processus de production et de sécrétion des hormones entraînant ainsi la stérilité des adultes. Des études expérimentales ont montré que l'exposition à d'autres herbicides comme le Roundup ou à certains insecticides comme le malathion ou le carbaryl provoque une nette hausse de la mortalité chez les têtards. Des études additionnelles indiquent que les amphibiens se développant en milieu terrestre sont également vulnérables au Roundup et plus particulièrement à l'un de ses composants, le POEA ( Polyoxyéthylèneamine) qui est un agent tensioactif mouillant (favorisant la dispersion des gouttelettes sur les plantes traitées) et non pas un pesticide. Des années 1950 aux années 1970, les populations d'amphibiens de la région méditerranéenne, déjà très touchées par les destructions d'habitats, peuvent être fortement affectées par l'utilisation excessive d'insecticides. Après l'épandage d'insecticides dans les marais d'Ayga de par la municipalité de Hyères, 5 000 rainettes méridionales ont été trouvées mortes le 8 mars 1958. Cette pulvérisation des localités touristiques françaises de la Côte d'Azur a pratiquement éliminé les populations locales de triton palmé, de triton marbré et de salamandre tachetée [125]. Les pesticides s'étendent bien au-delà des zones cultivées, jusqu'à des zones vierges de toute activité humaine, comme on a pu l'observer dans le Parc national de Yosemite en Californie et ailleurs dans de nombreuses analyses de pluies. Outre l'empoisonnement direct par les pesticides (insecticides en particulier, souvent mortellement dangereux pour d'autres animaux à sang froid que les insectes), ces produits chimiques peuvent agir comme perturbateurs endocriniens. Ils imitent les hormones naturelles et peuvent produire de subtils effets sublétaux. Par exemple, certaines substances chimiques imitent l'' oestrogène et empêchent les jeunes mâles de se développer normalement. L' atrazine, mise sur le marché en 1958, est connu pour augmenter des maladies d'origines fongiques et virales chez les amphibiens depuis les années 1990. Elle entraîne un effet immunosuppresseur de 20 % sur certaines larves de salamandre lorsqu'elle est combinée à un engrais tel que le nitrate de sodium [125]. 1-2-2-5-Les Insectes :1-2-2-5-1- Les Abeilles. 1-2-2-5-1-1-Les modes de contamination des mellifères par les insecticides : Les insecticides prennent deux chemins principaux pour
atteindre leur cible. Ils peuvent traverser le tégument des
mellifères lorsque ceux-ci se trouvent sous le jet d'un appareil de
traitement ou lorsqu'ils marchent sur les résidus du produit
déposé sur les végétaux. Ils sont également
ingérés lors de la consommation du nectar contaminé au
fond des corolles. Cette contamination est d'autant plus forte que
l'insecticide peut avoir des propriétés endothérapiques,
pénétrant ainsi facilement dans les vaisseaux conducteurs de
sève. Les abeilles domestiques consomment également de l'eau ou
du miellat de pucerons pollués. Il existe un mode insidieux de
contamination : le transport au nid, par les butineuses, des aliments
pollués, nectar ou pollen, qui vont servir à nourrir, soit des
congénères adultes, ce qui arrive régulièrement
chez l'Abeille domestique, soit des larves. Les molécules toxiques
agissent généralement en désorganisant la conduction de
l'influx nerveux ; cependant des produits d'une génération
nouvelle (« régulateurs de croissance ») inhibent la
synthèse de constituants du tégument et, de ce fait, ne
perturbent que les larves. |
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