I-2-6-Les pyréthroides :
Insecticides dits « de troisième
génération », cette famille de pesticide dérive de
l'acide chrysanthémique, un insecticide naturel présent dans les
variétés sauvages de pyrèthres, la sélection a
affaibli les facultés de résistance de ces plantes aux insectes,
en même temps que la chimie multipliait par mille ou davantage la
toxicité de ses dérivés vis-à-vis des
invertébrés. Dotés d'une toxicité
considérable et agissante par contact, ils tuent presque
instantanément les insectes par effet choc neurotoxique, permettant de
les utiliser à des doses très réduites (10 à 40 g
de matière active par ha). Comme les organochlorés, ils tuent
l'insecte en bloquant le fonctionnement des canaux sodium indispensables
à la transmission de l'influx nerveux [53].
Réputés peu toxiques pour l'homme, on leur
attribue le coefficient de sécurité (rapport des toxicités
pour les insectes et pour les mammifères) le plus élevé
parmi les insecticides chimiques. Très biodégradables, ils ne
persistent pas dans le milieu édaphique, mais ils sont très
toxiques pour certains organismes aquatiques (poissons) ainsi que pour les
auxiliaires de l'agriculture (dont les abeilles). Ils possèdent des
propriétés diverses. Une molécule donnée
présente de nombreux isomères aux degrés
d'activités variés. La synthèse industrielle cherche
à ne produire que l'isomère le plus actif de la molécule.
Exemples: bifenthrine, bioresméthrine, deltaméthrine,
dépalléthrine, éthofenprox, fenpropathrine,
cyperméthrine, fenvalérate, esfenvalérate, cyfluthrine,
alphamétrine, tralométhrine, fluvalinate, perméthrine,
lambda-cyhalothrine, flucythrinate, téfluthrine, tralométhrine,
zetacyperméthrine, bétacyfluthrine [54].
I-2-6-1-Mode d'action des pyréthroides :
Très tôt il apparut que l'essence de
pyrèthre prolonge la conduction nerveuse, en induisant des
décharges répétées, les mécanismes
moléculaires impliquent une altération ou fonctionnement des
canaux sodiques et potassiques. La synthèse organique a conduit
l'industrie a développée deux classes principales de
dérivés, les pyrèthres de type 1, qui sont des esters de
l'acide chrysanthémique et ceux du type2 qui comportent un radical
cyanhydrique, parmi les composés de type 1 figurent
tétraméthrine, l'allétrine, la phénothrine ,la
perméthrine, et parmi les dérivés du type 2: la
cyperméthrine, la deltaméthrine, la fenvalérate, la
cyphénothrine. La stéréospécificité
structurale des molécules conduit a des différences de mode
d'action, sans que des corrélations générales aient
été clairement étables la lipophilicité des
molécules expliquent explique globalement leur implication dans la
perturbation des phénomènes membranaires. La deltaméthrine
provoque chez les insectes cibles un dérèglement
général hormonal, avec rupture de l'homéostasie
glucido-lipidique [2].
Le radical cyclopropane joue certainement un rôle a
part dans la toxicité des pyréthroides, ses
propriétés de franchissement des barrières
cérébrales et de perturbations neuronales lui confèrent
des propriétés anesthésiques ,qui pourrait étre
impliquées dans le phénomène ,de « Knock
down » KD qui immobilise les insectes avant que les processus
thanatogénes n'aillent a leur terme, curieusement on trouve
également un cyclopropane dans des molécules herbicides de
conception récente ainsi que dans nombre de médicament, les
effets respectifs des pyréthroides de type 1 et 2ont fait l'objet de
nombreux travaux, sans aboutir a des résultats parfaitement
tranchés [2].
La sélectivité des pyréthroides
s'exprime de manière uniquement quantitative, par les valeurs
comparées des DL50 et les concentrations actives sur la conduction
nerveuse mesurées chez divers organismes [1].
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