3.4 PRISE DE RECUL SUR LA STRATEGIE ENERGETIQUE
3.4.1 L'énergie comme un objectif essentiellement
social
La réhabilitation de la copropriété du
Ponceau repose principalement sur un enjeu énergétique dans
un objectif de préservation du bâti, d'amélioration de
l'aspect sanitaire et de confort des habitants. Le projet se fonde donc sur
la mise en place de la stratégie énergétique à
l'échelle des bâtiments. Un des volets
essentiels des études thermiques est la
vérification de la faisabilité de l'opération et
l'établissement de prescriptions pour assurer l'atteinte des objectifs.
Ces études se fondent sur des modélisations thermiques dont les
résultats conditionnent tout le projet.
3.4.2 Les choix de modélisation
De nombreuses techniques de modélisation existent pour
évaluer les échanges thermiques au sein d'un quartier. Le projet
du Ponceau en a utilisé des différentes selon les étapes
du projet. Toutes réfèrent cependant à des techniques
applicables sur un tissu existant, c'est-à-dire que l'on se sert des
données réelles de réaliser le modèle. Les
bâtiments du Ponceau ont une typologie particulière (nombreux
décrochés de façade, plusieurs matériaux de
façade, etc.) ce qui peut compliquer le travail de modélisation
s'il est effectué numériquement.
* Analyse à partir des relevés de consommation
Loïc Chesne a réalisé le diagnostic
thermique de l'étude pré-opérationnelle de l'OPAH du
quartier du Ponceau. Pour estimer la consommation en énergie finale du
quartier, il a utilisé les relevés des années 2004-2006 au
niveau de chaque sous-station qu'il a ensuite divisé par la surface
totale des logements. Il trouve alors une consommation variant de 200 à
280 kWh/m2/an selon les années, ce qui est supérieur
à la consommation estimée par AMOES lors des études
pré-opérationnelles d'OPATB qui a réalisé une
opération de calage.
* Opération de calage
AMOES, le bureau d'études thermiques du projet d'OPATB
du Ponceau, a utilisé le modèle de l'opération de calage
pour analyser le comportement thermique de l'unité 5. C'est donc une
méthode appliquée à l'échelle du bâtiment.
A la suite de la réalisation des expertises dans les
logements des habitants (constatation du bâti et prise de mesure), AMOES
a modélisé un bâtiment de 5 étages. Les
paramètres variables et essentiels pour caractériser les
échanges thermiques, tels que le taux de renouvellement d'air, ont
été mesurés (moyenne de 3 mesures réalisées
à trois étages différents d'un même bâtiment).
L'opération de calage permet l'ajustement des paramètres
jusqu'à ce que les données de sorties différent de la
réalité d'un maximum de 10%.
Les limites de l'opération de calage
réalisée au Ponceau sont les suivantes:
> Un seul bâtiment a été
modélisé alors que le Ponceau est composé de trois
typologies différentes,
> Les interactions entre les bâtiments et leur espace
environnant ne sont pas prises en compte (places publiques en
continuité...).
> Le comportement thermique du bâtiment sera
extrapolé à l'ensemble de l'unité 5, qui sera
extrapolée à l'échelle du quartier pour les immeubles
alors que des spécificités peuvent apparaître (ventilation
moins bien réglée, bâtiments mieux isolés...). La
même démarche est réalisée pour l'habitat
pavillonnaire.
> Les comportements des habitants ont été
pris en compte car AMOES s'est basé sur la facture des compteurs
électriques de chaque immeuble et de la facture d'eau (chaude et froide)
de chaque logement. Cependant, on ne sait pas si ces comportements sont
représentatifs de l'ensemble des autres habitations du quartier.
* Analyse à partir d'un échantillonnage
Ce procédé est obligatoire par le cadre de
l'OPATB, comme le précise le Cahier des clauses administratives et
techniques particulières (CCATC) : « pour un grand nombre de
bâtiments relativement homogènes (quartiers d'immeubles collectifs
en centre ville ou quartier pavillonnaire par exemple), il ne pourra être
procédé autrement que par évaluation simplifiée ou
par échantillonnage ».
Une fois l'opération de calage effectuée, la
maîtrise d'oeuvre du projet du Ponceau dispose de
la modélisation des échanges thermique au sein d'un
bâtiment du quartier. L'unité 5 a été choisie pour
sa « représentativité en terme de bâti et de niveau
social des copropriétaires » (tableau récapitulatif des
bâtiments des copropriétés du
périmètre d'OPAH en annexe 19). Lors de l'intégration des
maisons individuelles dans le périmètre d'étude, un
pavillon de l'unité 6 a alors servi de base de modélisation. Ces
résultats sont ensuite extrapolés aux autres bâtiments du
quartier.
Cette méthode a permis d'analyser les échanges
thermiques, d'établir des prescriptions pour diminuer la consommation
énergétique des bâtiments et de réaliser une
étude « courte » au regard de l'échelle du quartier.
Cette méthode, qui simplifie la modélisation,
présente toutefois certains questionnements relatifs modélisation
des réseaux de distribution extérieurs, à la
représentativité des comportements des habitants, à la
représentativité d'un bâtiment sachant qu'il existe trois
typologies différentes dans le quartier (types IS, ED, CP) et à
la représentativité d'un pavillon de l'unité 6 pour
extrapoler les données à l'ensemble des unités
pavillonnaires.
Par ailleurs, les hypothèses de modélisations ne
sont pas toujours transparentes. AMOES dit avoir pris en compte de nombreux
paramètres tels que l'orientation, la surface vitrée ou le nombre
de logements. Ces affirmations seront probablement être
vérifiées lors des résultats de l'étude
pré-opérationnelle d'OPATB.
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