2.3.1.4 La maîtrise d'ouvrage non experte dans le
domaine énergétique
Les maîtres d'ouvrage sont rarement experts dans le
domaine énergétique. En témoigne Laurent Haddad (AFTRP)
qui reconnait que dans un premier temps il n'arrivait pas à donner un
sens aux valeurs des déperditions thermiques. La première
étude de IOSIS avait en effet pris comme hypothèse une
déperdition énergétique de 40 W/m2, ce qui ne
correspond pas à un bâtiment particulièrement
économe. Mais Laurent Haddad n'était pas à l'époque
en mesure de réaliser l'impact de cette valeur sur le projet
d'aménagement. C'est sous les conseils de Loïc Chesne, AMO
Développement durable, que la seconde étude a conduite à
diviser par deux ce coefficient. Il a cependant été une nouvelle
fois fixé arbitrairement, alors que les calculs montrent que la valeur
de ce coefficient devrait être aux alentours de 26 W/m2. Les
calculs réalisés pour trouver cette valeur sont
présentés en annexe 10 de ce document.
Cet exemple illustre le fait que la maîtrise d'ouvrage a
besoin d'être accompagnée pour réaliser une
stratégie énergétique.
2.3.2 L'assistance à la maîtrise d'ouvrage,
un acteur incontournable pour la mise en place d'une stratégie
énergétique
Pour prendre des décisions dans des domaines dans
lesquelles elle n'est pas toujours experte, la maîtrise d'ouvrage
travaille avec son équipe de maîtrise d'oeuvre qui est force de
propositions et de conseils. Aussi, la MOA peut s'appuyer sur des bureaux
d'étude pour obtenir des conseils dans des domaines spécifiques
comme le droit ou l'énergie. Elle peut aussi faire appel à un
assistant à maîtrise d'ouvrage (AMO) qui le conseille tout au long
du projet.
2.3.2.1 Alter développement, ingénieur en
développement durable
L'AFTRP a fait appel à Loïc Chesne (Alter
Développement) en tant qu'AMO développement durable. Son
rôle consiste à chercher l'équilibre des trois dimensions
de ce concept dans tous les éléments du projet. Par exemple,
lorsque le paysagiste a recommandé le type de végétaux
à planter, Loïc Chesne a rappelé que la ZAC se trouvait sur
une friche industrielle et que le sol était pollué. Il a donc
préconisé les espèces qui n'ont pas de longues racines et
qui ne produisent pas de fruits afin d'éviter tout risque de
contamination.
2.3.2.2 EDF un partenaire qui s'est invité
En 2004, EDF était encore un établissement
public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui avait la
culture du service gratuit auprès des collectivités, ses
clientes. C'est dans ce cadre que Jean-Pierre Arles (EDF), avait proposé
une prestation intellectuelle à titre gratuit à l'AFTRP. Il a
notamment eu le rôle de conseiller énergétique et, avec
Alter Développement et l'AFTRP, ils ont planifié la
stratégie énergétique du projet. Ils se sont
attachés à prendre en compte les capacités des ressources
locales disponibles et de vérifier leur adéquation avec les
besoins énergétiques du quartier qui ont été
évalués par IOSIS.
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