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Analyse des conséquences de la mise en place d'une stratégie énergétique d'un projet d'aménagement à  l'échelle du quartier

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par Angélique LEQUAI
Ecole Centrale, Ecole des Mines, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture (Nantes) - Master Sciences et Techniques des Environnements Urbains 2010
  

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Un bref aperçu de l'histoire des écoquartiers montre que ce modèle urbain s'est développé parallèlement à

l'intégration du développement durable dans les politiques, et spécialement dans les deux dernières décennies :

> Les premiers quartiers écologiques datent de 1960. Ce sont des expérimentations marginales à de petites échelles, résidentielles et en général éloignées des centres urbains (Bousquet, 2007).

> Pendant les années 1980, les « proto-quartiers » émergèrent. Ils proviennent du nord et du centre de l'Europe, issus de la volonté des habitants de vivre dans un environnement urbain maîtrisé d'un point de vue écologique (Souami, 2009) .

> Les « quartiers prototypes » se développèrent dans les années 1990. Bénéficiant de financements exceptionnels pour leur construction, ces lieux ont été des laboratoires urbains. Il s'agit davantage d'un modèle de représentation que de véritable philosophie écologique (Souami, 2009).

> Enfin, la génération des « quartiers types » met du réalisme dans les projets urbains à l'échelle du quartier. Ils sont reproductibles sans recourir à des modifications du cadre réglementaire de l'urbanisme classique (PUCA, 2007).

Une brève description de certains écoquartiers souvent considérés comme modèle européens est disponible en annexe 1 de ce document.

Aujourd'hui, on parle d'écoquartiers et de quartiers durables sans toujours distinguer la nuance entre ces dénominations. L'écoquartier est un quartier pensé et conçu à partir de principes essentiellement environnementaux tels que la gestion de l'eau, la biodiversité ou les déchets. Le quartier durable intègre l'ensemble des dimensions traditionnelles du développement durable : les aspects environnementaux, économiques et sociaux. Une réflexion urbaine et territoriale et un travail sur la gouvernance qui est parfois considérée comme la quatrième dimension du développement durable, en sont aussi des composantes (Boutaud, 2009).

L'histoire montre donc que l'évolution des principes d'aménagement urbain est concomitante aux pensées intellectuelles (scientifiques, sociaux ou philosophiques) et politiques. Les enjeux de l'aménagement évoluent aussi et traitent aujourd'hui de problématiques urbaines, environnementales, sociales et économiques. Elles témoignent de l'intégration du concept du développement durable dans la façon de concevoir les projets d'aménagement.

1.1.3 Des enjeux transversaux actuels

L'aménagement urbain repose sur de nombreux enjeux actuels qui sont notamment intégrés dans la loi SRU du 13 décembre 2000 et dans la loi Urbanisme et Habitat du 2 juillet 2003. Les enjeux de l'aménagement urbain sont :

> La fonctionnalité du quartier et le confort au coeur du projet

L'objectif ultime d'un projet urbain est la réalisation d'un nouvel espace de vie dans lequel les citoyens vont évoluer. L'usage du territoire et sa fonctionnalité doivent donc être le centre des décisions. C'est pourquoi le confort urbain (visuel, olfactif, thermique...) est un axe essentiel à considérer.

> Le contrôle de l'étalement urbain :

Il n'existe pas de levier à l'échelle locale pour réduire la croissance démographique et peu de moyens pour en réduire les impacts. Mal contrôlés, les aménagements urbains conduisent irrémédiablement à l'étalement urbain. Les espaces verts disparaissent au profit d'habitations qui nécessitent des équipements, des réseaux et un accès aux transports. Ces espaces bâtis diminuent drastiquement la perméabilité des sols et génèrent des problèmes hydriques. L'éloignement du centre urbain rend la voiture nécessaire.

> L'évolution des villes, des bâtiments et de leurs usages :

A Paris, 74% des bâtiments ont été construits avant la première guerre mondiale (APUR, 2007), le parc se renouvelle annuellement de 1%. Ainsi, la construction et l'aménagement d'aujourd'hui fera la ville de demain, et devra l'accompagner dans ses mutations. La réversibilité, l'adaptabilité (du tissu urbain, des bâtiments, etc.) doivent être intégrées dans les projets tout en protégeant le patrimoine existant.

> La construction d'un espace de vie et de mobilité :

Le dynamisme d'un espace métropolitain se crée notamment grâce au maillage de son réseau de transports. Son intégration dans le projet urbain est un facteur clé pour l'attractivité et la régénération de la ville et donc pour son évolutivité.

> Une mixité sociale et fonctionnelle :

Un équilibre entre les milieux sociaux (des populations les plus démunies aux plus favorisées) doit être trouvé dans un projet d'aménagement afin de permettre l'intégration métropolitaine et ainsi d'empêcher la création d'un quartier « ghetto » ou « bobo ». Par ailleurs, ce même quartier doit assurer une mixité fonctionnelle afin de diminuer les distances entre travail, loisirs et logement.

> L'environnement et l'énergie :

La gestion de la biodiversité, de l'eau, de l'énergie ainsi que des déchets, la diminution de la consommation des énergies fossiles, ou la dépollution des sols sont autant d'éléments à considérer afin de réduire l'impact de l'homme sur sa planète.

Les projets d'aménagement évoluent donc et répondent à des enjeux dont certains font clairement référence au développement durable. Deux grands types de projets peuvent être distingués : la réhabilitation de l'existant et la construction de bâtiments neufs. Des enjeux cités ci-dessus, certains sont plus adaptés aux projets de construction. Il est par exemple difficile d'agir sur les mixités fonctionnelles et sociales lors de la réhabilitation d'un quartier. Cet espace a une histoire et surtout un existant à prendre en compte comme un plan masse ou des habitants avec leurs caractéristiques sociales ...

Les projets de constructions sont plus libres dans leur programmation car le terrain est vierge. Ils ont par exemple davantage de leviers pour établir la mixité fonctionnelle et définir les zones commerciales, d'activités ou de logements. Ce potentiel d'adaptation conduit donc à penser que dans la globalité, l'ensemble des enjeux présentés ci-dessus peuvent trouver plus facilement une réponse lors de la mise en oeuvre des projets de constructions neuves. Dans la mesure où les projets d'aménagement sont mis en place dans le cadre de procédures qui sont souvent définies réglementairement, regardons donc les critères qui les définissent pour vérifier cette première analyse.

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