1.5.3.4 Paradoxe des réglementations qui se
focalisent sur les logements neufs
La grande majorité des projets urbains, tout comme la
réglementation thermique, se focalisent sur la construction de logements
neufs. Se restreindre à ces projets pour mener une politique
énergétique est une erreur. En effet, une étude
menée par la Région Ile-de-France précise que «la
construction nouvelle annuelle représente 1% du parc existant et les
démolitions entre 0,1 et 0,2% » (Région Ile-de-France,
2002).
Fort de cette hypothèse, on peut concevoir qu'en 2050,
92.5 % du parc existant de 2000 n'aura pas été démoli et
qu'environ 50% de nouveaux logements auront été construits selon
de nouvelles réglementations thermiques, plus restrictives. Ces
bâtiments seront donc au minimum 50% moins consommateurs d'énergie
pour les bâtiments construits d'après la RT2005.
D'après l'étude de 2007 de l'APUR, les
bâtiments construits avant 2000 ont une consommation théorique
moyenne de 277,14 kWh/m2/an et une consommation réelle de
226.54 kWh/m2/an (APUR, 2007). La RT2012 fixant à 50
kWh/m2/an la consommation des bâtiments neufs, la consommation
des bâtiments sera donc divisée par un facteur 5 environ. Aussi,
la consommation énergétique des bâtiments nouveaux par
rapport à 2000 représenteront en 2050 :
Consommation des constructions neuves
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Consommation totale
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=
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50 ans * 1%/an * 50 kWh2
m . an
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= 9,76%
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(100% -- 50 ans * 0,15%/an) * 250
kWh + 50 ans * 1%/ an * 50 kWh
m . an m2. an
|
Ainsi, environ 9,8% des consommations
énergétiques du parc parisien seront issues des bâtiments
construits entre 2000 et 2050, d'où la priorité absolue à
réhabiliter les bâtiments existants, qui consommeront environ 90%
de l'énergie dans 40 ans.
En plus des textes réglementaires, des labels
européens dont certains sont certifiés par le gouvernement
français, ont été mis en place. Ils ont des objectifs de
consommation énergétique inférieure à la
consommation maximale définie par les réglementations thermiques
de leurs pays respectifs.
1.5.4 La labellisation
1.5.4.1 Des labels européens
Passiv Haus : Le label allemand Passiv Haus est issu
d'une démarche initiée en 1990 dont l'objectif est la
réalisation d'un bâtiment passif. C'est un label internationnal
dans la mesure où il ne s'appuie pas sur une réglementation
thermique d'un pays mais sur une méthode basée sur les
consommations énergétiques du bâtiment, le Passivhaus Haus
Projektierungs Paket (PPPH). Le bureau d'étude SCOP FIABITAT Concept
ajoute même qu'en 2007, environ 10 000 bâtiments en Europe
étaient BBC, alors qu'en France il y en avait moins de vingt.
Minergie : Le Label Minergie est issu d'une
démarche initiée en 1998 en Suisse et s'adresse aux
bâtiments neufs et rénovés. Les consommations maximales
d'énergie correspondent à 60 % de la consommation
recommandées par la réglementation thermique Suisse, la SIA 380.
Ce label est aussi rencontré en France depuis 2008.
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