«Quels paris l'entreprise fait-elle en externalisant ?
»
Pour répondre à cette question, FIMBEL (2003) a
soumis cent quarante (140) dirigeants et responsables d'entreprises
européennes disposant d'expériences réussies en
matière d'externalisation à une estimation des gains et des
pertes associés à l'outsourcing de leurs
activités informatique, logistique, finance, service après-vente
et maintenance industrielle.
Le premier enseignement qu'il a déduit des
expériences de ces managers peut ainsi être résumé :
l'externalisation de ces fonctions -particulièrement
l'infogérance- est porteuse de forte intensité de gains de
flexibilité, compétitivité, commerciaux, expertises et
compétences stratégiques, qualité de service,
identité, financiers. Et la décision du dirigeant est
essentiellement guidée par l'espérance d'obtenir durablement tout
ou partie de ces gains.
Nous avons réparti ces variables en deux
catégories : les variables porteuses d'enjeux directement perceptibles
de celles porteuses de gains à long terme.
1. L'anticipation d'effets stratégiques
directs
Les enjeux directs de l'externalisation sont ceux
exprimés par le besoin méme de l'entreprise, c'est-à-dire,
on persiste dans l'idée d'outsourcer parce que cette
orientation garantit :
· Une meileure
qualitéMeilleure qualité du domaine
presté et par ricochet de l'offre de l'entreprise.
· Des gains financiers
Dans le sens sus- décrit (voir «la contrainte de
réduction des coûts»).
· L'acquisition d'expertises et
compétences
Cet enjeu tient à ce que l'externalisation permet de
mobiliser des ressources qu'il n'était pas possible de constituer en
interne. Notamment dans les domaines qui nécessite l'existence d'un
mécanisme de veille.
2. L'anticipation d'effets stratégiques a long
terme
Le dirigeant qui externalise est celui qui entrevoit à
long terme des possibilités en termes de flexibilité,
performance, compétitivité, gains commerciaux,
identité.
· La flexibilitéLa
flexibilité comme résultat de l'externalisation est induite par
un allégement considérable 18
de la structure organisationnelle et une transformation d'un
ensemble de charges fixes et variables en charges variables25.
Lesquelles entrainent un accroissement de sa capacité réactive
dans un environnement technologique et managériale en permanente
évolution. (BIAMBA et VOLTAT 2006).
· La performance
L'externalisation répond à la logique de
performance en ce sens qu'elle participe à la rationalisation des
fonctions de support (MULLER, 2000).
· La
compétitivitéL'outsourcing est
source de compétitivité, dans la mesure oü l'externalisation
offre à
l'entreprise externalisatrice la latitude de se concentrer
sur le développement de ses aptitudes ou capacités clés,
et par la méme d'entrer, se maintenir, se développer durablement
dans un environnement concurrentiel en proposant une offre porteuse de valeur
pour le marché (MOUNGOU, 2005).
A titre d'illustration, dans les secteurs ou la marque joue
un rôle essentiel, certaines entreprises, ont poussé la logique
d'externalisation à son extrême en inaugurant le modèle
d'entreprise sans usine. (C'est notamment le cas pour Nike, Coca- cola ou
Apple) Ces entreprises se sont totalement déchargées de l'aspect
matériel de leur activité pour se concentrer sur le design, le
marketing et l'aspect commercial (BIAMBA et VOLTAT 2006).
· Les gains commerciaux
Les gains commerciaux sont la première
conséquence du gain en compétitivité. Dans la durée
en effet, le fait de se défaire de certains domaines entraine la
libération de ressources en vue de leur concentration sur les
activités qui entraine l'accroissement des ventes.
· L a construction de l'identité de
l'entreprise
Enfin, FIMBEL (2005) note qu'à terme l'externalisation
contribue à conférer une identité aux organisations.
De MULLER (2000) à FIMBEL(2006), les chercheurs ne se
sont pas contenter de présenter les opinions des dirigeants quant
à ce qui les avaient conduits jusqu'à l'externalisation. En
effet, et comme il est requis dans certaines les études à
orientation exploratoires, l'on s'est livré à de
25 L'entreprise prestataire supportant
désormais les charges fixes de l'entreprise externalisatrice, celle-ci
se voit facturés de manière proportionnelle les charges induites
par la variation de son niveau d'activité.
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l'abduction. Soit à un exercice impliquant des aller
-et- retour entre littérature et terrain afin d'inclure dans les
analyses les théories qui expliquaient la décision de recourir
à des prestataires externes.