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L'externalisation: un mythe ou une stratégie pour les entreprises du Cameroun - l'exemple des banques commerciales

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par Géraldine FOUALEM
Université Catholique d'Afrique Centrale - MBA option Management et Controle de Gestion 2012
  

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A. LES ORIENTATIONS DE LA RECHERCHE

Il est question dans ce paragraphe de reprécisons, le positionnement épistémologique épousé par notre recherche (1.). Cependant, pour une certaine harmonie dans la forme du texte nous embrayons sur le déroulement de notre travail de terrain en présentant le type d'échantillonnage adopté par l'étude (2.).

1. Le positionnement épistémologique de la recherche

Traiter du positionnement épistémologique de la recherche c'est stipuler le paradigme épousé par celle- ci. Etant entendu qu'un paradigme est une manière de penser, de voir le monde et d'en aborder les phénomènes, il s'agit d'une notion assez complexe du fait du manque d'uniformité relevé au milieu des auteurs en la matière. Néanmoins, les chercheurs sont généralement partagés entre deux (02) principaux courants : le positivisme et le constructivisme (NGUYEN-DUY et LUCKERHOFF, 2007).

Dans l'esprit positiviste, le chercheur a une idée claire de ce qu'il cherche, il s'inscrit dans une logique de vérification. Il regarde les organisations comme des structures formées de composantes observables et mesurables, ayant des relations déterminées et prévisibles entre elles (CHARREIRE, et DURIEUX 2003).

Le constructivisme lui, puise ses origines dans l'approche phénoménologique, c'est-à-dire, comme le soulignent USINER et al (1999, cité par MONGOU, 2005) dans l'idée que la réalité est socialement construite plutôt que déterminée objectivement. L'objet de la recherche y est donc davantage défini comme un « territoire à explorer » ou un phénomène à comprendre progressivement que comme une question de recherche. De fait, le défi du chercheur est de percevoir un phénomène selon le point de vue des sujets observés et d'essayer d'y découvrir des formes communes de compréhension (AMBOISE, 1996).

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En bref, et de manière triviale, on est devant cette préoccupation de positionnement au prise d'une opposition qui stipule que « soit le chercheur sait ce qu'il cherche, soit il cherche à savoir

quelque chose » (COOMBS 1974, cité par BRABET 1988).

Notre vision de la recherche se rapproche davantage de celle de la découverte, soit celle constructiviste. Nous souhaitons en effet, recueillir auprès des concernés des descriptions, impressions et explications des événements tels qu'ils les vivent. Puis partir de ces témoignages, pour dégager des schèmes communs d'interprétation qui expliqueraient leurs comportements devant l'option « externalisation » (AMBOISE, 1996). De fait, il siéra d'une part de procéder d'une démarche discursive de reformulation, d'explicitation ou de théorisation de témoignages/d'expériences (analyse qualitative)(PAILLE, 1996 ; cité par COUTELLE, 2005). Et d'autre part de nous orienter vers la compréhension- explication- prédiction d'un phénomène (exploration). Laquelle pourra éventuellement nous permettre de conclure soit de la constatation de certains faits à l'existence d'autres faits, soit de la régularité de certains faits à leur constance (THIERTART et al, 2003).

Ce qui précède implique que nous ne nous sommes pas orientés vers une explication par évaluation de la pertinence d'hypothèses issues d'une phase exploratoire (recherche hypothético- déductive), ou encore par évaluation d'un modèle ou d'une théorie dans une démarche syllogistique (recherche déductive) puisqu'ignorant la teneur de ce que nous pourrions mettre au jour. Nous avons cherché à comprendre plus en profondeur que ne le permettait la littérature (CHARREIRE, et DURIEUX 2003). Cependant, nous ne cherchons pas non plus à opérer un lien entre deux champs théoriques qui n'avaient pas été liés au cours des travaux de recherche antérieurs (exploration théorique), ni à élaborer des éléments nouveaux indépendamment des connaissances antérieures (exploration empirique). Nous nous efforçons plutôt de faire des aller- retours entre la théorie et les observations au fin de fournir explications et conjectures47 () (THIERTART et al, 2003).

Par ailleurs, comme le font remarquer THIERTART et al (2003),en « sciences sociales l'objectif n'est pas réellement de produire des lois universelles mais plutôt de proposer de nouvelles conceptualisations théoriques valides, robustes et rigoureusement élaborées ». Aussi, nous positionnons-nous dans un raisonnement adductif (BLAUG, 1982).

En définitive, nous procédons d'une combinaison approche/raisonnement : constructiviste- qualitative- exploratoire (hybride)- adductif. Un tel positionnement implique à son tour des décisions méthodologiques dont celles particulièrement importantes (le cas échéant) relatives aux méthodes de collecte de données et d'échantillonnage. Nous présentons tout de suite la méthode d'échantillonnage.

47Exploration hybride de THIETART et al (2003)

2. L'échantillonnage qualitatif

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Par échantillonnage, AMBOISE (1996) entend l'apport de précisions quant à la population

étudiée notamment des points de vue du nombre d'unités d'analyse de la stratégie qui sera adoptée pour constituer un échantillon.

Maints auteurs s'accordent à dire que les objectifs d'un échantillonnage se rattachant à une étude adductive (inductive) ne sont pas relatifs à la taille, ou à la représentativité (DESLAURIERS, 1991, p.58). Et donc le besoin de procéder de ces techniques qu'on connait à l'approche hypothético-déductive par exemple ne se pose pas (AMBOISE, 1996).

Toutefois, en suivant PIRES et al(1997), l'on peut avoir une conception un peu plus structurée de l'échantillonnage en recherche qualitative et donner toute sa place à l'informateur.

· Les techniques d'échantiionnage qualitatif.

Dans le cadre d'échantillonnage par cas multiples, PIRES et al (1997) distinguent : l'échantillon par contraste, l'échantillon par contraste- approfondissement, l'échantillon par contraste-saturation, l'échantillon par homogénéisation et l'échantillon par quête du cas négatif.

Le type d'échantillonnage qui rejoint notre vision de la recherche est celui par homogénéisation. En effet, l'échantillon par homogénéisation renvoie au choix d'un groupe relativement homogène, c'est-à-dire, « un milieu organisé par le même ensemble de rapports sociostructurels » (BERTAUX, 1980 ; cité par PIRES). Il présente la particularité de permettre la description de la diversité interne d'un groupe et d'en autoriser la généralisation empirique par saturation.

Cette technique légitime notre choix en ce sens que notre étude porte sur un groupe constitué de banques, d'une part toutes commerciales et ayant un siège social au Cameroun et d'autre part originaires de trois (03) régions : Afrique du nord - d'Europe, Afrique de l'ouest et Cameroun.

Cependant, comme le souligne PIRES et al (1997), l'essentiel de cette étape ne réside pas tant dans le choix des unités d'analyse mais davantage dans la définition des informateurs.

· Les critères de choix des interviewés.

Instruits par des travaux empiriques antérieurs, il est apparu clair que nous devrions nous adresser à des personnes relevant du top management (dans la mesure où elles auraient une vue transversale sur l'ensemble de l'entreprise), notamment un directeur général, un directeur financier (Baromètre ERNST&YOUNG 2002), un secrétaire général, un contrôleur de gestion, un responsable des achats/support (DIOURI, 2006). Nous avons également recherché tout dirigeant ou cadre cité comme responsable d'une fonction partiellement externalisée, responsable du pilotage de fonction externalisée, ou ayant fait partie du comité de projet d'une externalisation.

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Pour absorber la durée d'attente (et peut être vaine) que cela aurait pu demander d'obtenir un rendez- vous, nous avons dès le départ constitué un répertoire de managers observant à la fois les critères d'informateurs sus- cités et à même de nous mettre en contact avec soit leurs homologues (de la concurrence), soit un supérieur hiérarchique (dans le cas où ils étaient des responsables de fonctions totalement ou partiellement externalisées). Autrement dit, nous avons comme procédé par boule de neige (EVRAS et al, 2003 ; cité par TACHOUOLA, 2006), pour ce qui était du choix des interviewés.

Ceci dit, nous pouvons aborder la question de la collecte de données ou mieux encore présenter les instruments utilisés pendant cette étape.

B. LES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES

Etapes déterminantes dans l'analyse inductive (CORBIN et STRAUSS, 1990), il s'agit icide revenir sur les instruments de recueil auxquels nous avons eu recours (1.) tout particulièrement sur l'outil central de la recherche qualitative qu'est l'entretien (2.).


· Le recueil des données.

Une recherche qualitative peut s'effectuer à partir de six (06) outils de recueil de donnés : la documentation, l'enregistrement des archives, l'entretien, l'observation directe, l'observation participante, la simulation (AKSISSOU, 2006). Avec RISPAL (2002), nous nous limitons à trois (03) d'entre eux.

- L'observation (directe et participante) : en réalité, c'est peut être un abus de citer cet outil, car, l'expérience que nous avons de l'externalisation ne porte pas sur quelques les unités incluses dans notre échantillon, mais sur quelques unités de plus petites tailles ;

- La documentation a l'avantage de présenter une validité supérieure à celle des discours non publiés. Ou encore de permettre de valider ou de nuancer les propos des acteurs (RISPAL, 2002).Nous n'avons pas échappé à la difficulté d'accès à certains documents. Néanmoins nous avons eu l'avantage de parcourir des ouvrages assez récents et d'actualité. Particulièrement en ce qui concernait : les rapports annuels de nos unités d'analyse, les contrats d'externalisation, les fiches techniques/fiches d'évaluation, les articles de revues spécialisées, les articles universitaires etc.

- L'entretien pour une information directe et des possibilités. La crainte avec cette méthode est souvent celle de l'indisponibilité des interviewés ou de la qualité de l'information recueillie. Nous détaillons ci- après le déroulement de ces moments d'écoute.

-

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· Le cas particulier de l'entretien

On peut parler d'entretien, d'entrevue ou d'interview. Globalement on distingue deux (02) formes d'entretien :

- - Le focus group qui est une forme spécifique d'entretien qui s'intéresse aux interactions entre les acteurs et à la construction groupale d'explications et de représentations ;

- L'entretien individuel qui consiste en une conversation face à face, téléphonique, en

messagerie instantanée, etc. bref, en une interview en temps réel avec un informateur.

Nous n'avons utilisé que ce dernier type d'entretien qui à son tour possède deux variantes :

- - L'entretien Non-directif, pendant lequel la conversation est libre et ouverte sur des thèmes

préalablement définis. Le chercheur n'intervient que pour recentrer et reformuler le discours

de l'acteur ;

- - L'entretien Semi-directif, au cours duquel l'acteur s'exprime librement, mais sur des questionnements précis, sous le contrôle du chercheur.

L'entretien semi-directif cette spécificité d'être la combinaison de quelques thèmes et questions fondamentales qui charpentent le déroulement de l'entretien et de questions secondaires dites de relance choisies, posées en fonction de l'évolution de l'entretien. Il présente ainsi l'avantage de recueillir des données pas très éparses. Toutefois, elle requiert un important investissement en temps ainsi que des interviewers qualifiés (AKSISSOU, 2006).

Le cas échéant, nous avons procédé à des entretiens semi- directifs individuels face- à- face. Peut- être sied-il de noter que, dans trois (03) cas, les deux (02) premiers thèmes -et même le sixième- furent abordés par téléphone. Puis, la conversation allant, nous avons été invités à un face- à-face. De même, dans deux (02) cas les questions n'ont pas été épuisées pendant le face- à- face et les interviewés nous ont fourni les données supplémentaires par mails.

Globalement, les face- à- face se sont déroulés dans un intervalle de vingt- une (21') minutes à une heure et trente- trois (1h 33') minutes. Dans trois (03) cas cela s'est fait au bout de deux (02) rendez- vous, la prise de note se faisant au moyen de papier- stylo et magnétophone (pour les interviewés qui n'avaient pas d'objection à ce que la communication soit enregistrée).

En annexe nous consignons « le guide d'entretien » construit à l'aide de « Sphinx plus2 », outils d'analyse de cette étude.

II. LE TRAITEMENT DE DONNEES AVEC SPHINX PLUS2

Nous avons utilisé comme outil d'aide à l'analyse « le SPHINX » et plus précisément « le Sphinx plus2 », logiciel assistant le chercheur pendant les trois (03) principales phases de son travail de terrain (B.). Il nous semble nécessaire de commencer par justifier le choix de ce software (A).

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera