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L'incidence du credit management sur les performances financières d'une entreprise : cas de Air Liquide Camoa

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par Hans Landry ELEMBE NGOUA
Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC Douala) - DESC 2010
  

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Chapitre 4 : RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS

Après avoir présenté les problèmes de credit management de la société Air liquide CAMOA et leur incidence sur les performances financières de cette dernière, il convient à présent de proposer des actions et procédures pouvant contribuer de façon significative à la résolution des problèmes identifiés, ce qui constitue l'objectif majeur de ce chapitre.

Pour cela, nous avons décidé d'organiser ce chapitre en trois sections. Les deux premières sections s'attèleront chacune à trouver la meilleure façon d'agir sur chacune des variables à l'origine du problème rencontré. La troisième aura pour but d'ouvrir un pan de réflexion au problème que constitue le financement des activités de l'entreprise par les banques.

La première, dénommée Gestion du Days Sales Outstanding (DSO) aura pour objectif de proposer des actions pouvant contribuer à la réduction du DSO à travers la gestion optimale de ses différentes composantes.

La deuxième, Procédures et outils de gestion du crédit client aura pour objectifs d'une part de proposer des améliorations aux procédures de gestion du crédit client alliant sécurité et flexibilité et d'autre part de mettre en place des outils adaptés au contexte de l'entreprise pouvant permettre une remontée rapide des informations pour des prises de décision en matière de gestion du crédit client.

La troisième, Relations Entreprise Banques quant à elle s'attellera d'une part à prodiguer des conseils à l'entreprise pour la gestion future de ces relations et à définir des priorités pour la renégociation des conditions de banque et d'autre part à explorer une nouvelle possibilité de financement.

Section 1: Gestion du Days Sales Outstanding (DSO)

Tout au long de cette section, notre objectif est d'apporter des solutions aux problèmes liés à la gestion du DSO détectés lors du diagnostic effectué au chapitre 3. Nous reviendrons donc sur chacune de ces composantes que sont le délai de facturation, le délai d'expédition des factures et le délai d'encaissement.

La logique d'évolution sera la suivante : dans un premier temps, nous rappellerons le problème détecté, ensuite nous proposerons des solutions, et enfin nous essayerons en étant le plus pessimiste possible de mesurer l'impact des mesures proposées pour pouvoir à la fin de la section chiffrer l'impact de nos propositions sur le DSO et ainsi procéder à l'appréciation de cette contribution.

I. Créances Clients.

Du chapitre 3, il ressort que les créances clients sont la principale cause des problèmes de trésorerie de l'entreprise représentant en effet en moyenne 50% de l'actif circulant, nous devons donc accorder à ce paragraphe une attention importante. Leur analyse en valeur relative à travers l'indicateur choisi, le DSO a révélé la structure suivante :

Clients à terme : 86 jours = 45 jours (délais contractuels) + 13 jours

(dysfonctionnements internes) + 28 jours (retards de paiement).

De cette même analyse, il est ressorti que le niveau du DSO est expliqué par trois éléments centraux, à savoir le délai de facturation, le délai d'expédition des factures et le délai d'encaissement.

I.1. Délai de facturation et d'expédition des factures.

L'analyse à ce niveau se fera au niveau de chaque catégorie de clients, à savoir les clients comptant et les clients à terme.

Au niveau des clients comptant, la facturation et l'expédition de la facture se font actuellement au moment de la livraison de la prestation, ce qui représente une situation adaptée à cette catégorie qui pour la plupart effectue des opérations ponctuelles avec l'entreprise. Tout devrait continuer dans le même sens.

Au niveau des clients à terme, la facture est émise dans les 72 heures qui suivent la prestation ; l'accent étant mis sur la livraison de la commande. L'entreprise

perd en moyenne 2 jours par rapport à la date d'encaissement sur cette catégorie de clients au niveau de la facturation de la prestation. A cette perte, il faut ajouter 11 jours dus à l'expédition tardive des factures qui n'obéit à aucune procédure.

La facturation se faisant dans un logiciel conçu pour les besoins et ne nécessitant pas des manoeuvres spécifiques, nous proposons à l'entreprise d'effectuer la facturation et procéder à la remise de la facture lors de la livraison de la prestation.

Les implications de notre proposition se trouvent à 2 niveaux.

D'abord, le temps qui s'écoule entre la livraison du service et la réception de la facture par le client sera réduit de 13 à 0 jours.

En plus, l'entreprise pourra réaliser des économies sur les frais annexes d'expédition de factures qui représentent en rythme semestriel environ 1.500.000 FCFA selon la comptabilité.

I.2. Délai d'encaissement.

Le délai d'encaissement est la période s'écoulant entre la perception de la facture et le paiement de la prestation par le client. Comme nous l'avons dit au chapitre 3, il résulte de deux éléments que nous étudierons ici, à savoir le délai contractuel et les retards de paiement.

Comme dans le cas précédent nous raisonnerons par catégorie.

Pour les clients comptant, ils règlent toujours au moment de la livraison, aucun problème ne se pose donc à leur niveau.

Pour les clients à terme, les délais d'encaissement résultent d'une part des délais contractuels et d'autre part des retards de paiement. Au niveau des délais contractuels, ils ont été fixés à 30 jours fin de mois. Ces délais, notons le sont corrects compte tenu des conditions normales du marché et de la puissance financière de l'entreprise, quoiqu'une réduction la plus petite qui soit pourrait avoir un impact positif sur la trésorerie puisque l'entreprise réalise environ 69% de son volume d'affaires avec cette catégorie de clients.

Une renégociation dans l'état actuel des choses parait invraisemblable puisque certains clients à terme notamment les administrations publiques et les hôpitaux vivent eux-mêmes des problèmes de trésorerie du fait de leur cycle de production particulier

et n'accueilleront donc pas avec joie un durcissement des conditions de paiement. De plus, les autres acteurs du marché proposent déjà pour la plupart des délais contractuels d'égale durée.

Au niveau des retards de paiement, ils représentent en moyenne 28 jours ouvrables, ce qui est très important. L'entreprise considère qu'il y a retard de paiement 1 jour après la date prévue d'encaissement.

Ce que nous proposons c'est de mettre un accent plus important sur le recouvrement.

2 jours avant l'échéance, l'entreprise doit relancer ses créanciers et continuer à le faire jusqu'au paiement.

De l'entretien avec le crédit manager, il ressort que plus la pression est mise sur les clients, plus vite sont effectués les paiements, les gains pouvant aller jusqu'à 5 jours par rapport aux déviations habituelles.

De plus, si nous faisons une analyse comparative avec le fonctionnement de la plupart des autres acteurs du secteur, nous voyons qu'un acompte moyen à hauteur de 30 à 50% du montant de la facture est toujours exigé avant toute prestation.

Nous proposons ici à l'entreprise de désormais exiger un acompte sur facture. Cet acompte ayant pour objectifs d'accélérer les recettes tout en fidélisant/attirant des clients doit être fixé à un niveau inférieur à celui généralement pratiqué par les concurrents. Nous proposons donc qu'il soit fixé à 20% de la facture.

Son impact sur la trésorerie est très important puisqu'il permettrait de faire passer le délai d'encaissement de :

45 jours actuellement sur le total des ventes à 45 jours sur 80% des ventes soit 36% des ventes totales.

L'effet de nos recommandations sur le DSO serait donc le suivant :

Situation actuelle :

86 jours = 45 jours (délais contractuels) + 13 jours (dysfonctionnements internes) + 28 jours (retards de paiement).

Situation après prise en compte des recommandations :

59 jours = 36 jours (délais contractuels) + 0 jour (dysfonctionnements internes) + 23 jours (retards de paiement).

Cette variation représentant 27 jours de gain sur la date d'encaissement aurait par exemple permis de réduire les créances de l'entreprise sur cette catégorie pour le dernier semestre 2008 de la façon suivante :

Ventes : 1.760.000.000 FCFA, Créances constatées : 1203 millions soit 117 jours de DSO à

1.203.000.000 * 90/117 = 925.384.615 de créances. (90 jours de DSO).

L'ensemble de mesures proposées en matière de gestion des créances aurait donc permis une amélioration d'environ 277.615.385 de la trésorerie sur le dernier semestre 2008, ce qui représente un montant très important vue la trésorerie déficitaire de la société.

Afin d'apprécier la contribution de nos recommandations sur la trésorerie, nous nous appuierons sur le tableau suivant qui présente pour la période d'observation 2006-2008, les éléments constatés, mais aussi ce qu'on aurait obtenu si nos recommandations avaient déjà été mises en place.

Tableau 12 : Mesure de l'impact des propositions sur les créances Clients.

 

Ventes

DSO Réel

DSO après

Créances réel

Créances après

Ecart

S1

2035

69

42

780

475

-305

S2

2492

65

38

900

526

-374

S3

1935

85

58

914

624

-290

S4

2155

74

47

886

563

-323

S5

1418

105

78

827

614

-213

S6

1850

117

90

1203

925

-278

Schéma 12 : Créances clients avec et sans nos propositions (en millions).

1400

1200

1000

400

800

600

200

0

1 2

3 4 5 6

Créances sans
Créances avec

Source : Nous-mêmes.

De ces tableau

et schéma, il ressort que l'impact moyen de nos recommandations sur les créances est une diminution de 297

millions par semestre, ce qui représente au vu du volume global une amélioration significative.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius