II. Historique de la trésorerie.
L'objectif ici est de présenter les différents
soldes qui ont caractérisé la trésorerie pendant la
période d'étude. Pour cela, nous nous appuierons sur le tableau
qui présente une synthèse des données relatives à
la trésorerie pendant cette période.
Tableau 7: Trésorerie Actif et Passif
2006-2008.
P/E
|
TA
|
TP
|
T
|
S1
|
52
|
220
|
-168
|
S2
|
58
|
230
|
-172
|
S3
|
43
|
226
|
-183
|
S4
|
47
|
234
|
-187
|
S5
|
30
|
227
|
-197
|
S6
|
35
|
238
|
-203
|
N.B : Tous les montants sont en millions
FCFA
De ce tableau, il ressort sans qu'aucun doute ne puisse
subsister qu'avec une moyenne de -185.000.000 FCFA, la trésorerie de
l'entreprise a été largement déficitaire durant la
période.
Pour mieux visualiser la situation nous allons présenter
schématiquement l'évolution de la trésorerie pendant la
période.
Source : Nous-mêmes.

Schéma 7 : Evolution de la
trésorerie 2006-200 8 (en millions de FCFA).

-100
-150
-200
-250
-50
0
S1
S2
S3
Trésorerie
S4
S5
S6
Trésorerie
De ce schéma, il ressort clairement que la
trésorerie de l'entreprise n'a jamais été
excédentaire durant toute la période d'étude, ce qui
traduit les énormes difficultés de
trésorerie dans laquelle elle se trouve. Cette situation très
dangereuse est de nature à conduire l'entreprise si
rien n'est fait vers une cessation de paiement alors même que
les conditions de l'exploitation seraient à un niveau assez
intéressant. Pour comprendre la situation, nous allons
procéder à une analyse plus fine sur la base d'indicateurs
jugés pertinents.
Source : Nous-mêmes.
III. Analyse de la trésorerie.
Nous analyserons donc plus finement la trésorerie
sur la base d'indicateurs
-ci.
précis afin de pouvoir porter un jugement plus
fiable sur celle
Pour cela, nous allons dans un premier paragraphe,
analyser l'évolution de chacune de ces composantes et
dans un deuxième procéder au calcul puis à
l'interprétation de ratios pouvant nous permettre d'effectuer
des comparaisons
n des problèmes de l'entreprise.
nécessaires à la
compréhensio


40
60
50
30
20
10
0
S1 S2
S3 S4 S5 S6
Trésorerie Actif
Trésorerie Actif
III.1. Evolution des Trésoreries Actif et
Passif.
III.1.1. Evolution de la trésorerie
Actif.
Pour analyser l'évolution de chacune des
composantes nous procèderons : d'abord le tableau
chaque fois de la façon suivante
récapitulatif des valeurs de la
période, puis un schéma de
l'évolution puis des commentaires de l'évolution. Tableau 8 :
Evolution de la trésorerie Actif.
Eléments
|
TA
|
Variation
|
En %
|
S1
|
52
|
6
|
11.54
|
S2
|
58
|
-15
|
-25.86
|
S3
|
43
|
4
|
9.3
|
S4
|
47
|
-17
|
-36.17
|
S5
|
30
|
5
|
16.67
|
S6
|
35
|
-
|
-
|
Source : Nous-mêmes.
Schéma 8 : Evolution Trésorerie
Actif 2006- 2008. (en millions de FCFA).

De ces tableaux, il ressort qu'avec un niveau excessivement
bas par rapport au chiffre d'affaires moyen (2,2%), la trésorerie Actif
a globalement baissé (-23% en moyenne) pendant la période, ce qui
trouve sans doute une explication dans la diminution du chiffre d'affaires.
Source : Nous-mêmes.
III.1.2. Evolution de la trésorerie
Passif.
Pour ce paragraphe, notre base est le tableau suivant
synthétisant les principales valeurs de la trésorerie Passif pour
la période d'étude (en millions FCFA).
Tableau 9 : Evolution de la Trésorerie
Passif. (En millions de FCFA).
P/E
|
TP
|
Variation
|
En (%)
|
S1
|
220
|
10
|
4.54
|
S2
|
230
|
-4
|
-1.74
|
S3
|
226
|
8
|
3.54
|
S4
|
234
|
-7
|
-3
|
S5
|
227
|
11
|
4.85
|
S6
|
238
|
-
|
-
|
De ce tableau, il ressort qu'avec un rythme de croissance
moyen de 1.65% sur la période, la trésorerie Passif a cru pendant
que la trésorerie Actif continuait de diminuer comme nous l'avons vu
plus haut.
Pour comprendre le niveau de la trésorerie nous allons
représenter sur un même schéma ces deux composantes afin de
pouvoir en tirer les conclusions qui s'imposent.
Source : Nous-mêmes.

Schéma 9 : Trésoreries Actif et
Passif 2006- 2008. (En millions de FCFA).
250 200 150 100 50
0
|
|
|
Trésorerie Actif Trésorerie Passif
|
S1 S2 S3 S4 S5 S6
De ces tableaux et schémas, il ressort
clairement qu'avec un rythme de
régression sur la période, la trésorerie Actif
s'est située à un niveau extrêmement bas
par rapport à la dette à court terme, ce qui explique le
déficit de trésorerie qu'a connu l'entreprise
pendant la période.
Source : Nous-mêmes.
III.2. Analyse des indicateurs de la
trésorerie.
Dans ce paragraphe, nous utiliserons pour l'analyse de la
trésorerie deux indicateurs majeurs, à savoir le
ratio de liquidité immédiate et celui du poids de la
terme.
trésorerie dans l'actif à court

III.2.1. Ratio de liquidité
immédiate.
Obtenu par la formule Ratio = Disponibilités *180
/ Passif à moins d'un an, nous allons calculer ses
différentes valeurs sur la période et ensuite schématiser
son
(en jours).
évolution puis commenter les résultats
obtenus
Tableau 10 : Ratio de liquidité
immédiate.
Eléments
|
Disponibilités
|
Passif
|
Ratio (en jours)
|
S1
|
52
|
1560
|
6
|
S2
|
58
|
1720
|
6.07
|
S3
|
43
|
1400
|
5.5
|
S4
|
47
|
1645
|
5.1
|
S5
|
30
|
1350
|
4
|
S6
|
35
|
1520
|
4.1
|
NB
: Montants en millions de FCFA, ratio en jours
de Dettes.
Source : Nous-mêmes.
Schéma 10 : Ratio de liquidité
immédiate 2006- 2008. (En jours de dettes).
Ratio de liquidité immédiate
7 6 5 4 3 2 1 0
|
|
|
Ratio de liquidité immédiate
|
S1 S2 S3 S4 S5 S6

Des tableaux et schémas, il ressort qu'après une
légère croissance entre les semestres 1 à 2, il a connu
une régression continue dans les semestres 3 à 6. Avec une
moyenne de 5.1, il traduit ainsi qu'avec ses disponibilités,
l'entreprise peut faire face à ses dettes pendant 5 jours sans une
intervention extérieure. Sa situation est donc extrêmement
dangereuse puisque même des lenteurs administratives au niveau des
banques ou des retards pas très importants de paiement des clients
peuvent causer de sérieux problèmes à l'entreprise car
elle dépend extrêmement de ses partenaires.
Source : Nous-mêmes.
Pour mieux comprendre la situation, nous allons mesurer
l'importance des disponibilités dans l'actif à court terme.
III.2.2. Importance des disponibilités dans
l'actif à court terme.
Pour mesurer le poids des disponibilités dans l'actif
à court terme, nous allons utiliser la formule suivante :
Disponibilités/ Actif à court terme.
Tableau 11 : Mesure de l'importance des
disponibilités.
P/E
|
Disponibilités
|
Actif
|
Poids (%)
|
S1
|
52
|
1684
|
3
|
S2
|
58
|
2238
|
2.6
|
S3
|
43
|
1582
|
2.7
|
S4
|
47
|
2033
|
2.3
|
S5
|
30
|
1546
|
1.9
|
S6
|
35
|
1937
|
1.8
|
NB : Montants en millions de FCFA.
Source : Nous-mêmes.

Schéma 11 : Poids des disponibilités
dans l'actif à court terme 2006-2008.

0,5
2,5
1,5
0
3
2
1
S1 S2
Poids des disponibilités (%)
S3 S4 S5 S6
Poids des disponibilités (%)
De ces tableaux et schémas, il ressort que les
disponibilités représentent en moyenne
2.38%
de l'actif à court terme, ce qui représente
un montant extrêmement faible par rapport aux
créances clients (50%).
Une grande partie de l'explication de la
situation actuelle de la trésorerie de
l'entreprise se trouve donc dans le niveau des créances
clients en général et dans la politique de crédit
clients en particulier.
Source : Nous-mêmes.
En définitive, nous avons dans ce chapitre
présenté la situation dans laquelle se
prise
trouve la trésorerie de l'entreprise. Ceci nous a
permis de comprendre que l'entre court de grands risques, notamment celui de
cessation de paiements si rien n'est fait pour améliorer la
situation.

Section 2 : Analyse des variables explicatives des
problèmes de gestion du crédit-clients
Dans cette section, il sera question de présenter les
points de défaillance du credit management dans cette entreprise. Il
s'agit essentiellement de la formation du DSO et des procédures de
gestion du crédit client de l'entreprise.
I. La formation du DSO :
Ayant déterminé et chiffré l'impact des
créances clients sur la trésorerie de l'entreprise, il convient
à présent de comprendre la formation du DSO à travers la
détermination de la contribution de chacune de ses composantes qui sont
les délais de facturation, d'expédition des factures et
d'encaissement.
I.1. Délai de facturation.
De l'entretien que nous avons eu avec le credit
manager/trésorier, il ressort que la facturation diffère selon la
catégorie de clients et les conditions de paiement.
Ainsi pour les clients comptant qui paient cash, la facture
est émise immédiatement après l'exécution de la
prestation appelée communément la livraison.
Pour les clients à terme dont les conditions
générales de vente indiquent 30 jours de délais de
paiement fin de mois, la facture est émise dans les 72 heures qui
suivent la prestation ; l'accent étant mis sur la livraison de la
commande. L'entreprise perd en moyenne 2 jours par rapport
à la date d'encaissement sur cette catégorie de clients au niveau
de la facturation, lesquels ont un impact très important puisque cette
catégorie représente en moyenne 69 % des ventes.
I.2. Délai d'expédition des
factures.
L'expédition des factures quant à elle est
effectuée selon le type de clients.
Pour les clients comptant, à la place
d'expédition on pourrait parler de transmission qui est assurée
presque qu'au même moment où la prestation est effectuée et
que le règlement a lieu c'est-à-dire lors de la livraison qui se
produit assez souvent dans les locaux de l'entreprise ; celle ci étant
effectuée dès la sortie des marchandises du magasin.

Pour les clients à terme, les factures sont
expédiées en moyenne 11 jours à partir de
la date de facturation et 13 jours à partir de la
livraison du service. Ceci est du au fait que les factures sont
distribuées par les commerciaux de l'entreprise
généralement lors de leurs visites chez la clientèle pour
recenser les nouveaux besoins dans la mesure où l'entreprise ne dispose
pas d'un service de distribution des factures.
I.3. Délai d'encaissement.
Comme pour les autres délais, ils diffèrent selon
la catégorie de clients. Pour les clients comptant comme nous l'avons
déjà dit, ils paient cash.
Les clients à terme ont 30 jours fin de mois pour payer
les factures mais règlent en moyenne avec 28 jours de retard.
De ce paragraphe, il ressort que la structure du DSO de
l'entreprise est la suivante :
Clients à terme : 86
jours = 45 jours (délais contractuels) + 13
jours
(dysfonctionnements internes) + 28 jours
(retards de paiement).
Ayant ainsi expliqué la formation du DSO, nous avons
ainsi les principaux axes qui nous permettront d'aboutir à la production
de suggestions pouvant contribuer significativement à sa
réduction et ainsi à l'amélioration de la
trésorerie de l'entreprise.
II. Procédures de gestion du crédit clients
:
Le credit management en lui-même tel qu'il est
appliqué chez Air Liquide CAMOA révèle quelques limites.
Comme nous l'avons vu, la catégorie de clients qui présente un
risque pour l'entreprise est composée des clients à terme car
ceux-ci bénéficient de conditions particulières notamment
les délais de paiement. L'analyse suivante aura pour but de relever les
manquements et insuffisances des procédures actuelles.

II.1. A propos des conditions d'octroi du crédit
clients :
S'agissant des conditions d'octroi du crédit client il
s'agit de souligner les limites du processus d'attribution du statut de clients
à terme par l'entreprise. A ce propos, sont mis en cause la production
et la validation d'une demande d'ouverture de compte. Comme nous l'avons
mentionné précédemment, la production de cette demande est
effectuée par le commercial en charge du client concerné sans que
ne soient forcément garanties la pertinence et la qualité de ce
recensement d'informations-client dans la mesure où le commercial n'est
pas expert en ce domaine et que les éléments sur lesquels il base
son analyse client manquent de pertinence absolue. La validation de la demande
pose aussi un problème dans la forme et le fond. Cette dernière
qui est effectuée par les signatures du Responsable commercial, du
Credit Manager/Trésorier et du Directeur Général Adjoint
vérifie essentiellement l'existence de données sur le client en
rapport avec les éléments d'analyse retenus sans toutefois
s'interroger une fois de plus sur la qualité et la pertinence de
l'étude menée. Pourtant la première mesure en ce qui
concerne le credit management consiste à limiter le risque au niveau du
choix des clients pouvant bénéficier des conditions
particulières de paiement au regard des garanties qu'ils fournissent.
II.2. A propos du suivi des créances clients
:
Le suivi des créances clients détermine le
résultat en matière de gestion du crédit clients. Pour
optimiser sa gestion et minimiser le risque client, il est primordial que les
procédés et les outils de gestion soient parfaitement
adaptés et strictement respectés pour garantir la qualité
de la démarche et la fiabilité du système. C'est en cela
que le suivi des créances clients est une donnée importante dans
le processus de gestion du crédit client.
Ici le problème majeur réside au niveau du
timing dans l'enchainement des étapes de suivi des créances
clients. Le choix des actions retenues et entreprises s'avère pertinent
car il correspond aux standards en matière de crédit management
mais par contre il n'existe pas réellement de délai dans
l'exécution de chacune des actions retenues notamment lorsqu'il s'agit
de la gestion de la créance dite normale. Il

ne figure nullement dans les procédures la description
exacte d'un timing entre les actions Avant, Pendant et Après
l'échéance de la créance. Les délais que nous avons
mentionnés en amont s'appuient sur des observations pendant une
période de trois mois. Ceci constitue une lacune et un manquement
important au respect de la rigueur qui est censé incarner la gestion du
risque client. Ce manquement a des répercussions importantes sur le
niveau des créances client en influant notamment le DSO. Il en est de
même en ce qui concerne la gestion des impayés qui manque aussi d'
éléments de délimitation temporelle entre les
étapes du processus notamment pour ce qui est de la transmission des
dossiers de recouvrement au principal partenaire de l'entreprise dans le
domaine la Compagnie Nationale de Recouvrement de créances et
d'expertise Financière (CNRF), qui se fait souvent de manière
impromptue et non coordonnée. Autant la gestion du crédit client
implique du tact et de la flexibilité de la part des différents
acteurs concernés, autant il est nécessaire de faire preuve de
rigueur et de fermeté lorsque le besoin s'impose.
A travers les analyses effectuées, nous avons compris
deux éléments qui sont très importants pour le diagnostic
effectué.
D'abord, les créances clients représentant en
moyenne 50% de l'actif à court terme sur la période
d'étude, l'une des principales explications de la situation actuelle se
trouve donc dans la politique de gestion des crédits clients à
laquelle on devra accorder une importance particulière.
Ensuite, l'entreprise est illiquide et dépend donc
beaucoup de ses partenaires extérieurs, essentiellement les banques ;
une réflexion importante doit donc être menée au sujet des
relations entre les banques et l'entreprise.
Ainsi achevé, ce chapitre nous donne donc des pistes
pour pouvoir proposer à l'entreprise des solutions contribuant
significativement à l'amélioration de sa situation.

|