§5. Le saint chrême.
La règle d'Aix de 816 prévoit que, le jeudi
saint, les curés des régions éloignées de la
cité épiscopale doivent choisir un délégué
dont la mission est de ramener de cette ville les huiles saintes.91 En
médiatisant les prêtres de paroisse, les doyens ruraux s'emparent
tout naturellement de cette tâche.
Tous les doyens ruraux se rendent donc à Liège
durant la semaine sainte. Le jeudi, ils assistent ensemble à la
grand-messe dans leurs habits solennels.92 Chaque doyen, à la
réception des huiles saintes, doit verser une somme d'argent qui
s'élève, au début du XVIe siècle, à un
stupher et demi. S'en suit le traditionnel dîner qui regroupe, autour de
la table, les doyens de tous les conciles.93
Ceux-ci retournent alors rapidement dans leur district car, le
lundi de Pâques, s'y tient un concile au cours duquel les huiles doivent
être distribuées.94 A cette occasion, les doyens ont pris
l'habitude d'imposer aux curés le remboursement des frais
contractés durant le voyage, n'hésitant pas à percevoir un
petit bénéfice. Cette pratique, vigoureuse- ment condamnée
par Jean de Heinsberg,95 n'en demeure pas moins vivace durant des
siècles, puisqu'il en subsiste encore trace dans les records
ecclésiastiques des doyennés de Fleurus96, de Florennes97 et du
concilium aureum.98 Ceux-ci imposent, en effet, aux curés de payer une
taxe afin de subvenir aux dépenses du doyen.
91. SCHANNAT, J.-F. et HARTZHEIM, J., Concilia Germaniae, t. 1,
Cologne, 1759, p. 546. DEBLON, A., Ibid., p. 707. DOHET, D., Ibid., p. 89.
92. AVRIL, J., Ibid., p. 163.
93. Registrum I, f° 22. Registrum II,
f° 11. CEYSSENS, J., Ibid., p. 193.
94. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.
95. SCHANNAT, J.-F., t. 5, p. 312.
96. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p.
198.
97. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p.
214.
98. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.
Dans l'éventualité d'un quelconque
empêchement, le doyen peut se faire remplacer et confier
l'intégralité de cette mission à un prêtre digne de
foi. Celui-ci non plus n'a théoriquement pas le droit de se faire payer
pour l'accomplissement de cette tâche.99
§6. Les conciles décanaux.
Les conciles décanaux regroupent, autour du doyen
rural, l'ensemble des titulaires des paroisses de son district. Ces
réunions existent, dans l'archevêché de Reims, dès
le début du IXe siècle, sous le nom de «calendes».100
Dans le diocèse de Liège, elles sont mieux connues sous les
termes synoda, placita ou capitula decania.101 Flodin, le doyen de Florennes
cité dans les Virtutes Sancti Eugenii, est chargé de transmettre
aux prêtres de sa decania les ordres donnés par
l'évêque Etienne (901-920), ce qui implique très
probablement la tenue d'un concile.102 Selon Henri Wagnon, l'activité
conciliaire s'est surtout développée dans l'Empire.103
Beaucoup de conclusions trop hâtives ont
été apportées quant à la périodicité
de ces conciles, tout simplement parce que certains historiens ont
généralisé à l'ensemble du diocèse des
conclusions valables pour un seul doyenné. Contrairement à
l'évêque de Soissons, qui préconise, dès la fin du
IXe siècle, la tenue mensuelle des conciles de
chrétienté,104 l'évêque de Liège n'en a
jamais réglementé ni le nombre, ni le moment auquel ils doivent
se réunir. Il existe néanmoins quatre périodes dans
l'année durant lesquelles se tiennent habituellement les conciles. La
session de printemps a lieu au mois
99. AVRIL, J., Ibid., p. 163.
100. DEBLON, A., Ibid., p. 708.
101. Registrum I, f° 22. Registrum II,
f° 11.
102. MISONNE, D., Ibid., p. 264. PAQUAY, J., Synodes, p. 17.
103. WAGNON, H., Ibid., p. 474.
104. DEBLON, A., Ibid., p. 708, note 25.
d'avril ou au début du mois de mai105 ; celle
d'été, en juin ou en juillet106 ; celle d'automne en septembre ou
en octobre107 et celle d'hiver, au début du mois de janvier.108
Tout dépend donc des coutumes en vigueur dans chaque
district. Ainsi, dans le doyenné de Beringen, le concile se
réunit deux fois par an : le lendemain du dimanche du Jubilate et la
veille de la Saint-Mathieu.109 A Tongres, il se rassemble pour la
première fois le mercredi après Pâques closes.110 Il n'est
pas exclu qu'il se tienne jusqu'à quatre reprises par année111
puisque, à l'instar du district de Hanret, une session s'y tient aussi
en hiver. A Andenne, le concile se réunit, en été, le
mardi avant la Saint-Jean-Baptiste.112 Dans le doyenné de Hanret, le
jeudi suivant la Quasimodo113 et dans le concilium aureum,
105. Dans le doyenné de Beringen, sous le décanat
de Henri Van der Scaeft, le concile se réunit pour la première
fois en avril (Registrum I, f° 23. Registrum II,
f° 11 v°) ; à Ciney, le 5 mai 1534
(BLOUARD, R., Mozet, histoire et archéologie, Namur, 1939, p. 187,
pièces justificatives) ; le 7 mai 1538, (Records ecclésiastiques
de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 5, Louvain, 1868, p. 189 et le 5 mai 1556
(Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176) ; à Hanret, le 20 avril 1447
(Records ecclésiastiques, t. 4, p. 181) ; à Tongres, le 27 avril
1367 (PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de l'ancien concile de
Tongres, archidiaconé de Hesbaye, dans B.S.S.L.L., t. 25, Tongres,
1907, p. 265) et le 12 avril 1458 ; à Susteren, en avril (MUNSTERS, A.,
Ibid., p. 67) et à Gembloux, le 5 avril 1434 (Records
ecclésiastiques de la Belgique, dans A.H.E.B., t. 5, p. 275).
106. Dans le district d'Andenne, il se rassemble, le 22 juin
1423 (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p. 165) ; à
Fleurus, le 8 juillet 1406 (Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 282) ; à
Hanret, le 25 mai 1453 (BARBIER, V., Documents extraits du cartulaire de
l'abbaye de Salzinnes, dans A.H.E.B., t. 4, Louvain, 1867, p. 83) ; à
Rochefort, le 27 juillet 1378 (BROUETTE, E., Records du concile de Rochefort,
dans A.I.A.L., t. 79, Arlon, 1948, p. 133) ; à Jodoigne, le 31 juillet
1466, le 31 juillet (Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1,
Louvain, 1864, p. 339) ; à Tongres, le 28 juin 1458 (PAQUAY, J., Ibid.,
p. 266) et le 1er juillet 1448 (PAQUAY, J., Ibid., p. 253) et à
Maastricht, le 12 juin 1282 (SCHOOLMEESTERS, E., Diplômes de l'abbaye du
ValBenoît relatifs à Simpelveld, Elsloo, Gronsveld et Vaesrade,
dans P.S.H.A.D.L., t. 81, Roermond, 1884, p. 139).
107. Dans le doyenné de Beringen, au début du
XVIe siècle, il se réunit en septembre (Registrum I,
f° 24. Registrum II, f° 12 v°)
; à Gembloux, le 2 octobre 1458 (BROUETTE, E., Records conciliaires
inédits, dans Leod., t. 38, Liège, 1951, p. 2).
108. A Tongres, le 7 janvier 1461 (PAQUAY, J., Ibid., 260) et
le 8 janvier 1230 (BORMANS, S. et SCHOOLMEESTERS, E., Cartulaire de
l'église Saint-Lambert, à Liège, t. 1, Bruxelles, 1893, p.
258) ; à Fleurus, le 9 janvier 1502 (Records ecclésiastiques,
dans A.H.E.B., t. 2, p. 285) et à Maastricht, le 10 janvier 1281
(CUVELIER, J., Cartulaire de l'abbaye du Val-Benoît, Bruxelles, 1906, p.
244).
109. Registrum I, f° 22-25. Registrum II,
f° 11-12. CEYSSENS, J., Ibid., p. 195.
110. PAQUAY, J., Ibid., pp. 26-29. PAQUAY, J., Juridiction,
droits et prérogatives, p. 29.
111. PAQUAY, J., Ibid., p. 20, note 1.
112. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p.
165.
113. Ibid., p. 181.
trois jours après cette fête.114 Dans les quatre
doyennés de l'archidiaconé de Brabant (Léau, Jodoigne,
Louvain et Hozémont), les prêtres se réunissent quatre fois
par an : en hiver, après l'Epiphanie, au printemps, après les
Rameaux ou après Pâques, en été, après la
Saint-Jean, et en automne.115 Outre le lundi de Pâques, jour où le
doyen distribue l'huile sainte aux prêtres de son district, le concile
décanal peut se tenir extraordinairement à n'importe quel moment
de l'année.116
Le lieu de la réunion ne varie guère.117 Il
s'agit souvent d'une église située dans le chef- lieu du
doyenné. A Jodoigne, le concile se réunit en la chapelle de la
Vierge Marie118 ; à Ciney, dans l'église dédiée
à la même sainte.119 Les prêtres du doyenné d'Andenne
et de Rochefort se rassemblent, eux aussi, dans la cité
éponyme.120 Comme toute règle a ses exceptions, signalons, par
exemple, que le doyen de Hanret, en 1447, rassemble les prêtres dans
l'église paroissiale de Meeffe.121 Le concile de Tongres se tient,
générale- ment, dans une des chapelles à proximité
du chef-lieu. Toutefois, sur l'ordre de l'évêque Louis de Bourbon
(1456-1482), il se réunit en la chapelle du chapitre de Looz.122
Dans le district de Beringen, la réunion débute,
vers neuf heures, par un discours du doyen ou de l'archidiacre. Si celui-ci ne
peut être présent, il se fait représenter par son official
forain, un de ses vicaires ou un homme de
114. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.
115. Dans la seconde moitié du XVe siècle,
l'archidiacre de Brabant, poursuit activement la réforme de la
discipline ecclésiastique commencée sous l'épiscopat de
Jean de Heinsberg (1419-1455). Entre 1470 et 1478, il édicte une
série de mandements à proclamer lors des quatre conciles annuels
(in quatuor conciliis anni). PAQUAY, J., Juridiction, pp. 33-43.
116. Registrum I, f° 25. Registrum II,
f° 12. CEYSSENS, J., Ibid., p. 197.
117. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 5, p. 189
: au lieu accoutumé de nostre concil.
118. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 339.
119. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 176. Ibid., dans A.H.E.B.,
t. 5, p. 194.
120. Ibid., p. 165. NEMERY DE BELLEVAUX, E., l'Ancien
Doyenné de Rochefort, des origines à 1559, dans A.S.A.N., t. 60,
Namur, 1980, p. 87 (annexes).
121. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p.
180.
122. PAQUAY, J., Records ecclésiastiques de Tongres, pp
253-256 et 259-262.
confiance. Les prêtres absents, s'ils n'ont pas
présenté leurs excuses au doyen, sont sanctionnés par une
amende. S'en suit une cérémonie religieuse. Après
l'exhortation, le doyen proclame les mandements de l'évêque et les
ordonnances de l'archidiacre.123 Le concile statue ensuite sur les questions ou
les conflits
les plus divers : l'élection des doyens,124 la tenue des
conciles,125 les
réparations, agrandissements et reconstructions
d'églises,126 le droit
cathédratique et l'obsonium,127 l'absence des
prêtres,128 leurs exactions et leurs punitions,129 les disputes entre les
confratres du concile,130 les conditions sous lesquelles ils peuvent
témoigner en justice,131 l'entretien des objets liturgiques, des missels
et des cloches,132 la manière de célébrer
l'Eucharistie,133 les droits et les devoirs des paroissiens,134 des
décimateurs,135 des mambours136 et des fabriques d'église,137 les
droits
123. Registrum I, f° 52. Registrum II,
f° 30 v°. CEYSSENS, J., Ibid., pp. 194- 195.
124. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 66-68.
125. MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.
126. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, pp.
340-341. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 172. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p.
191-192.
127. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Ibid., dans A.H.E.B.,
t. 2, p. 215. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 198. MUNSTERS, A., Ibid., pp.
68-69.
128. Ibid., pp. 217-218.
129. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 67-68.
130. MUNSTERS, A., Ibid., p. 70.
131. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 70-71.
132. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p.
343. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp.
165-166 et 172-174. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 191-192. NEMERY DE
BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87 (annexes).
133. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, p.
197.
134. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87. PAQUAY, J.,
Records ecclésiastiques, pp. 255 et 262. Records
ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 5, p. 191. A.E.N., archives
ecclésiastiques, registres paroissiaux (Celles), f°
5.
135. NEMERY DE BELLEVAUX, E., Ibid., pp. 86-87. Ibid., dans
A.H.E.B., t. 1, p. 342. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p.
215. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165-166, 172-174, 182-183 et 197. PAQUAY,
J., Ibid., pp. 248, 254-255, 258-259, 261-262 et 270-271. BORMANS, S. et
SCHOOLMEESTERS, E., Ibid., pp. 257- 258. A.E.N., ibid. F° 5.
136. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p.
344. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 217.
137. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 167. PAQUAY, J., Ibid., p.
256 et 262-263.
relatifs à la collation d'une chapelle ou d'une
cure,138 les visites des quartes-chapelles,139 les noces,140 les
funérailles,141 en particulier celles des prêtres,142 l'huile
sainte,143 la musique religieuse,144 le statut des personnes venues d'une autre
paroisse,145 les lépreux,146 les orphelins,147 la manière de
considérer une femme d'origine noble avant et après le mariage148
et même la façon d'élever les animaux que doivent
entretenir les décimateurs.149 Les conciles décanaux sont aussi
de véritables tribunaux, compétents aussi bien pour des affaires
purement ecclésiastiques que mixtes.150 Cette juridiction leur sera
d'ailleurs enlevée par le concile de Trente au profit de l'official de
l'évêque.151
En séance extraordinaire, le concile statue sur des
questions telles que le don de joyeuse entrée, la nomination de
députés dans des circonstances graves ou l'accord de subsides
pour la défense du clergé et des intérêts de
l'Eglise de Liège.152 N'oublions pas la séance prévue dans
un délai de deux mois après
138. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p.
344.
139. MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.
140. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 4, pp.
174-175.
141. Ibid., pp. 174-175. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 193-194.
MUNSTERS, A., Ibid., p. 69.
142. MUNSTERS, A., Ibid., pp. 69, 71 et 72.
143. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, pp.
214 et 218. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 198.
MUNSTERS, A., Ibid., p. 67.
144. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 2, p.
214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 165 et 198.
145. Ibid., dans A.H.E.B., t. 2, p. 216.
146. Ibid., pp. 216-217 et 219-221.
147. Ibid., p. 218.
148. Ibid., p. 218.
149. Ibid., dans A.H.E.B., t. 1, p. 342. Ibid., dans A.H.E.B.,
t. 2, p. 214. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 172.
150. Ibid., p. 165 : ut multis querelis remedium adhibeatur.
151. CEYSSENS, J., Ibid., p. 199.
152. Registrum I, f° 25. Registrum II,
f° 12 v°. CEYSSENS, J., Ibid., p. 198.
certains synodes paroissiaux, qui se tient dans l'optique
d'étudier les statuts,153 et la réunion annuelle de la
distribution du saint chrême, entre le jeudi saint et le lundi de
Pâques.154
Les décisions du concile, qui se basent le plus souvent
sur des coutumes locales et ancestrales,155 sont alors consignées dans
des records.156 De nombreuses traditions prennent ainsi force de loi,157 ce qui
explique que plusieurs d'entre eux soient conservés et/ou
recopiés par des notaires, principalement durant le XVIIe
siècle158 : à l'instar du droit romain, l'Eglise reconnaît
la coutume comme une véritable source de loi.159 Ces règlements
restent donc en vigueur jusqu'à la fin de l'Ancien Régime,
malgré les dispositions défavorables aux juridictions
inférieures prises par le concile de Trente et le synode
diocésain convoqué, à Liège, en 1585, par le nonce
de Cologne, Jean-François Bonomi.160
Le travail accompli, le doyen et les fratres concilii
interprètent un chant religieux, le Salve Regina ou le Regina Coeli, et
récitent le Miserere et le De Profundis, en hommage aux confrères
défunts. La séance s'achève par un repas payé
à frais communs par tous les prêtres du doyenné, y compris
par les absents.161
153. AVRIL, J., Ibid., p. 161.
154. MUNSTER, A., Ibid., p. 67.
155. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p.
340. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, p. 165. Ibid., dans A.H.E.B., t. 5, p. 189.
Une formule, extraite du record du doyenné de Hanret de 1447, illustre
clairement ce propos : Et haec sunt consuetudines dicti nostri concilii
inconcussae, ab antiquissimis temporibus per nos nostrosque praedecessores
confratres eiusdem concilii a tempore, de cuius contrario hominum memoria non
existit, observatae.
156. «Record» provient du latin recordari, qui
signifie «se souvenir». WAGNON, H., Ibid., p. 476.
157. En 1385, l'abbé de Saint-Jacques, pour arbitrer
un différend entre l'abbesse de Munsterbilzen et le magistrat de Bilzen,
se base sur le droit coutumier du concile de Tongres. PAQUAY, J., Ibid., p.
247-248.
158. Records ecclésiastiques, dans A.H.E.B., t. 1, p.
345. Ibid., dans A.H.E.B., t. 4, pp. 168-169.
159. WAGNON, H., Ibid., p. 473.
160. WAGNON, H., Ibid., p. 481. VAN HOVE, A., Les Statuts
synodaux liégeois de 1585. Un document inédit de la nonciature de
Bonomi à Cologne, dans A.H.E.B., t. 33, Louvain, 1907, p. 51.
161. Registrum I, f° 52. Registrum II,
f° 36. CEYSSENS, J., Ibid., p. 197.
L'archidiacre ratifie alors les statuts.162 A partir de la fin
du XVIe siècle, il se charge plus souvent de présider
lui-même l'assemblée réunie en vue d'établir ces
statuts, enlevant ainsi aux doyens une de leurs prérogatives les plus
importantes en matière juridique.163
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