L'impact de la règlementation prudentielle internationales sur les stratégies bancaires: cas des banques tunisiennes.( Télécharger le fichier original )par Karim HAJ AYED Faculté de droit et des sciences économiques et de gestion de Sousse - Mastère finance et banque 2007 |
La banque européenne spécialisée :Cette orientation stratégique a été mise en oeuvre par les banques européennes à travers sa dimension géographique. Selon Monique Zollinger 164(*), pour les banques européennes, la spécialisation s'est surtout manifestée dans la dimension géographique. Elles ont été moins ambitieuses que prévu et ont préféré régler les problèmes urgents sur leurs marchés domestiques et y consolider leurs positions. Ce sont les banques de petite ou moyenne taille qui sont concernées par ce type de stratégie et souvent appelé comme nous l'avons évoqué « stratégie de niche ». Cette tendance s'est émergée vers les banques européennes universelles qui ont répondu au dilemme de diversification-spécialisation en développant des entités spécialisées pour chacun des domaines d'activités qui constituent leur diversification. De nos jours, les banques universelles mènent également des stratégies de spécialisation, dans un but d'efficience. Cette double exigence des temps modernes, apparemment contradictoire -- diversification et spécialisation -- est satisfaite par une réorganisation interne, qui conduit à la formation de groupes bancaires structurés en deux niveaux (modèle de la banque éclatée). Au niveau inférieur, les banques sont organisées sous forme d'unités productives spécialisées bénéficiant d'une autonomie de gestion. Au niveau supérieur, les activités bénéficiant d'économies de gamme sont regroupées dans des entités plus larges (Plihon, 1999). Afin de caractériser ces banques universelles d'un nouveau genre, dont l'organisation est décentralisée par souci d'efficience, nous utilisons communément le vocable de « banques multi-spécialisées ».165(*) Comme exemple ici, on peut mentionner le Crédit Agricole-Indosuez qui est la banque spécialisée dans les grandes entreprises au sein du groupe Crédit Agricole. Bien que des raisons profondes existent pour justifier le développement du modèle de la banque universelle en Europe, celui-ci ne peut constituer la seule opportunité stratégique possible. En effet, le modèle de la banque spécialisée semble être également parfaitement viable, bien que soumis à certaines conditions (taille, segment d'activité...). Notre conviction est que les banques universelles et les banques spécialisées continueront à coexister en Europe, chacune ayant ses spécificités et répondant à des besoins particuliers. L'un des objectifs majeurs des restructurations bancaires doit être précisément de concilier les avantages de la diversification, propres aux banques universelles et/ou multi-spécialisées, avec la recherche d'une meilleure spécialisation (prenant la forme d'une stratégie de recentrage vers le ou les métiers de base), facteur d'une plus grande efficience. On constate de ces orientations stratégiques européennes que les banques développeront une stratégie selon plusieurs axes : des acquisitions trans-frontières là où des synergies peuvent être réalisées, notamment par une rationalisation des réseaux et des systèmes d'information mais aussi là où les marchés profitables peuvent être approchés (par exemple, les réseaux de détail dans ceux des pays émergents où les secteurs bancaires comportent encore des lacunes) ; des partenariats là où il est plus efficace d'utiliser des réseaux existants afin de distribuer des services pour lesquels l'un des partenaires possède un avantage compétitif (exemple, partenariat de services financiers spécialisés comme Cetelem ou Locabail) ; des activités Internet (à cet égard, l'alliance récente entre BBVA et Telefonica et leur projet de banque en ligne apparaît significative). De même peut-on signaler que e-Cortal et BNP-Net sont aussi les leaders sur leurs marchés respectifs ; le moment venu, devenir des acteurs vraiment globaux en termes de banque d'investissement par croissance interne et externe (il faut souligner l'importance du recrutement de banquiers très compétents dans ce domaine). Les évolutions qu'on vient de décrire en Europe participent à des tendances plus générales que l'on observe dans le reste du monde.166(*) * 164 Zollinger Monique : « Marketing et stratégie de la banque » - Edition DUNOD 1999 - p 191. * 165 Rym Ayadi, Pascal de Lima et Georges Pujals : « LES RESTRUCTURATIONS BANCAIRES EN EUROPE » -mars 2002-. * 166 Union des Banques Maghrébines : « La concentration bancaire en Europe » -Alger, 3 juillet 2000 -. |
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