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Chroniqueur culturel à  la télévision : un journalisme de marque

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par Benjamin Walter
CELSA - Paris IV Sorbonne - Master 1 Journalisme 2010
  

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ANNEXES

Annexe 1 : Entretien avec Christophe Ono-dit-Bio (romancier, directeur du service cuture du
Point, chroniqueur dans la Matinale de Canal +)

-Quelles ont été vos motivations pour devenir chroniqueur à la télévision ?

Je trouve que la télévision est un instrument génial pour parler de culture, c'est un media de masse et il y a plein de chose que l'on peut faire passer à l'image. C'est un traitement complémentaire de ce que je fais au Point en presse écrite, une autre forme de pédagogie. En télé on est interrompu, il faut toujours rebondir. Et à Canal, plus on est aiguisé, plus on a de l'humour et un sens de l'époque, de l'air du temps, plus on est le bienvenu. C'est cette culture là que je défends.

-Avez-vous l'impression de devenir une identité à part, autonome, qui ne serait plus là du fait de son origine de presse écrite ?

Moi je suis aussi romancier et je me réfère toujours à FOG. Son ADN est autant le Point que Giesbert romancier et Giesbert présentateur. La télévision recherche des signatures, des visages, des tons. Ce que j'aime dans mon métier, c'est le côté « personnalité forte ». On dit signature en presse écrite, on pourrait dire signature en télévision. La presse écrite est un bon fournisseur de chroniqueurs télé.

-Beaucoup de chroniqueurs viennent d'autres mondes que le journalisme. Notamment ceux que l'on appelle les « chroniqueurs-snipers » tel qu'Eric Naulleau. Que pensez-vous de cette tendance ?

Ce sont des exceptions. Naulleau est éditeur et critique les livres d'autres éditeurs, donc c'est un peu incestueux. Je crois qu'il est là surtout pour dire du mal des invités, et on attend ça de lui. Je crois qu'il est condamné à être le méchant. Je ne sais pas quel est son travail, je dirai que c'est plus une fonction de démolisseur de la télévision.

-La télévision ne simplifie-t-elle pas et n'enferme-t-elle pas un chroniqueur ?

La télévision a toujours créé des personnages. Souvenez-vous de Michel Chevalet, des frères Bogdanov, Antoine de Caunes ... Il n'y a pas d'enfermement, aujourd'hui on est tous polyvalent. On

a l'impression de voir un peu les même noms partout. D'ailleurs c'est peut-être un peu préjudiciable. La télé c'est une forme de nomadisme éditorial. On a besoin de repères, on aime bien identifier une parole donnée, un personnage pour se repérer dans une masse de produits culturels. Moi, je n'ai pas peur de l'enfermement, je suis toujours identifié comme quelqu'un du Point. Cette après-midi je vais tourner une vidéo pour le site du Point : aujourd'hui les magazines vont faire de plus en plus de télévision, sous la marque « Le Point ».

-Comment définiriez-vous votre rôle de chroniqueur ?

Je me définis comme un missionnaire de la culture. J'occupe mon temps de parole à expliquer une oeuvre qui décode l'époque. Je le fais de manière très pédagogique, j'ai été prof de lettres. Je viens avec mon projecteur pour éclairer un aspect. Ça recoupe ma mission du Point : être une sorte de casque bleu de la sphère culturelle.

-Que pensez-vous de la survivance des chroniqueurs par l'esthétique du «clash » sur dailymotion notamment ?

On est là dans la dimension spectaculaire. Pour moi c'est le combat de coqs. Il y a une plus grande personnalisation et individualisation du monde contemporain. On est dans le domaine de l'arène : les plateaux télé ressemblent beaucoup à une arène d'ailleurs. C'est la partie cirque romain qu'il y a toujours eu à la télévision.

-Comment voyez-vous l'avenir des chroniqueurs culturels à l'ère d'internet ?

Je crois aux marques. On a peut-être l'impression que tout se ressemble, mais tout va se décanter à l'avenir. Il y a des marques comme certains réalisateurs tirent leur épingle du jeu. On va voir le nouveau Woody Allen et on ne se souvient pas du titre du film. Des marques vont survivre, se développer, d'autres, comme des produits mal ciblés, vont se perdre.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore