Le système de patrouille de reconnaissance a permis de
compléter les informations issues des enquêtes et de
caractériser le terroir en fonction des activités
observées. Les patrouilles ont été effectuées
après les enquêtes qui se sont déroulées au mois
d'avril, début de défrichements culturaux dans la zone.
Son principe est de matérialiser les transects
linéaires qui nous permettent de parcourir le village.
Six transects ont été
matérialisés en partant d'un même point,
considéré comme le centre des villages, et suivis jusqu'au niveau
où les activités humaines étaient jugées moindres.
Deux transects suivaient la route nationale, deux autres étaient
perpendiculaires à la route nationale et enfin deux suivaient
obliquement la direction Nord-Est / Sud-Ouest. Les distances variaient de 3,8
km à 6 km. Ces
distances étaient fonction des zones
d'activités. Une fois que nous constatons la fin des zones de culture,
c'est à ce point que nous limitons notre transect. Les informations
suivantes étaient relevées : les différentes zones
d'activités (habitation, culture, brousse), les jachères, aussi
quelques espèces fauniques rencontrées.
Une ligne droite appelée transect est parcourue par
une équipe (1 pisteur, 1 releveur, 1 boussolier, 1 garde chasse) et la
distance entre l'observateur et l'objet (Ri) est notée ainsi que l'angle
de l'objet (ai) par rapport à la ligne de marche. En
général, plusieurs lignes de longueurs L1, L2, .Lk sont
parcourues pour une longueur totale L connue. La distance perpendiculaire (Xi)
est estimée par la formule : Xi = Ri sin(ai)
Dans son concept théorique, la méthode des
transects linéaires est une méthode probabiliste et son
application exige que les conditions suivantes soient remplies :
> Tous les objets sur la ligne de marche doivent être
détectés ;
> Les objets sont détectés à leur
position initiale avant tout mouvement éventuel dû à une
réponse de l'observateur ;
> Les distances mesurées doivent être exactes
;
> Les détections sont des mouvements
indépendants ;
> Aucun objet n'est compté plus d'une fois sur une
même ligne de marche.
4.3.2. Matérialisation des
transects
A partir des feuilles nc33ii de la carte topographique du
Cameroun au 1/200.000e, la zone a été
systématiquement quadrillée à raison de 2,5 x 2,5 km. Les
transects suivis étaient des lignes de quadrats variant de 5 à 30
km, pour un total de 26 transects. Un effort de collecte de données de
l'ordre de 397,5 km a été atteint. Les points de départ de
chaque transect et leurs coordonnées ont été
déterminés sur la carte de manière aléatoire et
repérés avec précision sur le terrain à l'aide d'un
GPS Garmin 12 XL. L'orientation des transects était perpendiculaire au
cours d'eau.
4.3.3. Matériels utilisés
Pour collecter les données, plusieurs outils
étaient mis à la disposition des équipes de terrain :
· Un GPS (Global positioning System) de marque Garmin
12 XL pour la prise des coordonnées géographiques des
différentes observations ;
· Une boussole pour s'orienter sur le terrain afin d'aller
d'un point à l'autre ainsi que, pour la prise des angles observateur
animal ou groupe détecté;
· Des jumelles pour les observations
éloignées ;
· Un télémètre pour mesurer la
distance entre l'observateur et l'animal détecté ;
· Plusieurs fiches de relevé et du petit
matériel (crayon, planchette, gomme, etc.) ;
· Du matériel de camping si possible.
4.3.4. Collecte des données
La collecte des données a été
assurée par 4 équipes composées chacune de 4 à 5
personnes dont 1 boussolier, 1 pisteur, 1 releveur, 1 garde chasse pour la
sécurité et 1 porteur. Environ vingt personnes ont
été mises à contribution pour la réalisation de ce
travail. Quelques gardes chasses, gardes communautaires et jeunes gens
formés par le WWF sur les techniques de dénombrement à
pied des grands et moyens mammifères ont été
recrutés dans les villages riverains. Cette équipe a
été appuyée sur le terrain par cinq encadreurs.
Cette opération sur le comptage des animaux proprement
dit a duré 12 jours. Elle commençait tous les jours tôt le
matin entre 6 h00 et 7 h00 et se terminait le soir autour de 17 h30 et 18h. La
vitesse de progression le long des transects n'excédait pas 2 et 3
km/h.
Une fois que le point de départ du transect
était repéré sur le terrain à l'aide d'un GPS, le
boussolier orientait l'équipe dans la bonne direction et surveillait de
façon permanente la constance de l'azimut. Les membres de
l'équipe se déplaçaient en file. Quand un animal (ou un
groupe d'animaux) ou une activité humaine était observé,
les informations suivantes étaient notées sur des fiches de
données préétablies :
· l'heure de l'observation ;
· l'espèce ou le type d'activité humaine
(braconnage, activités pastorales, coupe de bois etc.);
· le nombre d'individus observés ;
· la distance observateur-animal ou activité
détecté ;
· l'angle d'observation, elle est mesurée entre la
ligne de marche et le lieu où l'animal est vu avant son éventuel
déplacement.