iii. Event driven
On peut traduire le terme event driven par « gestion
évènementielle ». Il s'agit pour le gérant de saisir
des opportunités d'investissement au cours des évènements
importants de la vie d'une entreprise, tels les recapitalisations,
réorganisations, fusions acquisitions, démantèlements,
rachats d'actions, etc. C'est l'incertitude quant au résultat de ces
opérations qui crée des opportunités d'arbitrage dont peut
profiter le bon gérant.
On distingue au sein de event driven 3 sous catégories
: distressed debt (sociétés en détresse), risk arbitrage
(fusions acquisitions) et special situations (autres situations
spéciales). Nous analyserons plus en détail la stratégie
distressed debt dans une autre partie dédiée à cette
stratégie. Dans cette partie destinée à event driven nous
nous limiterons aux deux stratégies restantes, situations
spéciales et risk arbitrage, qui sont les plus courantes.
Par risk arbitrage, nous entendons l'arbitrage de fusions
acquisitions annoncées. Et par special situations, nous
considérons l'existence de catalyseurs clairement identifiés,
permettant de réaliser une décote ou une prime entre la valeur
d'action et sa valeur théorique. Ainsi, de la manière dont nous
définissons special situations et risk arbitrage, la stratégie
special situations est plus risquée, car basée sur des
évènements non annoncés.
En général, en risk arbitrage, la
stratégie est d'être long le titre cible et court le titre
acquéreur. On remarque en effet historiquement que le titre
acquéreur diminue lors de l'annonce du fait de l'incertitude, et le
titre cible monte du fait de l'attente d'une surenchère.
On remarque qu'Event Driven offre un rendement sur 5 ans
supérieur à toutes les classes d'actifs classiques, couplé
à une volatilité extrêmement inférieure.
En termes de corrélations, ED est partiellement
décorrélé des marchés. Cela paraît
étrange de constater une corrélation si élevée,
dans la mesure où les gérants se focalisent sur des
évènements d'entreprises a priori indépendants des
marchés. Cela est dû au fait que les opportunités
d'investissements offertes par des situations spéciales sont elles bien
dépendantes des marchés. Par exemple, le nombre de
fusions-acquisitions augmente fortement en période de marché
haussier. C'est donc cette dépendance « indirecte » aux
marchés financiers qui explique cette corrélation relativement
élevée.
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