D. Un nouveau type d'investisseurs : les investisseurs
institutionnels
i. La demande et les attentes des investisseurs
institutionnels aujourd'hui
Les investisseurs institutionnels (surnommés
familièrement zinzins) sont des organismes collecteurs de
l'épargne qui placent leurs fonds sur les marchés. Il s'agit
principalement de sociétés d'investissements, fonds de pension et
sociétés d'assurance.
En 2005, on estime que ces investisseurs ont investit 365
milliard de dollars dans les hedge funds, ce qui représente
près de 30% des actifs gérés par les hedge funds
et 2% des actifs totaux des investisseurs institutionnels. Des recherches
menées par Bank of New York ont montré que seulement 15% des
institutions ont des investissements en hedge funds. Ces proportions
varient en fonction des régions et des types d'institutions. Par exemple
aux EtatsUnis, la moitié des institutions à but non lucratif
comme les fondations ou les hôpitaux ont investi dans les hedge
funds alors que 10% des groupes d'épargne d'entreprise y ont
investi. Les investisseurs institutionnels américains
représentent approximativement 40 % du marché et les
européen et les japonais représentent ensemble 40%.
Entre 2003 et 2005, les actifs des investisseurs institutionnels
ont plus que doublé passant de 66 à 136 milliards de dollars.
Les objectifs recherchés par les investisseurs
institutionnels dans l'investissement en hedge funds sont liés
aux changements de leur portefeuille qui cherche à se tourner vers des
performances absolues. Par ailleurs ils cherchent également une
diversification de leur portefeuille leur permettant d'être faiblement
corrélés avec les autres actifs de leur portefeuille. Par
ailleurs, ils recherchent désormais des investissements leur permettant
d'arriver à des taux de rendement aux alentours de 8-9% de façon
stable et durable.
On constate de plus en plus un désintérêt
des institutions pour les produits à taux fixes et les produits actions.
Beaucoup d'institutions considèrent que les produits à taux fixe
représentent des actifs à rendements trop faibles. Les faibles
rendements de ces placements ont crée des écarts importants avec
les attentes des investisseurs. Ceci est du notamment aux crainte de
remontés des taux d'intérêts. Les investisseurs, en
particuliers les japonais, sont particulièrement sensibles à ce
problème. En ce qui concerne les produits actions, depuis les
années 2000, les investisseurs ont constaté que les rendements
attendus n'étaient pas aussi importants que ce qu'ils attendaient.
Les investisseurs institutionnels regardent trois
éléments principaux avant d'investir dans un hedge
funds. En premier lieu, ils veulent comprendre et connaître les
sources des rendements que leur assure le gérant. De pus ils
prêtent une grande attention à la qualité et à
l'expérience du gérant et au renom de l'établissement.
Cependant certaines institutions comme les fondations ou les corporate pensions
préféreront des gérants plus indépendants car ils
pensent que les performances ont tendance à baisser a mesure que le fond
grandit. Enfin ils prêtent une grande attention aux risques
opérationnels des fonds et à leur transparence.
Cependant les investisseurs institutionnels se plaignent
constamment des frais que facturent les hedge funds. Ils les trouvent
souvent élevés mais justifiés par les performances.
Néanmoins, alors que les commissions de performance semble être
accepté, les investisseurs se plaignent des frais de gestion tournant en
moyenne aux alentours de 1% des actifs gérés peut importe la
performance du fonds. De plus les investisseurs institutionnels se plaignent
aussi des périodes de sûreté qu'ils jugent souvent trop
importantes (même si ils considèrent qu'elles sont la plupart du
temps justifiés par la stratégie employée) et vont payer
des frais supplémentaires pour les réduire. Il en va de
même pour les investisseurs investissant dans des fonds de hedge
funds qui payent deux plus de frais afin de s'assurer une diversification
des risques. Enfin les contraintes de capacité des fonds ont
causé des freins à la demande des investisseurs institutionnels
jusqu'en 2004 ou celles-ci se sont réduites par l'ouverture des fonds
qui ont pour la plupart trouvé des moyens d'étendre les
capacités de leurs stratégies.
Ils restent cependant des freins pour certains investisseurs
qui hésitent à investir dans des hedge pour plusieurs raisons
comme le montre le graphique ci dessous qui regroupent les réponses des
interviews effectués par Bank of New York et Casey, Quirk &
Associates.
On constate que le premier élément est le risque
inhérent aux hedge funds que beaucoup d'institutions ne peuvent
tolérer vis-à-vis de l'opinion générale sur la
nature des investissements effectués. Par ailleurs, le manque de
transparence des fonds (lié aux risques des hedge funds)
affecte la demande de certaines institutions qui veulent avoir une opinion
précise des produits qu'ils ont en portefeuille. Enfin les frais des
hedge funds sont parfois considérés comme trop
élevé et nuisent au rendement net pour l'investisseur.
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