ii. Les facteurs de croissance de la demande des
institutionnels
Alors qu'il a 5-10 ans le marché des hedge
funds était dominé par les HNWI (High Net Worth Investors),
les investisseurs individuels très fortunés (avec un patrimoine
financiers supérieurs a 5 millions de dollars selon Pwc), les
investisseurs institutionnels ont fait leur chemin sur ce type de
véhicule d'investissement et leurs parts dans les actifs des hedge
funds ne cessent de croître. Deux éléments essentiels
ont provoqué cet intérêt croissant.
En premier lieu on peut citer la faiblesse des rendements des
investissements traditionnels. En effet, les institutionnels ont investit
massivement dans ces investissements (actions, obligations...) dans les
années 80 et 90. Il s'agissait de la composante essentielle de leur
portefeuille. Depuis 2000, après notamment l'éclatement de la
bulle Internet, les investisseurs institutionnels n'attendant plus les
mêmes rendements que dans le passé. Ils cherchent en moyenne 7
à 9% de rendement annuel moyen et les equity ou les fixed
income ne leur apporterait moins de 7% en moyenne. De plus pour beaucoup
d'institutions, en particuliers les plans de retraites, les perspectives
démographiques laissent penser à une réduction des
marchés de capitaux. Ainsi le vieillissement de population que
connaissent la majorité des pays de l'Europe continentale, le Royaume
Uni, les pays nordiques et plus récemment les Etats-Unis ont conduit les
autorités de régulation à instaurer des pratiques
comptables obligeant les institutions à prouver qu'elle pourront faire
face a leur obligations. Ainsi ces institutions se trouvent contraintes de
chercher de fortes performances en repensant la composition de leur
portefeuille pour remplir les objectifs de rendements attendus. Les
investissements traditionnels ne pouvant pas leur procurer ces rendements,
elles se retournent vers les hedge funds.
De plus, on constate aussi une meilleur compréhension
et une meilleur acceptation des produits et technique de la gestion
alternative. Les investisseurs institutionnels ont progressivement
constaté les limites des investissements à performance relative,
par rapport à un benchmark. Les investisseurs institutionnels
construisent de plus en plus leur portefeuille en fonction du Beta
(corrélation avec les marchés financiers) et de l'Alpha (la
performance absolue). Ils sont prêt à payer moins pour une
exposition au Betas et payer plus pour de l'Alpha. Par ailleurs, les
investisseurs institutionnels sont de plus en plus à l'aise avec
l'utilisation des instruments de la gestion alternative tels
que l'utilisation de produits dérivés, la vente à
découvert, l'utilisation de l'effet de levier et les investissements
dans des actifs peu liquides.
Ainsi ces facteurs laissent croire à une persistance
des hedge funds dans les portefeuilles des investisseurs
institutionnels. Il en va de même pour d'autres outils de la gestion
alternative tels que les fonds de private equity.
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