La région Asie Pacifique représente un
marché colossal pour les hedge funds. D'autres pays
émergents ont vu aussi une forte croissance des actifs sous hedge
funds comme le Brésil mais nous ne disposant de données
suffisantes à ce jour. Ainsi nous traiterons du marché des
hedge funds en Asie Pacifique et plus particulièrement à
Honk Hong ou la croissance des actifs a été très
importante ces dernières années.
Les actifs des hedge funds spécifiques
à l'Asie ont été multipliés par plus de six,
passant de 20 milliards de dollars environ en 2002 à plus de 130
milliards à la fin de 2006. Les projections réalisées par
certains analystes du secteur ont établi que le total des actifs d ces
hedge funds se monterait à 250 milliards de dollars d'ici 2010
(graphique).
Selon Eurekahedge, on compte actuellement 1 040 hedge
funds ayant des activités d'investissement et/ou étant
situés en Asie, soit une augmentation supérieure à 15 %
par rapport à 2005. Ces fonds gèrent des actifs d'une valeur de
132 milliards de dollars environ. Cependant, si l'on exclut les fonds ayant un
mandat d'investissement au Japon, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou
à l'international, seuls 335 de ces hedge funds ont un mandat
pour les marchés émergents d'Asie. La valeur des actifs
gérés par ces 335 fonds s'élève à environ
50,8 milliards de dollars, soit approximativement 4 % du total des
portefeuilles d'actifs gérés par les hedge funds dans le
monde entier qui, selon les estimations, se monte à 1 200 milliards de
dollars.
Cette part passe à 8 % environ si l'on inclut les
fonds ayant un mandat d'investissement au Japon, en Australie ou en
Nouvelle-Zélande, mais elle reste nettement inférieure à
la part mondiale de 15 % que représentent les marchés de capitaux
asiatiques.
En d'autres termes, la part des hedge funds de la
région Asie-Pacifique dans les capitaux du marché mondial des
hedge funds est encore plus faible que ce que pourrait laisser
supposer la capitalisation des marchés régionaux. La plupart des
acteurs du secteur sont d'avis que cet écart se réduira
rapidement ; on observe effectivement une tendance de croissance continue de la
valeur des actifs gérés et du nombre de fonds investissant en
Asie.
Cet impressionnant taux de croissance, constaté par
Simon Gray, a bénéficié d'une convergence de facteurs tels
que l'émergence de la Chine comme puissance économique et la
renaissance du Japon après une récession qui a duré plus
de quinze ans, sur fond de reprise économique générale
dans une région qui semble désormais s'être
complètement remise de la crise financière qui a affecté
de nombreux pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est en 1997.
À Hong Kong par exemple, le taux de croissance des
hedge funds entre 2004 et 2006 est similaire à celui de la
région Asie-Pacifique (graphique).
Comme le montrent les graphiques ci dessous, les hedge
funds de petite taille (c'est-à-dire ceux dont le montant des
actifs sous gestion est inférieur ou égal à 100 millions
de dollars) constituent, avec une part de 60 %, la majorité des
hedge funds opérant sur les marchés émergents
d'Asie.
Toutefois, cette situation devrait évoluer, dans la
mesure où de plus en plus de hedge funds étrangers
importants sont attirés par la région. Si l'on prend l'exemple de
Hong Kong, les gérants de ces fonds représentaient 46 % du
marché en 2006, contre 34 % en 2004. Comme le signale la SFC, le montant
moyen des actifs sous gestion des hedge funds a également
augmenté (+ 40 %), passant de 81 millions de dollars à 113
millions entre 2004 et 2006.
La combinaison de positions longues et courtes,
stratégie d'investissement adoptée par plus de 60 % des hedge
funds (graphique ci dessous), reste la plus couramment utilisée sur
les marchés émergents d'Asie.
Cet attrait pour une stratégie relativement peu
sophistiquée indique que, sur ces marchés, les hedge funds
n'en sont probablement encore que dans leur première phase de
développement.
Cela peut également signifier que le courtage en
actions prédomine sur les marchés de capitaux des marchés
émergents d'Asie. Comme le montre le graphique ci dessus, la situation
à Hong Kong est similaire, tout en présentant quelques
différences. Seul environ un tiers (34%) des hedge funds de
Hong Kong adopte des stratégies combinant des positions longues et
courtes, ce qui laisserait supposer que ce secteur est relativement mature
à Hong Kong. Un pourcentage significatif (25 %) des hedge funds
opte pour des stratégies multiples. Il est également
intéressant de constater que quelque 20 % des hedge funds de
Hong Kong adoptent une stratégie d'investissement dans des fonds de
hedge funds. Cela peut refléter l'intérêt
grandissant des investisseurs pour ces produits, qui sont perçus comme
moins risqués que des hedge funds individuels en raison de la
plus grande diversification de leur portefeuille.
Les résultats de l'étude de la SFC indiquent que
40 % des hedge funds opérant à Hong Kong
n'ont pas
recours à l'effet de levier. Si ce chiffre est nettement
inférieur à la moyenne de la
région Asie-Pacifique, dans laquelle 75 % des
hedge funds n'utilisent pas ce mécanisme, le levier
d'endettement n'est pas excessif à Hong Kong, étant donné
que la majorité des fonds ont recours à l'effet de levier
à hauteur de moins de 200 % de leur valeur d'actif net.
Ainsi nous voyons avec l'exemple du marché asiatique et
de Honk Kong les facteurs de croissance des actifs pour les hedge
funds