g. Les énergies renouvelables, substituts des
énergies fossiles?
Les énergies renouvelables représentent moins de
15% de la production énergétique primaire mondiale, dont pres des
deux tiers provient de la biomasse31. Notre civilisation thermo
-industrielle (A. GRAS, 2007) étant fondée sur les
énergies fossiles bon marché, pourrait envisager de substituer
à ces énergies fossiles l'utilisation de l'eau, du vent, du
soleil... En réalité, cette idée est contredite par deux
points:
- Les énergies sont renouvelables, mais les
convertisseurs ne le sont pas32
- L'échéance de la dépletion des
ressources fossiles et en particulier pétrolieres est trop courte au
regard de la recherche, de la production et des investissements structurants
nécessaires à cette substitution énergétique.
Ainsi, par exemple, comment le parc automobile mondial, aujourd'hui
estimé à 1 milliard de voitures à moteur thermique,
pourrait-il etre remplacé en une ou deux décennies par un parc
électrique dont les technologies fiables de stockage33 ne
sont meme pas encore au point ?
h. La question nucléaire
L'énergie électrique obtenue gr%oce à la
fission nucléaire, produit peu de GES. Pourtant, alors qu'elle produit
des déchets radioactifs que l'on ne sait pas retraiter et que l'uranium
soit en quantité tres limitée -malgré des
procédés de réutilisation partielle, l'industrie
nucléaire inquiete bien davantage par ses aspects de
sécurité et d'opacité. Jean Pierre DUPUY34,
citant le président de l'association des exploitants de centrales
nucléaires35, indique que « la sicurité
nucléaire dans le monde est beaucoup moins forte aujourd'hui qu'avant
Tchernoby l », notamment pour des raisons liées à la
privatisation du parc. Il rappelle par ailleurs que l'accident de Tchernobyl
est du à une explosion thermique et non pas atomique, notant que si le
toit de la centrale n'avait pas été soufflé, une explosion
atomique serait tres probablement survenue, d'une puissance correspondant
à environ
1000 fois Hiroshima. Il s'interroge par ailleurs quant
à « la possibilité de garantir la sureté des
centrales nucléaires par des moyens qui sont compatibles avec les
principes de base d'une société ouverte, dbmocratique et
juste », compte tenu de la m aniere dont la «
nucléocratie » mondiale a géré et gere le cas
Tchernobyl, les estimations sur le nombre de morts variant d'un rapport de 1
à 10 000.
Nous ne développerons pas par ailleurs la question du
nucléaire militaire, qui inclut la double question de la dissuasion et
de la prolifération, rappelant seulement que l'arsenal nucléaire
mondial permettrait une destruction totale de la vie humaine sur Terre.
3 1 Incluant les tres controversés
biocarburants (voir notamment les travaux de J. ZIEGLER et de F.NICOLINO)
32 En témoigne notamment la
problématique du silicium s'agissant du solaire, mais de toutes les
autres « terres rares » au sens de Mendele ·ev, intervenant
largement dans la conception des renouvelables.
33 L'électricité ou
l'énergie-hydrogene n'étant pas une énergie primaire.
34 Retour de Tchernobyl : Journal d'un homme en
colere.
35 AMECN, lors du Congres Mondial de 2003.
Ainsi, la stratégie énergétique qu'il nous
semble falloir adopter s'articule autour des trois <<leviers>>
complémentaires et indissociables indiqués par l'association
Négawatt :
· la sobriété énergétique
· l'efficacité énergétique
· le recours aux énergies renouvelables
Ce dernier point fait l'objet de nombreux débats ces
derniers temps, puisque se développent de nombreux projets
d'implantation d'équipements - éoliennes et panneaux solaire s
essentiellement - en espace <<naturel >>, contrariant ainsi les
objectifs de protection des ces espaces de plus en plus rares.
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