Conclusion de la deuxieme partie
Ainsi nous avons vu avec Jean Pierre DUPUY que le principe de
precaution etait inoperant pour le cas de l'effondrement, car il ne s'agit pas
de « s'abstenir » mais « d'agir ». Aussi, comme nous avons
tendance à ne « pas croire ce que nous savons », la
metaphysique du catastrophisme eclaire permet, en se fixant sur le scenario du
pire, d'eviter, precisement, l'effondrement. Cet effondrement, dont on a pu
voir des aspects et des similitudes à travers quelques cas historiques,
necessite de la part de la « communauté de destin que constitue
désormais l'humanité » (MORIN, 2007), une metamorphose,
afin d'eviter « l'abyme » (ibid.).
L'utopie concrete du projet local de societe de
decroissance pourrait constituer une telle metamorphose.
Nous avons vu d'ailleurs que selon ses tenants, la
decroissance n'est pas un choix ou plutTMt, si ce choix n'etait pas adopte
à faible echeance, celle-ci s'imposerait et nous la subirions avec
nettement plus de difficultes. Declines par des principes structurants
complementaires et systemiques, tels que la cooperation ou la relocalisation,
la decroissance constituerait une alternative radicale mais credible, comme on
l'a vu à travers le cas des interactions entre tourisme et agriculture
pour un territoire montagnard alpin hypothetique.
On constate egalement que ce mouvement vers le projet local de
la decroissance accroit l'autonomie du territoire et de ses acteurs, soulevant
ainsi le problematique democratique. Le prolongement de cette approche pourrait
questionner l'avenement et la pertinence d'un «post -tourisme
» (BOURDEAU), sur fond de nouvelles pratiques qui releveraient de la
transmodernité (CORNELOUP).

|