3-5- Produits financiers Islamiques
Dans le paragraphe précédent, nous avons vu les
bases sur lesquels repose la finance islamique. Nous allons voir dans cette
partie les différents mécanismes juridico-financiers que les
banques islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont
développé pour rester dans la légalité islamique.
En effet, la mobilisation et l'emploi des capitaux dans la finance islamique
reposent sur des concepts juridiques différents de ceux des banques
traditionnelles (Muhsin Muhammad, 1981). Au cours de son
développement, la finance islamique a créé plusieurs
instruments afin de satisfaire les besoins de leurs clients. Certains de ces
instruments sont des constructions arabes préislamiques
développées à l'origine pour les besoins des
villes-états marchandes déjà citées.
Compte tenu du nombre de contrats existants aujourd'hui, nous
avons décidé d'évoquer les contrats les plus
utilisés et les plus connus dans le secteur de la finance islamique.
Ceux-ci ont joué un rôle prépondérant dans
l'évolution croissante de la finance islamique.
Pour cela, nous devons dissocier les instruments dits
« participatifs » qui comportent la Murabaha, la Mudaraba
et la Musharaka et les instruments dits « de financement »
qui regroupent les contrats tels que l'Ijara et l'Istisna. Ce graphique nous
permet d'avoir un aperçu de la tendance des contrats utilisés
dans ce secteur.
Répartitions des actifs islamiques selon le type
de produit, Rapport moral sur l'argent dans le monde (2005),
Association d'Economie Financière.
3-5-1. Mudaraba
La Mudaraba est une technique de financement utilisée
par les banques islamiques. La banque joue le rôle de l'investisseur
(Rab el Mal). Elle s'engage à financer intégralement le projet.
En contrepartie, l'entrepreneur (Moudarib) doit assurer la gestion du projet.
La rémunération est fondée sur un pourcentage de
bénéfices de l'entrepreneur fixé à l'avance. Les
pertes éventuelles doivent être supportées par le seul
bailleur de capitaux. Le chef d'entreprise renonce à une
rémunération variable de son travail. Aujourd'hui, la Mudaraba
peut s'appliquer à diverses activités économiques.
Principe de Mudaraba, Herbert Smith (2009), le guide de la
finance islamique .
3-5-2.
Musharaka
La Musharaka est un contrat entre la banque et le client en
vertu duquel la banque et le client apportent chacun des capitaux en vue d'un
projet spécifique. Les partenaires apportent les fonds, mais seul un
d'eux, dispose de la charge de la gestion du projet.
Les conditions de partage des profits sont
prédéfinies. La répartition des bénéfices
réalisés est au prorata. Le remboursement obéit à
un tableau d'amortissement qui comprend, outre le capital principal, les
bénéfices tirés par la banque pour cette opération.
Les pertes sont partagées en fonction de l'apport en capital investi.
Principe de Musharaka, Herbert Smith (2009), le guide de la
finance islamique
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