3- La finance islamique
3-1- Les Fondements de l'économie Islamique
L'économie islamique désigne la pratique de
l'économie en accord avec les principes de la doctrine islamique. Elle a
été conçue au début du vingtième
siècle pour faire face aux idéologies communistes et
capitalistes, et avait pour but de libérer les économies des pays
musulmans du poids de l'exploitation et de l'oppression des forces coloniales
(financialislam.com, 2010).
Comme toute théorie économique,
l'économie Islamique aspire à atteindre un idéal de
société où les besoins humains fondamentaux sont
satisfaits, où les ressources sont utilisées de manière
optimale et où les richesses sont partagées équitablement
pour toucher toutes les classes sociales, et ceci sans trop limiter la
liberté individuelle ou créer des déséquilibres
macroéconomiques et écologiques continus.
Toutefois, les principes qui régissent le
fonctionnement d'un système économique islamique sont
différents de l'esprit des systèmes conventionnels. En effet, le
système Islamique se distingue principalement par ses dimensions morale
et religieuse dans la définition des problèmes
économiques, ce qui implique que les agents économiques ne
doivent pas considérer la profitabilité comme l'unique ni le
principal critère de prise de décision.
En conséquence, un système financier islamique,
tout en intégrant des objectifs de rentabilité et
d'efficacité, se doit de respecter l'ensemble des principes
éthiques de la Sharia. Ainsi d'autre paramètres sont à
prendre en compte lors de toute évaluation économique, ceux-ci
comprennent des objectifs tels que la fraternité humaine, la justice
socio-économique, la paix mentale, le bonheur, la famille, ou encore
l'harmonie sociale.
Bien que ce paradigme Islamique soit pratiquement impossible
à quantifier, l'application de la loi Islamique aux activités
économiques vise à apposer les règles de la Sharia sur les
opérations courantes relatives aux dépenses, à
l'épargne, à l'investissement, aux dons, etc. La structure
générale de ce système peut s'exposer en trois principaux
piliers qui sont, selon Muhammad Umar Chapra (1996) de la Banque Islamique de
développement:
1- Le principe de la double propriété.
2- Le principe de la liberté économique dans un
cadre limité.
3- Le principe de la justice sociale.
3-2- Les sources de la Sharia
Le terme « Sharia », qui
littéralement signifie en arabe « Le chemin à
suivre », désigne un système légal basé
sur l'éthique musulmane. Ce système fait figure de
référence juridique et indique la ligne de conduite dans tous les
domaines de la vie des musulmans, y compris le domaine économique. Les
deux principales sources de la Sharia sont :
· Le Coran : Le livre saint de
l'Islam rend compte du message de Dieu tel que révélé au
Prophète Mohammed (SAWS), il constitue la première source en
termes de loi. Tout élément tiré d'autres sources
juridiques doit impérativement être en totale conformité
avec la parole de Dieu dans le Coran.
· La Sounna : Ce terme englobe
l'ensemble des enseignements transmis par le Prophète Mohammed (SAWS)
via ses paroles, ses expressions, ses actes, et son approbation tacite.
Ces deux sources constituent les bases essentielles permettant
de déterminer la conformité de toute action avec les
règles et la finalité de la Sharia. Toutefois, la Sharia reste
ouverte aux possibles interprétions et développements. Ainsi nous
pouvons rajouter deux autres sources de la Sharia :
· L'Ijmaa : Dans sa dimension technique,
Ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans sur un point de droit. En
pratique, l'Ijmaa fait office de preuve si aucun élément du Coran
ou de la Sounna ne permet de trancher sur un cas.
· Le Qiyass (raisonnement par analogie)
: cette technique consiste à affecter, sur la base
d'une caractéristique sous-jacente commune, la règle juridique
d'un cas existant trouvée dans les textes du Coran, de la Sounna et/ou
de l'Ijmaa à un nouveau cas dont la règle juridique n'a pas pu
être clairement identifiée. Ceci tout en restant fidèle
à l'esprit des sources traditionnelles du droit musulman.
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