Contribution d'une institution financière a l'efficacité du marché des capitaux au Rwanda( Télécharger le fichier original )par Jacques BUHEMBE INILAK - Bachelor's Degree of Business Administration 2008 |
2.3.3.2 Mutualisation des ressourcesC'est ce qu'on appelle aussi « l'économie du pooling», qui peut être considérée tant du point de vue des entreprises que de celui des investisseurs. Du point de vue des investisseurs, il y a inadéquation entre la richesse individuelle, aussi importante soit- elle, et la taille des entreprises. En tout état de cause, les tailles optimales des entreprises sont aujourd'hui incomparablement plus élevées que les richesses familiales, même au niveau mondial. S'ils n'étaient reliés à un grand nombre d'investisseurs, les entrepreneurs ou les dirigeants à la tête d'entreprises demandeurs des capitaux seraient contraints de faire fonctionner ces entreprises à une échelle largement inférieure à l'échelle optimale. Par conséquent, la possibilité de mettre les capitaux en commun est nécessaire à l'efficacité du processus de production et les entreprises ont besoin d'instruments de mutualisation, élaborés pour pouvoir accéder à faible coût à des fonds suffisamment importants. Il existe une demande de mutualisation de la part des entreprises, mais il existe aussi une demande de mutualisation de la part des ménages pour des raisons de diversification et de liquidité. La mutualisation joue donc un rôle social incontestable.33(*) 2.3.3.3 Allocation et la gestion des risquesLes analyses traditionnelles du système financier insistent sur son rôle dans l'allocation efficace du capital au sein de l'économie. Mais, une fonction tout aussi importante du système financier, l'allocation efficace du risque au sein de l'économie, est moins bien comprise. En prenant comme, exemple celui de l'effet de l'introduction en bourse des actions d'une entreprise financée uniquement par ses capitaux propres. Cette opération de mise sur le marché permet à certains d'acquérir le risque de l'entreprise, et au contraire à d'autres de s'en défausser. Ce risque n'est pas un risque supplémentaire dans l'économie, simplement la titrisation du risque de l'activité de l'entreprise ; il est reparti différemment, et améliore la situation des individus qui peuvent ainsi gérer de manière plus fine les risques auxquels ils sont exposés. Un actionnaire familial dont toute la fortune est concentrée sur le même risque d'une seule entreprise pourra ainsi diversifier son risque. En poursuivant toujours le même exemple, maintenant, le cas ou l'entreprise émet de la dette risquée et utilise tout ou partie du produit de cette émission pour racheter une partie de ses actions. Le risque de l'entreprise est assumé par deux catégories d'individus détenant des droits différents sur des actions ou/et sur la dette risquée mais, globalement, le risque ne change pas. Le risque est simplement titrisé de manière différente. Si on va plus loin, au lieu d'émettre directement de la dette, l'entreprise emprunte des fonds à une banque pour racheter tout ou partie de ses actions, le risque total de l'entreprise est alors assumé par ses propres actionnaires, par les actionnaires de la banque et par les déposants de la banque. Dans cet exemple, le risque économique n'a ni diminué ni augmenté, il a été reporté différemment en satisfaisant sans doute davantage les préférences des individus.34(*) * 33 Jacquilat B. et Solnik B. op. cit. P.8 * 34 Jacquilat B.et Solnik B., op. cit. P.9 |
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