CONCLUSION.
Cette étude montre la richesse du potentiel
écotouristique de la Forêt Classée du Kou. Potentiel
suffisamment diversifié pour faire de ce site un exemple réussi
en matière d'aménagements et de pratiques écotouristiques.
La mise en place de l'écotourisme est d'autant importante qu'elle semble
à l'heure actuelle le seul compromis entre d'une part le tourisme et
d'autre part la population riveraine et l'intégrité physique du
site.
En effet, la frustration des populations riveraines vis
à vis de la gestion du site en général et en particulier
de l'activité touristique est manifeste : atteintes culturelles et
cultuelles, nuisances sonores, déchets solides et surtout
non-implication des populations dans le partage des recettes touristiques
directes (droits d'entrées) et peu d'emplois pour les habitants. Les
menaces du tourisme sur l'environnement naturel sont liés au double
problème ,à la fois d'encombrement et de comportements
cachés.
Les visiteurs, bien qu'en général satisfaits de
leurs expériences touristiques sur le site de la Guinguette,
déplorent la situation fréquente d'encombrement notamment
pendant la période de février à avril. Le calcul de la
capacité de charge atteste bien que la capacité du site à
contenir des visiteurs sans pour autant porter préjudice à son
intégrité physique et tout en garantissant la satisfaction des
visiteurs, est assez restreinte. Le site ne devrait contenir à un
instant t que 40 personnes soit 67 personnes par jour en tenant compte de la
possibilité d'un relais des visiteurs sur le site ( coefficient de
rotation). Le fonctionnement actuel du site en arrive souvent a
multiplié de cinq fois ce seuil. De cet état de fait, il
apparaît clairement que la gestion actuelle du site n'est pas en parfaite
harmonie avec la pratique d'un tourisme durable. Les différents
intervenants sur le site sont pourtant conscients de la nécessité
de protection de ce patrimoine naturel. La Guinguette constitue en effet , un
carrefour d'intérêt public. La reconnaissance de l'importance de
ce patrimoine par les différents intervenants se traduit par un
engagement accru et multiformes d'actions de protection et de sauvegarde du
site. Cependant , il en reste que ces multiples actions sont menées de
façon isolée. Ce manque de synergie ne peut que rendre
inefficient la porté globale de ces actions .D'où la
nécessité de concertation entre les différents acteurs
pour une meilleure efficacité des actions de protection et de
sauvegarde.
En ce qui concerne les voyagistes, ils ne semblent pas du tout
être intéressés par le site de la Guinguette ; Rares
sont ceux qui l'intègrent dans leur circuit touristique. Cette
destination n'est pas être prisée par les touristes
étrangers qui constituent pour eux la principale clientèle. Il
ressort que cette situation est due à une insuffisance de promotion du
site notamment au niveau
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international. Cette faiblesse de demande extérieure
apparaît comme une contrainte prévisible pour le
développement des activités touristiques au niveau locale En
effet les touristes étrangers
jouent un rôle important dans le soutien que
l'écotourisme peut apporter aux populations riveraines en termes de
devises et d'emplois indirects. L'artisanat, les manifestations culturelles et
d'autres produits locaux procurant des bénéfices aux populations
locales sont généralement soutenus par les touristes
étrangers. D'où l'importance de la recommandation formulée
pour une politique promotionnelle accrue. Cette démarche marketing doit
cependant être précédée par des actions prioritaires
notamment au niveau de l'aménagement du site. Parmi ces actions, nous
reprenons certaines déjà citées par l'expert en
aménagement J-C Heymans. Il s'agit de la restauration de l'entrée
sud, de l'aménagement du sentier nature et des aires de repos et enfin
la protection des sources. Ces actions s'inscrivent dans le cadre
général d'aménagement et de gestion des deux forêts
classées de Dindéresso et du Kou par le projet BKF/007.
Les efforts du projet BKF/ 007 dans la conservation et
l'utilisation rationnelle de ces ressources naturelles sont à
féliciter et doivent être consolidés. En effet, la gestion
des ressources naturelles, s'inscrit dans le long terme. Le projet ayant
démarré ses activités dans une situation de
dégradation avancée des deux forêts classées, il
semble certain que trois ans ne suffiront pas pour assurer la
pérennité des actions initiées. Ainsi, une deuxième
phase sera sans doute nécessaire pour consolider la méthodologie
d'approche tout en mettant l'accent sur la mise en oeuvre concertée des
plans d'aménagement et de Gestion des forêts classées de
Dindéresso et du Kou.
Cette deuxième phase pourrait également
être l'occasion d'étendre l'approche développée par
le projet à d'autres forêts classées et terroirs des Haut
Bassins afin de contribuer à la restauration de l'équilibre
socio-écologique régional.
L'extension de la zone d'intervention devrait aussi prendre en
compte la mise en oeuvre, en collaboration avec les partenaires techniques et
financiers, du schéma directeur de restauration du bassin versant du Kou
en cours d'élaboration avec l'appui du projet. Il est désormais
certain que l'aménagement global du bassin versant est devenu une
nécessité absolue pour sécuriser à long terme les
ressources en eau du Kou, dont dépend tout le contexte de
développement sur les plans environnemental et socio-économique
de la ville de Bobo et de sa grande périphérie
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