1.2.1.2. Discrimination, un obstacle à
l'éducation
La discrimination se manifeste de différentes
manières. Les personnes défavorisées, c'est à dire
les vulnérables n'accèdent pas forcément à
l'éducation et même celles-là qui y parviennent sont
victimes de la déperdition scolaire ou trouvent un enseignement de
mauvaise qualité.
En outre, il y a souvent inégalités sociales
liées au rang social, au sexe, aux régions, aux ethnies et/ou aux
races.
1.2.1.2.1. Inégalités liées au rang
social
Etant donné que tout bien ou service que l'homme a
besoin engage de dépenses en argent, le pauvre n'y trouve pas toujours
accès.
« L'égalité des chances
d'accès à l'éducation est considérée comme
essentielle dans la stratégie de lutte pour l'éradication de la
pauvreté au Mali. » UNESCO (2002 :35).
Sachant que la base de la population est constituée
d'enfants, de jeunes, d'hommes et de femmes, vivant dans des communautés
rurales et des quartiers pauvres des villes, trouver un intérêt
personnel pouvant être lié à l'alphabétisation dans
le but d'en faire un concept commercialisable, constitue un défi
(ICICAEA, 1999 : 51).
J'épouse l'idée de la Banque Mondiale quand elle
dit que les parents pauvres voient dans l'éducation la
possibilité pour leurs enfants de vivre mieux, mais il arrive aussi
qu'ils attendent de l'éducation scolaire le renforcement des valeurs
traditionnelles. Les élites peuvent vouloir une éducation
universelle, mais souvent, elles veulent que les dépenses publiques pour
améliorer l'éducation profitent à leurs enfants. (Banque
Mondiale 2004 :135).
La B.M (2004 : 137) continue à faire observer
que « les enfants des pauvres sont presque toujours les
derniers à être scolarisés. Une étude
réalisée en Inde a montré que les dépenses
d'éducation n'étaient pas plus favorables aux
pauvres».
Pour les enfants des pauvres, un des principaux
problèmes, dans presque tous les cas, est le fait qu'ils abandonnent
l'école avec une plus forte fréquence. Avec le système
éducatif il fallait s'attendre à la suppression des
inégalités sociales, car l'instruction est un vrai outil pouvant
entraîner la mobilité sociale ascendante du
bénéficiaire, mais le résultat fut contraire comme le fait
remarqué GRAS (1974 : 91) en ces termes :
« l'école est vite devenue un mécanisme essentiel,
si non exclusif, de la sélection et de la mobilité sociale. Au
moins en parole, la famille en effet, continue de jouer un rôle important
tant dans l'apprentissage des règles habituelles de la vie sociale que
dans celui des principaux éléments de l'idéologie
officielle».
En outre les enfants des pauvres sont contraints de
faire les travaux lourds en vue d'assurer leur survie au lieu de poursuivre
leurs études,ainsi ils se préparent à la
paupérisation perpétuelle.
Les auteurs SCHLEMMER et al. (1996 : 224) font remarquer
que « c'est au nom de la logique de la pauvreté que
l'on justifie l'emploi d'enfants : les enfants des pauvres
complètent les revenus des pauvres et leur apportent un espoir de
survie, le droit à avoir de quoi vivre ne doit pas leur être
refusé par le rejet idéaliste du droit des enfants à
participer au travail.
Selon ce point de vue, il n'est pas réaliste
d'espérer contrer le « Cycle de la pauvreté »
qui n'a pas pour seul effet de maintenir pauvres les pauvres, mais de les
rendre plus pauvres encore».
Cette argumentation poursuit en ces termes :
« Une entrée précoce sur le marché du
travail est l'assurance d'un analphabétisme quasi général
dans la population des enfants travailleurs, qui les accompagnera tout au long
de l'enfance et de l'âge adulte. Pauvreté et analphabétisme
se combinent pour rendre les enfants travailleurs vulnérables, sujets
faciles pour l'exploitation. Ces traits resteront leurs compagnons naturels,
tout au long de leur vie de travail » (Ibid.).
Le Rwanda étant parmi les pays pauvres n'a pas
échappé à ce phénomène
d'inégalité sociale, car les écoles privées surtout
au primaire et à la maternelle ne sont que l'apanage des enfants issus
des familles mieux loties.
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