CHAPITRE 1 : INTRODUCTION
Dans ce chapitre introductif, il est question de circonscrire
le contexte dans lequel se déroule la présente étude, de
poser le problème à résoudre et de définir les
différents objectifs et les hypothèses qui aideront à la
résolution du malaise identifié. Cette introduction permettra
également de comprendre pourquoi il est important de conduire une telle
étude et donnera les différentes articulations de ce document.
1.1 CONTEXTE
Le PCP grand Sud Cameroun (2004) relève que
malgré la réduction relative de son importance depuis
l'indépendance, le secteur rural garde une grande place sur le plan de
l'économie nationale de par sa contribution au PIB. La DSCN (2005)
évalue le PIB agricole à 5,518 milliards de FCFA, soit 44,5 % du
PIB national, relève que le secteur rural est le premier employeur (4
550 000 travailleurs, soit 65 % de la population active au Cameroun) et le
premier pourvoyeur de devises (45 % des recettes en devises, 15 % des
ressources budgétaires avec 60 % du total des exportations). Sa
contribution à l'autoconsommation au Cameroun est donc
indéniable, la production nationale des produits vivriers étant
à 70 % auto consommée. En 2007, l'économie camerounaise
reste donc avant tout agricole et peut compter, en fonction de la
diversité écologique du pays, sur une large gamme de produits, en
particulier les vivriers.
En effet, depuis quelques années déjà,
les paysans sont tentés de négliger les cultures d'exportation
au profit des cultures vivrières, moins soumises aux aléas des
coûts mondiaux et aux prélèvements de l'Etat. Ces cultures
vivrières (arachides, céréales, oignions, cultures
maraîchères, tubercules, maïs et banane plantain ; pour
ne citer que celles-là) répondent aux besoins croissants des
populations et alimentent aussi le commerce de plus en plus important à
l'exportation. En ce qui concerne la banane plantain, les statistiques de la
FAO (2006) indiquent que le Cameroun a exporté 10 tonnes de plantain en
2004 vers l'Europe, ce plantain étant principalement du plantain
biologique destiné au marché Européen.
La banane plantain constitue l'une des denrées de base
de l'alimentation dans les provinces méridionales du pays (Bikoï et
al., 2004 ). Déjà en 1998, Bikoï notait que la
banane plantain jouait un rôle de premier ordre dans la
sécurité alimentaire au Cameroun. Pour l'auteur, plus de 40 % de
la banane plantain produite est consommée dans les villes, notamment
Douala et Yaoundé. Il poursuit en déclarant que la banane
plantain est l'un des vivriers les plus commercialisés et les plus
rémunérateurs, même si sa culture apparaît comme
secondaire en terme de superficie cultivée.
A la suite de ces auteurs, Efandem et al. (2005)
révèlent que l'importance de la filière banane plantain au
Cameroun peut être donnée par le nombre d'acteurs impliqués
(plus de 600 000 producteurs, environ 40 000 commerçants), la
production annuelle obtenue (1,4 millions de tonnes) et sa contribution
à l'économie nationale (120 milliards FCFA de valeur
ajoutée, 2 % du PIB). D'après une étude récente, la
filière plantain absorbe quelques 600 mille producteurs et plus de 50
mille autres acteurs (commerçants, transporteurs, restaurateurs,
autres), pour une production annuelle d'environ 1,3 millions de tonnes
(REPARAC, 2007). Par ailleurs, Dury et al.( 2002 ); Temple et
Bikoï (2002 ); Ngoma (2003) ont montré que la culture du
plantain est devenue un moyen efficace de diversifier les sources de revenus et
de réduire divers risques agricoles que les paysans ont connus avec les
traditionnels produits de rente (cacao, café).
Vu la place qu'occupe la banane plantain dans
l'économie et l'alimentation des camerounais en général,
de la population de la ville de Yaoundé en particulier, il
s'avère impératif de mettre en exergue les différents
circuits d'approvisionnement de cette ville.
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