4.4 LES CHARGES SUPPORTEES PAR
LES ACTEURS
4.4.1 Les charges des
producteurs
Dans le circuit de commercialisation, le producteur est celui
qui est responsable de l'approvisionnement de la filière en plantain.
Celui- ci supporte certains coûts avant la mise du plantain à la
disposition des premiers acheteurs. Ces coûts sont relatifs à la
production et dans une certaine mesure des opérations de
commercialisation pour certains d'entre eux.
Dans la logique précédente nous pouvons ainsi
distinguer des producteurs qui vendent leur plantain au bord champ et d'autres
qui vendent sur les marchés de production ou de consommation. Ces deux
catégories de producteurs impliquent l'existence de deux types de
charges. Il s'agit des charges de production et des charges de
commercialisation.
Les charges de production sont celles que le producteur
supporte depuis l'acquisition du terrain jusqu'à la récolte. Une
remarque importante mérite d'être faite. Cent pour cent des
producteurs enquêtés ont acquis les terres par héritage.
Ils pratiquent la culture soit sur des terres laissées en
jachère, soit sur les nouvelles défriches forestières. Le
présent travail fait donc abstraction des coûts de terrain et des
frais d'amortissement. Le tableau 10 donne un récapitulatif des
différentes charges et leurs implications financières par
hectare.
Tableau 10. Charges supportées par le
producteur qui vend bord champ en F CFA par hectare.
Rubriques
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Prix
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1) Achat des rejets (1321 plants)
2) Achat des outils de travail(Annexe 4)
3) Achat des pesticides
4) Opérations culturales (Annexe 5)
7) Transport pour les zones de collecte
8) Total
9) Charge unitaire(par régime)
10) Charge par kilogramme
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99 075
17 500
5 000
421 175
29 100
571 850
433
29
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Le tableau 10 révèle que le producteur qui vend
au bord champ supporte une charge de 433 F CFA/ régime, soit 29 F
CFA/Kg. Il est à noter que le producteur qui vend au bord champ paie 25
F CFA/régime, pour le transport du plantain de la plantation au lieu de
stationnement du véhicule. C'est la seule charge de commercialisation
qu'il supporte. Les opérations culturales constituent 74 % des charges
supportées par ce producteur et les frais de transport pour les zones de
collecte 6 %.
En ce qui concerne les producteurs qui vendent sur les
marchés locaux, En plus des charges ci dessus, ils paient une moyenne de
200 FCFA/régime et 5 F CFA de taxe communale. Ses charges reviennent
donc à 638 F CFA/régime soit 43 F CFA/kg. Dans ce cas, les frais
de transport représentent 35 % des charges totales. Ce cas de figure est
propre aux producteurs de la localité de Ntui et Mbangassina.
Seize pour cent des producteurs d'Awaé vendent leur
production à Yaoundé. Dans ce cas, le total des charges est de
898 FCFA/régime, soit 60 F CFA/kg avec 465 F CFA/régime comme
frais de transport (25 F CFA de frais de transport pour les zones de collecte,
400 de Awaé à Yaoundé et 40 F CFA pour le transport du
producteur). Les frais de transport représentent alors 52 % des charges
totales.
Il est important de noter ici que 90 % des producteurs
pratiquent la culture de la banane plantain en association avec le cacao, les
fruitiers et parfois d'autres cultures vivrières. Ils ne
détiennent pas de documents leur permettant de comptabiliser les
dépenses spécifiques à chaque culture présente dans
l'exploitation. Ceci est un indice défavorable pour eux quant à
la fixation des prix lors de la vente non seulement de la banane plantain, mais
aussi des autres produits récoltés dans leurs différentes
plantations. Dans ce cas, ils seront moins rigoureux lors des
négociations, ce qui donnera un avantage considérable aux
acheteurs.
Les producteurs ne sont pas les seuls à supporter les
charges. Les commerçants ne sont pas du reste, même s'ils ne
supportent que les charges de commercialisation.
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