2.3.2 Identification des circuits
ou des chaînes de commercialisation
du plantain
Ongla et Davis (1979) établissent que les composantes
d'un système de
commercialisation sont les grossistes et les
détaillants qui y jouent un rôle fondamental et constituent de ce
fait un maillon essentiel dans la relation qui lie les producteurs aux
consommateurs. Pour ce faire, il est important d'analyser les circuits de
commercialisation qui permettent d'avoir selon Pomeroy et Trinidad (1998) une
connaissance systématique du flux des biens et services depuis le
producteur jusqu'au consommateur. Kohls et Uhl (1980) notent que les
intermédiaires sont souvent différenciés par les services
qu'ils rendent. Ils poursuivent que ces derniers sont habituellement
classés en commerçants, agents intermédiaires,
spéculateurs et transformateurs.
Nyoungou (1992) dénote quatre circuits entre production
et consommation de plantains dans la ville de Douala qu'il appelle
respectivement circuit de type I, type II , type III et de type IV. Le circuit
de type I est le plus long et retrace l'ensemble des transactions qui
s'opèrent entre les zones de production (Moungo et Sud Ouest) et les
marchés de consommation de Douala. Ainsi, le plantain part des zones de
production vers les marchés de New-Deido, Central, Plantain, Madagascar
et Bonassama selon le schéma suivant:
Producteurs grossistes grossistes et
détaillants détaillants
Quant au circuit de type II, il regroupe l'ensemble des
transactions entre les zones de production, les marchés de gros et les
marchés de détail.
Le circuit de type III suit le schéma
Producteurs grossistes détaillants
Enfin, celui de type IV suit le chemin Producteurs
détaillants. L'auteur mentionne que plus la chaîne des
intermédiaires est longue, plus le nombre d'acteurs intervenant
augmente.
Le même auteur signale que les agents sont
individualistes, chacun vend en fonction de son prix d'achat et
indépendamment des autres. Ainsi il déclare que plus de 90 % des
enquêtés n'ont conclu aucune entente concernant la fixation du
prix d'achat du produit, ne sont jamais tombés d'accord pour fixer un
prix minimum commun de vente et jugent qu'il est inutile de s'associer
dans le but de réduire les frais de transport.
Dans la même optique, Bikoï et al. (2004)
mettent en évidence, à partir du repérage des lieux de
transaction, trois principaux types de circuits classés selon le nombre
des intermédiaires entre le producteur et le consommateur dans la
filière plantain d'approvisionnement de la ville de Douala.
o Le circuit à un intermédiaire entre le
producteur et le consommateur ; c'est à dire
Producteur revendeuse itinérante ou « bayam
sellam » consommateur. Cet intermédiaire collecte la
marchandise en brousse (bord champ, domicile) ou sur le marché de
production auprès du producteur ou du collecteur et fait appel aux
transporteurs locaux pour les acheminer à Douala où ils seront
vendus en détail.
o Le circuit à deux intermédiaires implique le
grossiste itinérant et le détaillant en plus évidemment
du producteur et du consommateur. Les grossistes qui s'approvisionnent en
brousse opèrent en deux temps. Ils font un premier tour en brousse pour
passer la commande et après, ils reviennent avec un véhicule
transporter la marchandise.
o Le circuit à trois
intermédiaires implique le grossiste itinérant, le grossiste
sédentaire et le détaillant.
Epouhé (1990) analyse la structure, la conduite et la
performance du système de commercialisation de l'igname dans le
département du Fako (Sud-Oest, Cameroun) et conclue que les relations
entre vendeurs sont marquées par un faible niveau de communication entre
ces derniers sur les marchés. Il souligne qu'ils sont jeunes et peu
organisés. De même, Gassu (2002), dans l'analyse de la variation
des prix de plantain à Douala, montre que les producteurs et les
vendeurs sont désorganisés. Dans la même lancée,
Soua et Gockowski (2004) identifient la faible coordination entre acteurs comme
l'un des problèmes liés à la distribution du poisson d'eau
douce à Yaoundé.
Les intermédiaires constituent les différents
échelons que le produit traverse avant d'arriver dans l'assiette du
consommateur. Ceci aura sans nul doute une influence sur les quantités
de régimes manipulés.
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