L'espace refuge est la mesure la plus lourde parmi toutes celles
qui sont obligatoires dans le PPRI.
Cette mesure consiste à créer une zone refuge
afin de permettre aux occupants de l'habitation de se mettre à l'abri
lors de la montée des eaux pour attendre, dans de meilleures conditions,
l'évacuation ou la décrue.
Cette zone refuge, selon les PPRI de l'Hérault, doit
obligatoirement être réalisée lorsque le niveau de l'eau,
à l'intérieur de l'habitation, dépasse un mètre. Ce
seuil de un mètre à un sens. Il s'agit, selon le ministère
de l'environnement et du développement durable, de la hauteur d'eau
maximale dans laquelle une personne adulte peut se mouvoir sans
difficulté.
Plusieurs règles entourent cette obligation. Tous
d'abord, cet étage doit être facilement accessible aux personnes
résidentes, c'est à dire qu'il est nécessaire que
l'accès à cet espace puisse se faire depuis l'intérieur de
l'habitation. Il faut ensuite qu'il soit accompagné d'un accès
sur le toit et/ou d'un balcon à la fois pour pouvoir se manifester
auprès des sauveteurs mais également pour pouvoir être
évacué facilement. Enfin, comme tous ne peuvent être
évacués, il est nécessaire que cet espace puisse
être composé d'un minimum de confort. Dans ces conditions il doit
être d'une hauteur minimale de 1m80 avec une surface minimale de
6m2 ou de 1m2 par personne.
Si le catalogue des mesures de réduction de la
vulnérabilité préconise d'aménager les combles
existantes, ceci n'est possible que dans la condition qui est écrite
à l'intérieur de ce catalogue et qui préconise une hauteur
de 1m20. Dans l'Hérault, la hauteur est de 1m80 et très peu de
combles remplissent cette condition. De plus, peu d'entre elles sont
suffisamment renforcées au niveau du plancher pour être
transformé en lieu de vie temporaire. La construction d'un étage
sur une partie de l'habitation est donc dans la grande majorité des cas,
la seule solution afin de répondre aux exigences du PPRI.
La hauteur minimale d'eau à l'intérieur
de l'habitation doit donc être de un mètre. Sur la commune de
Marsillargues, fortement inondable, les hauteurs d'eau ne sont pas
aussi élevées que dans
les villes amont du Vidourle telle que Sommières
par exemple. Afin d' évaluer les habitations
nécessitant un espace refuge, la
première étape consiste à
évaluer la hauteur d'eau sur la commune pour une inondation du type de
2002. Ces hauteurs d'eau ne peuv
ent être données que par les fiches PHE
qui ont été faite lors de l'élaboration du PPRI.
Cependant, ces études ayant maintenant quelques années,
de nombreuses demandes de permis de construire ont été
faites dans la commune et envoyées à la DDTM34
afin d'évaluer leur conformité au regard du PPRI. Ces demandes de
permis de construire ont pour principal intérêt de renseigner la
hauteur du terrain des habitations concernées par une
intervention d'un géomètre et permettent ainsi
de pouvoir compléter les PHE officielles. On recense dans la commune de
Marsillargues, 66 fiches PHE et 32 côtes géomètres pour un
total de 98 points renseignés. A partir de ce recensement, il peut
être établi une cartographie des lieux
. (Cf. figure 14)
ou les hauteurs d'eau sont connues
Figure 14 : Recensement des hauteurs d'eau connues de la
crue de septembre 2002
Cette carte représente l'emplacement des
différentes hauteurs d'eau connues dans la commune. Le reste de la
commune n'est pas composée de PHE ponctuelles mais d'une
série d'is oligne de même hauteur d'eau.
Si ce nombre peut paraître conséquent,
notamment au regard d'autres communes du département, leurs
disparités géographiques ainsi que l'étendu du territoire
étudié ne permet pas d'évaluer au plus juste la hauteur
d'eau pour chacune des habitations. Dans ces conditions, il
est nécessaire de faire une interpolation de ces points. Cette
interpolation nous permettra d'estimer les parties du territoire ou se situent
les hauteurs
Cf. figure 15)
d'eau supérieures à un mètre.
(
Figure 15 : Interpolation des hauteurs d'eau
connues
Cette carte situe les parties du territoire de la
commune renseignées par des PHE ou la hauteur d'e au
est supérieure ou égale à un
mètre ainsi que les habitations
concernées par une hauteur d'eau, sur terrain naturel, supérieure
ou égale à cette hauteur. Il en ressort quatre
zones, l
a première se situe au nord. Il s'agit de la
zone ou les eaux s'accumulent derrière l'ouvrage et qui, en faisant
office de barrage, provoque une montée des eaux. La seconde se situe
juste en aval, à l'est de l'ouvrage. A cet endroit, l'eau
n'a
pas pu franchir l'ouvrage car des batardeaux ont
été installés mais ils
n créant une
cuvette (Cf.
ont permis une accumulation d'eau e photo n°3
et n°4). La
troisième zone est située dans le centre
ancien, il s'agit d'une cuvette. Enfin, la quatrième zone, la plus
importante en nombre de maisons concernées, se situe au sud ouest du
bourg. Cette partie du territoire ne se compose pas d'une cuvette topographique
comme le laisserait croire la cartographie. La structure en toit du lit du
Vidourle implique des hauteurs d'eau de plus en plus importantes au fur et
à mesure que l'on s'éloigne du lit mineur. De ce faite, la zone
représentée ici est sous estimée car elle continuerait, si
nous avions en notre possession d'autres PHE, plus vers l'ouest dans les
champs.
Photo n°3 : Point de passage Av. R. Salengro Photo n°4
: Batardeaux du poi nt de passage
Auteur : A. Martini Auteur : A. Martini
Dans les quatre zones, il y a 103 habitations
concernées par une hauteur d'eau au
niveau du terrain naturel supérieure à un
mètre ainsi que deux granges et deux transformateurs électriques.
(Cf. figure 16)
Figure 16
: Cartographie des habitations
potentiellement concernées par l'obligation de
créer un espace refuge.
Il y a donc 103 habitations potentiellement
concernées par cette mesure. Cependant deux points
doivent encore être évalués afin d'estimer le nombre
réel : la présence d'étage ainsi que la
hauteur d'eau dans l'habitation.
Le premier point est facilement évaluable.
Afin de répondre au critère du PPRI, l'espace
refuge doit être un vrai étage et pas des combles
aménagés. Après enquête
ie. (Cf. figure 17)
sur le terrain il en ressort une cartograph
Figure 17 : Localisation des habitations de plain pied
Cette carte est centrée sur la partie ouest de la
commune car c'est la seule zone sur les quatre où la hauteur d'eau est
supérieure à un mètre qui comprend des maisons de plain
pied. Cette zone concentre plus de la moitié des maisons potentiellement
concernées. Sur les 51 maisons situées dans cette partie du
territoire, 45 ont au moins deux niveaux et six sont composées d'un seul
niveau. La carte met en évidence des niveaux. La présence d'un
niveau dans l'habitation n'inclut pas la présence d'un étage mais
bien la présence d'un seul niveau habitable dans l'habitation, le
rez-de-chaussée.
Grâce à l'interpolation faite
précédemment et qui nous permet de connaitre, en plus de la
limite d'un mètre, l'évaluation des hauteurs d'eau par parcelle,
on s'aperçoit qu'elles ne sont pas très supérieures au
mètre. Dans cette zone, la hauteur d'eau maximale est de 135
centimètres mais elle est de seulement 105 centimètres dans le
cas des maisons avec un seul niveau. Dans ces conditions, la présence
d'un seuil, même de hauteur réduite, annihilerait l'obligation de
création d'un espace refuge. (Cf. figure 18)
Figure 18
: Localisation des habitations ayant l'obligation de
créer un espace refuge Malgré la présence de six maisons
de plain pied avec une PHE supérieure au mètre dans la commune de
Marsillargues, on s'aperçoit qu'aucune d'entre elle n'est
soumise
à l'obligation de créer un espace refuge.
En effet,
malgré l'absence d'étage, on distingue
le faite qu'elles ont été toutes surélevées par
rapport au terrain naturel lors de la construction.
, nous
Si cette mesure inclue dans le PPRI s'avère
inutile dans le cas de Marsillargues allons tenter d'estimer la demande pour
les trois autres mesures prévues.