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La gestion du risque inondation sur le bà¢ti existant. Evaluation financière des mesures incluses dans le PPRI de Marsillargues et estimation de la demande en fond « Barnier »

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par Alexandre Martini
Université de Montpellier III Paul Valéry - Master I GCRN 2010
  

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Le 14 Juin 2010

Université Paul Valéry Montpellier 3
UFR3 Géographie

Master de Gestion des Catastrophes et des Risques naturels

Présenté par :
Alexandre Martini

L

a gestion du risque inondation sur le bâti

existant

Evaluation

financière des mesures de mitigation

incluses dans

le PPRI de Marsillargues et estimation de la demande en fond

« Barnier »

~~~~~~~~~~~~~

Cette étude terminée, je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribuées à m'aider tant dans la réalisation que dans leur soutien.

Avant tout, je souhaite remercier le service des risques de la DDTM de l'Hérault pour m'avoir accueilli dans leurs bureaux et pour m'avoir confié des taches enrichissantes dans le domaine de la gestion du risque inondation et plus particulièrement en rapport avec les mesures de mitigation. Je remercie Sabine Baillarguet, chef de service, ainsi que ses collègues pour leur soutien et leur aide tout au long de mon travail.

Je tiens également à remercier Mme Le Maire de Marsillargues, Mme B. Vignon, pour m'avoir chaleureusement accueilli dans la commune et pour m'avoir permis de réaliser les enquêtes indispensables à la bonne réalisation de cette étude.

Pour sa patience, son écoute et son temps, je tiens à remercier tous particulièrement M. Freddy Vinet mon directeur de mémoire et co-directeur du master GCRN.

Diverses personnes ont collaboré à me fournir des renseignements et à m'aiguiller dans mes recherches et je tiens à leur apporter ma gratitude. Je pense notamment à Mme Sandrine Esquieu de la DDTM de l'Aude, à Mme Charlotte Parent de la DREAL, à M. Yoan Cassar de la DDTM du Gard ainsi qu'aux nombreuses autres personnes que je n'ai pas cité.

Merci aussi à ma famille pour leur aide ainsi qu'à Christina qui m'a soutenu et épaulé et pour qui ce mémoire est tous naturellement dédié.

A tous ceux cités ainsi qu'aux autres, un grand merci.

Introduction 6

Partie 1 : Les mesures de mitigation : une diversité des approches. 11

1.1 La situation actuelle des mesures de mitigation en France 11

1.1.1. Définition et contexte législatif 11

1.1.2 Les cas concrets de l'Aude et du Gard 14

1.1.3. L'état des lieux dans l'Hérault 22

1.2. Les mesures de mitigation : un problème émergent au plan international 27

1.2.1. La gestion du risque inondation aux États Unis, l'exemple du comte de
Polk, Oregon 27

1.2.2 Les mesures de mitigation en Suisse, une approche plus commune à celle
de la France 30

1.2.3. L'Angleterre, un assistanat étatique très présent 34

1.3. Etude du PPRI de Marsillargues 38

1.3.1 L'élaboration et la mise en place du PPRI 39

1.3.2. Étude de la crue des 8 et 9 septembre 2002 sur le territoire de la commune de Marsillargues 41

Partie 2 : Etude sur les moyens à mettre en oeuvre dans le cadre de la
réduction de la vulnérabilité du bâti existant
45

2.1. Marsillargues, une commune à grands enjeux 45

2.1.1. Identification des habitations en zone inondable 45

2.1.2. Localisation des enjeux publics et des bâtiments collaborant à la gestion de
crise 47

2.1.3. Elaboration d'une typologie des habitations concernées 50

2.2. Recensement des mesures obligatoires sur le territoire communal 52

2.2.1. Méthode d'élaboration de l'auto diagnostic 52

2.2.2. L'espace refuge, une mesure lourde pour des biens localisés 55

2.2.3. Localisation des mesures légères sur Marsillargues 61

2.3. Estimation du cout des travaux et des études sur l'ensemble de la commune 67

2.3.1. Méthodologie d'évaluation des coûts 67

2.3.2. Calcul des frais par mesure 72

2.3.3. Estimation globale à l'échelle communale 74

Partie 3 : De la détermination des aides disponibles à l'évaluation des
besoins en fond « Barnier »
76

3.1. Les différentes aides financières 76

3.1.1. Le FPRNM : définition et fonctionnement d'un fond à prélèvement général 76

3.1.2. Une possibilité d'élever le plafond de subvention dans le cadre de la
réduction de la vulnérabilité : l'ANAH 79

3.1.3. L'implication des autres acteurs dans la réduction de la vulnérabilité 83

3.2. Evaluation de l'appel en fond public issu du fond « Barnier » 85

3.2.1. Une subventionabilité basée sur la valeur vénale des biens, appréciation
des biens à usage d'habitation 85

3.2.2. Rappel des couts et estimation par type d'habitation 87

3.2.3. Détermination de la demande globale en subvention 89

Conclusion 90

Bibliographie 92

Liste des figures 96

Liste des tableaux 98

Liste des photographies 99

Liste des annexes 100

Introduction

La prise en compte du risque inondation est ancienne. Dès 1935, la loi du 30 octobre a institué les plans de surface submersible (PSS). Il s'agit de l'un des ancêtres du Plan de prévention des risques inondations (PPRI) car de nombreux points communs existent entre eux : ils étaient ordonnés par le ministère des travaux publics, ils comportaient des zonages de surface considérés comme inondables, ils étaient approuvés après enquête public et, ce que ne fait cependant pas le PPRI, cartographiaient les obstacles ou les freins à l'écoulement (digues, plantations...).

Ces PSS ont été suivis d'autres lois importantes concernant la gestion du risque inondations. La loi du 5 février 1971, concerne le financement des aménagements soit par le ministère de l'équipement s'ils relevaient d'un intérêt national soit par le préfet. La loi du 10 juillet 1973, autorise les collectivités territoriales ou les syndicats mixtes à entreprendre des travaux de protection contre les inondations. Enfin la loi sur l'eau du 3 janvier 1992 complétée par le décret 93-743 du 20 mars 1993 crée les schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui ont, parmi leurs nombreux objectifs, la protection contre les inondations.

Les plans d'expositions aux risques (PER) ont été institués par la loi du 13 juillet 1982 mais, par une procédure trop longue et trop complexe à mettre en place, ils ont été remplacés par les PPRI qui ont été créés le 2 février 1995 et constituent, aujourd'hui, le principal objet juridique d'occupation du sol pour la prévention des risques contre les inondations.

Selon l'article R.562-3 du Code de l'Environnement, le PPRI doit comprendre :

· Un rapport de présentation : indiquant le secteur géographique concerné, la nature des phénomènes naturels pris en compte et leurs conséquences possibles compte tenu de l'état des connaissances

· Un ou plusieurs documents cartographiques délimitant les zones d'exposition aux risques

· un règlement prisant les mesures d'interdiction pour la construction de nouveaux et bien et, pour les PPR les plus récents, les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde.

Il est a noté que les documents cartographiques doivent se composer d'une carte d'aléa qui est faite à partir des observations et des modélisations et d'une carte de zonage qui est obtenue par le croisement de l'aléa et des enjeux.

Le PPR est établi sous l'autorité du préfet de département et par le service des risques de la DDE de ce même département. L'établissement d'un PPRI peut être découpé en quatre phases :

· phase d'élaboration : durant cette phase, les élus de ou des communes concernées sont informés de la prescription d'un PPRI pour leur territoire. Cette prescription est rendue officielle par arrêté préfectoral. Suit ensuite l'élaboration du dossier par les services concernés, aidés par des cabinets privés et qui détermineront les aléas et donc le zonage ;

· phase de concertation : cette étape dans la procédure d'élaboration débute avec la concertation avec les élus et, via des réunions publiques, avec la population. L'envoi du projet de PPRI fait suite à ces réunions et permet aux différents conseils municipaux de réfléchir aux différents zonages et le cas échéant de proposer des modifications. Une enquête publique est également organisée sous la direction d'un commissaire enquêteur afin de faire connaître aux administrés les composantes et les obligations contenues dans le PPRI ;

· phase d'approbation : l'approbation est rendue officielle par arrêté préfectoral d'approbation du PPRI. Des mesures de publicité et d'information sont alors mises en place dans les journaux locaux, des dossiers déposés en mairies etc. C'est à cet instant que le PPRI est annexé au Plan local d'urbanisme (PLU), et enfin la

· phase d'application : c'est pendant cette dernière phase que sont mises en oeuvre les mesures prévues par le PPRI dans les temps impartis par le règlement de ce dernier.

Le PPRI vaut, dès son approbation, servitude d'utilité publique. Il est en effet annexé au PLU dans les deux mois qui suivent l'approbation par le préfet.

Des sanctions sont prévues en cas du non respect des dispositions du PPRI et elles dépendent de l'infraction commise :

· infraction à l'encontre des mesures établies et intégrées dans le PLU ;

· infraction à l'encontre des mesures au titre de la réduction de la vulnérabilité et

· infraction à l'encontre des mesures qui auraient pu, lors d'un sinistre, empêcher des dommages aux personnes.

L'approbation d'un PPRI soumet la ou les communes concernées à des obligations qui sont : l'information préventive et le plan communal de sauvegarde (PCS).

En effet depuis la loi « risque » du 30 juillet 2003, tous les maires dont les communes sont couvertes par un PPRI doivent délivrer au moins une fois tous les deux ans auprès de la population une information préventive sur les risques naturels encourus dans la commune. Cette procédure s'accompagne d'une obligation annuelle d'informer, selon le moyen le plus adéquat, les administrés sur les mesures obligatoires et recommandées en matière de réduction de la vulnérabilité du bâti existant.

Le PCS est rendu obligatoire dans les deux ans qui suivent l'approbation du PPRI conformément à l'article 8 du décret n°2005-1156 du 13 septembre 2005. Il regroupe les documents de compétence communale contribuant à l'information et à la protection de la population. Il comprend :

· le document d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM) ;

· le diagnostic des risques et des vulnérabilités locales ;

· l'organisation assurant la protection et le soutien de la population et

· les modalités de mise en oeuvre de la réserve communale de sécurité civile.

Le PPRI comprend donc depuis 2003 des mesures de réduction de la vulnérabilité, appelées également mesures de mitigation. La définition retenue par les PPRI de l'Hérault est « action d'atténuer les effets d'un phénomène sur les biens existants ». Cependant, le Groupe de travail relatif à la sécurisation juridique du contenu réglementaire des PPRN établi le 1er Juillet 2008 souligne le faite qu'il n'existe pas de définition législative ou réglementaire de la notion de « réduction de la vulnérabilité ». Or, elle constitue, selon ce groupe, un pan important de la politique de la prévention

des risques naturels pour lequel il est important de choisir une définition car il y a confusion entre les différents services. Ils l'interprètent soit comme une non-augmentation de la vulnérabilité soit comme une réelle réduction comme c'est le cas pour la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM1).

Cette étude portera essentiellement sur ces mesures. Le département de l'Hérault a, conformément à la loi, inclus des mesures de mitigation dans les PPRI approuvés et il a l'obligation de les subventionner si demande est faite par l'intermédiaire du fond de prévention des risques majeurs (FPRNM) appelé communément fond « Barnier » datant de 1995.

On note cependant que du retard a été pris à tous les échelons en ce qui concerne la réalisation de ces mesures prévues. En effet aucune demande de subvention n'a été demandée depuis le début de cette mise en place en 2006 que ce soit de la part des mairies ou des particuliers. En prévision d'une naissance des demandes, la DDTM de l'Hérault est seulement en train d'organiser en interne le traitement. En 2009 ce service s'est doté d'un budget prévisionnel pour l'année 2010 de 50 000€ pour faire face à cette future demande.

Si ce budget semble réaliste au vu du faible nombre de demande qui sont attendues, aucune étude ne s'est portée sur la demande réelle de subvention que le département de l'Hérault aurait à faire face si ces mesures venaient à se démocratiser.

Il serait donc intéressant, dans le cadre de ce mémoire, d'étudier les coûts réels d'une mise aux normes d'une habitation et d'en déduire l'appel de fond nécessaire que cela engendrerait.

Pour se faire, nous prendrons en exemple la commune de Marsillargues située sur les rives du Vidourle. Si ce choix local permet une bonne maitrise du sujet, cette étude a vocation à développer une méthodologie de travail qui est à la fois compatible sur d'autres communes mais également sur des territoires plus grands.

En premier lieu, pour traiter sérieusement ce sujet, il convient d'avoir une approche
théorique qui nous permettra à la fois de définir les mesures de mitigation, de

1 La Direction départementale de l'équipement (DDE) s'est regroupée avec d'autres services déconcentrés de l'état en janvier 2010 pour devenir la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM)

comprendre et analyser ce qui se fait ailleurs en France et à l'étranger mais aussi d'analyser le PPRI de Marsillargues.

Ensuite, l'identification des enjeux et la typologie des habitations présentes sur la commune sera élaborée afin de permettre une évaluation des coûts des travaux rendus obligatoires sur la commune.

Enfin, après avoir chiffré ces travaux, nous évaluerons dans une dernière partie la demande réelle en subvention issues du fond « Barnier ». Pour ce faire, nous détaillerons avant toute chose les différentes aides proposées ainsi que leur mode de fonctionnement, pour ensuite estimer la demande en subvention.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld