3.3.3. Les problèmes politiques
La question de l'électrification rurale n'est pas sans
engendrer des problèmes d'ordre plus politiques même si le
Bénin a déjà résolu l'un d'eux en mettant en place
une politique pour l'électrification rurale. Gérer des programmes
d'énergies renouvelables demande du personnel qualifié pour
assurer le côté technique (mettre au point et fabriquer les
équipements) et pour développer une critique constructive dans le
pays grâce à des analystes politiques, des responsables
économiques et des ingénieurs maîtrisant le domaine du
solaire. Actuellement, le pays possède du personnel qualifié et
il existe une critique constructive notamment au sein de l'ABERME et dans le
domaine des ONG employant des ingénieurs et des techniciens
qualifiés dans l'énergie solaire. Seulement ces ressources
humaines restent marginales et se concentrent dans les grandes villes et en
particulier à Cotonou. Les personnes opérant dans le domaine de
l'électricité et de la mécanique le font
généralement dans le cadre du secteur informel, sans
nécessairement posséder de qualification141, et ce en
particulier dans les zones rurales. Cela peut expliquer le faible taux
d'adoption des énergies du photovoltaïque dans les zones rurales
car les utilisateurs de cette technologie doivent compter sur des
expatriés ou des techniciens installés en ville142.
3.3.4. Les problèmes environnementaux
L'électrification solaire comporte également des
problèmes environnementaux, notamment en termes de gestion des
déchets avec les batteries et les tubes fluorescents qui doivent
être changés au cours de la durée de vie du système.
Étant donné qu'aucun système de traitement des
déchets n'existe au Bénin, si rien n'est prévu pour les
traiter (sur place ou à l'étranger), ils risquent d'être
jetés dans la nature et de polluer l'environnement. Il en va de
141 Les électriciens sont obligés désormais
de suivre une formation pour pouvoir travailler dans le secteur.
142 Dessus 2007, 26- p.47
même pour les accumulateurs utilisés pour les
chargeurs solaires : ce sont généralement des accumulateurs au
nickel-cadmium qui, malgré de nombreux avantages (charge simple et
rapide, grande durée de vie, faible coût...),
s'auto-déchargent rapidement et le cadmium constitue un polluant. Quant
aux modules, leur recyclage pose également problème : même
s'ils étaient envoyés dans des pays avec des capacités de
traitement des déchets, aucune filière spéciale n'existe
aujourd'hui pour les recycler et on ne sait aujourd'hui recycler que 20% des
modules étant donné qu'il est difficile de séparer les
différents matériaux (silicium, verre,
aluminium)143.
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