WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Diagnostic et redressement des entreprises en difficulté

( Télécharger le fichier original )
par Samir MEZIANE
SIBF -Alger - D.E.S. Banque 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3 Constater les difficultés :

L'entreprise pourra connaître toutes sortes de difficultés, et il est bien nécessaire de suivre l'évolution et l'enchaînement de ces difficultés dans le temps afin de pouvoir apporter les solutions adéquates.

Toutefois, et quelles que soit l'origine des difficultés, celles-ci aboutissent en fin de compte à un déséquilibre financier, auquel les dirigeants n'ont pas été en mesure de remédier à temps.

3.3.1 Le processus de dégradation de la situation de l'entreprise :

La défaillance d'une entreprise résulte de l'aboutissement de plusieurs facteurs. Le processus de détérioration commence bien plusieurs années avant la déclaration de faillite.

On peut résumer ce processus comme suit8(*) :

?? Durant cette période, l'entreprise ne pourra maintenir ni la qualité de ses produits, ni le niveau des coûts de fabrication. Cette situation conduit automatiquement à une dégradation du rapport qualité/prix, d'où une baisse des commandes. À ce niveau, L'entreprise doit faire face à deux choix :


· Faire baisser les prix, et donc perdre sa rentabilité ;


· Maintenir le niveau des prix, et perdre des parts de marché.

?? Durant cette période, l'entreprise connaîtra une baisse sensible de son activité. En effet le cycle d'exploitation va enregistrer un retard, qui empêchera l'entreprise d'assurer ses échéances courantes.

Cela va entraîner une baisse du fonds de roulement net. Les frais financiers augmentent, et le résultat brut économique se dégrade.

?? A terme l'entreprise, et avec les problèmes d'exploitation, va épuiser tous ses moyens de financement. L'entreprise éprouve de plus en plus de difficultés pour assurer les échéances. Son endettement et sa dépendance vis-à-vis de sa banque et ses fournisseurs vont s'alourdir.

3.3.2 Le déséquilibre financier :

L'équilibre et le déséquilibre financiers d'une entreprise s'apprécient par référence au fonds de roulement dont elle dispose au regard des besoins de financement qu'exige son cycle d'exploitation.

L'évolution négative du fonds de roulement jouera donc un rôle fondamental dans le processus de dégradation. Le schéma suivant résume cette relation :

Schéma 9(*) : Les relations de causes à effets

3.4 Comprendre les difficultés de l'entreprise :

Il est souvent très difficile de cerner concrètement les causes de défaillance et de faire ressortir l'élément responsable du déclin de l'exploitation.

Plusieurs études sur les causes de défaillances des entreprises concordent pour dire que les causes principales relèvent de facteurs de fragilité et d'erreurs internes d'une part, et des facteurs liés à l'environnement d'autre part.

3.4.1 Les causes de vulnérabilités d'entreprise : 

a) défaillance « accidentelle » :

Les causes qu'on appelle accidentelles peuvent regroupées d'une part les véritables accidents (sinistre, accidents divers,...), mais aussi d'autres facteurs comme :

- Les litiges avec ses partenaires privés

- Les litiges avec ses partenaires publics (redressement fiscal,...)

- Escroquerie dont est victime l'entreprise

- Cas de force majeures (guerre, catastrophe naturelle,...)

- Accidents divers

L'accident peut constituer la première cause de difficultés d'une entreprise. Toutefois, il ne doit pas être interprété comme l'unique cause des difficultés. Il peut y avoir en même temps un processus structurel de dégradation de l'activité issue soit d'une modification défavorable de son environnement, soit d'un dysfonctionnement de son organisation interne. Ces facteurs rendent l'accident fatal pour la poursuite de l'activité de l'entreprise.

L'accident peut donc être le facteur déclenchant une situation de cessation de paiement dans le cas des entreprises vulnérables.

b) Caractère structurel de la réduction des débouchés :

Les problèmes des débouchés proviennent souvent de la baisse tendancielle de la demande adressée à l'entreprise. Elle peut être aussi le résultat de l'arrivée à échéance des contrats sans possibilités de renouvellement. Une entreprise en difficultés se caractérise par des pertes en chiffre d'affaire et par son incapacité à évaluer correctement son marché : mauvaise anticipation de la demande ou du comportement de ses concurrents. Cette mauvaise anticipation va influencer de manière importante sur la qualité de ses produits.

Ce problème de débouchés peut être atténué par des mesures qui permettront à l'entreprise une meilleure connaissance de son environnement et donc une adéquation aux besoins du marché.

c) La contrainte de financement :

Les difficultés d'origine financière sont nombreuses. En effet, une entreprise peut connaître un déficit de ressources propres conjugué d'un accès difficile aux crédits bancaires. Ceci est reflété par des niveaux de taux t'intérêts jugés trop élevés ou un refus catégorique de prêt. Le désengagement des bailleurs de fonds parait comme un facteur pouvant mettre en cause la survie même de l'entreprise.

La faiblesse des ressources propres se traduit par une hausse importante du levier d'endettement. Cette hausse a pour effet une augmentation artificielle de la rentabilité financière de l'entreprise.

L'augmentation des charges financières liées à un endettement de courte durée sera un handicap devant l'accroissement des fonds propres.

Pour les entreprises qui sont économiquement viable mais souffrant d'un manque de sources de financement, une injection de nouveaux fonds est nécessaire pour la sauvegarde de celles-ci.

Parmi les difficultés d'origine financière on peut citer le défaut de paiement d'un client important et l'allongement des délais clients. Ces deux facteurs mettent en évidence l'ampleur des retards de paiement sur les défaillances des entreprises. Ces situations engendrent, à l'entreprise une diminution de ses crédits avec ses partenaires commerciaux. Et en l'absence d'un financement bancaire, l'espoir de survie de l'entreprise va en diminuant.

d) Le système d'information interne :

Des problèmes d'information et de management contribuent aux difficultés des entreprises. Il s'agit surtout d'un système comptable déficient et de l'incompétence de l'équipe dirigeante. Dans ces cas, les dirigeants n'ont pas des informations suffisantes pour pouvoir apprécier correctement la rentabilité de leur entreprise et les différent frais d'exploitation. Ils n'ont pas aussi les compétences nécessaires pour pouvoir à la fois constater les difficultés auxquelles est confrontée leur entreprise, et de trouver les solutions adéquates.

Outre la mauvaise évaluation de leur environnement, certaines entreprises ont une vision déformée de leur niveau de performance. Elles auront tendance à surestimer leur actif et à sous évaluer leur dettes.

L'absence d'une information fiable et réaliste peut constituer une entrave à la prise de conscience des difficultés, et ainsi retarder toute possibilité de l'ouverture d'une procédure de redressement. Pour les entreprises en difficultés réagir vite signifie augmenter les chances de sauvetage l'entreprise.

e) L'influence des facteurs macroéconomiques :

L'influence des facteurs macroéconomiques sur la défaillance des entreprises concerne surtout les entreprises vulnérables. En effet, ces entreprises souffrent dés le départ de l'importance des ressources extérieures dans leur financement. Les variables liées aux conditions économiques générales sont :

?? Les conditions du crédit et le marché monétaire : le resserrement des conditions de crédit accroît le taux de défaillance des entreprises. Lorsque la solvabilité de l'entreprise se dégrade son accès au marché des capitaux et aux crédits fournisseurs devient de plus en plus difficile. Dans ces cas la banque joue un rôle important dans le financement de ces entreprises. A leur tour, et pour parer à tous risque, des mesures de resserrement des conditions de crédit sont prises et qui feront croître les risques de défaillances.

?? Le flux de création d'entreprise : la distribution des faillites dépend de l'age de l'entreprise. Les jeunes entreprises enregistrent un taux élevé de mortalité. La création de nouvelles entreprises entraîne, avec un décalage de quelques années, une impulsion des défaillances. Ces entreprises présentent des fragilités dues en premier lieu à leurs conditions de créations. En effet la majorité de ces entreprises ne disposent que du capital minimum requis par la loi. Le renforcement de leur fonds reste nécessaire pour le développement de ces entreprises.

?? La conjoncture économique : le chiffre d'affaires et les résultats sont liés à la conjoncture économique.

?? L'inflation : le rythme de dépréciation monétaire peut avoir une influence qui peut être favorable ou non sur la situation de l'entreprise. A court terme, ce phénomène joue en faveur des entreprises qui souffrent d'un endettement important car il leur permet de rembourser avec un argent déprécier. A moyen terme celles-ci voient une part croissante de leurs revenus absorbés par les frais financiers.

3.4.2 Caractéristique des entreprises en difficultés : 

Il est très difficile de déterminer le profil type pour des entreprises en difficulté. Toutefois on peut déterminer les caractéristiques communes de ces entreprises. La l'age, la taille, la forme juridique et la nature d'activité sont pour autant des éléments déterminant de la classification des entreprises.

a) L'age :

Le risque de défaillance est très important pour les jeunes entreprises. Les plus touchées sont celles âgées de moins de dix ans. Ces entreprises présentent une moindre performance et une forte dépendance du marché intérieur. Elles ont une clientèle peu diversifiée et une gamme de produit très limitée. Leur adaptation et réaction face au différent évènement reste très lentes et parfois inefficaces, ce qui explique l'importance de l'expérience et l'apprentissage dans la vie de l'entreprise.

b) La forme juridique :

Les entreprises individuelles sont beaucoup moins touchées par la défaillances que les sociétés. La dissociation entre le patrimoine de l'entrepreneur et celui de l'entreprise réduit l'impact de la défaillance. Face aux difficultés, un entrepreneur individuel aura tendance à réagir plus rapidement pour protéger son, patrimoine et celui de son entreprise.

c) La taille :

Le risque de défaillance reste plus élevé pour les petites et moyennes entreprises que pour les micro et grandes entreprises. La taille peut induire deux effets opposés :


· Au fur et à mesure que la taille de l'entreprise augmente, la dissociation entre le patrimoine de l'entrepreneur et celui de l'entreprise augmente. Cet élément joue dans le sens d'un risque croissant avec la taille de l'entreprise.


· A l'inverse, plus la taille de l'entreprise est importante, plus celle-ci est en mesure de bénéficier d'économie d'échelle, d'influer sur ses partenaires commerciaux et financiers. D'autres parts les grandes entreprises sont généralement les plus anciennes, elles bénéficient de ce point d'une plus grande expérience.

Il n'existe pas un profil type de l'entreprise en difficulté, des cas exceptionnelle peuvent exister et chaque entreprise est unique en son genre.

Une fois l'état de l'entreprise connu et ses difficultés affichées, la recherche profonde des difficultés est nécessaire. En effet, la détérioration progressive de sa situation financière n'est, en définitive, que le révélateur de causes beaucoup plus profondes et d'un processus de dégradation qui s'est étalé dans le temps. Cet examen pourra se faire à travers le diagnostic qui reste le meilleur moyen permettant de déceler les points faibles de l'entreprise et proposer un nombre de solution pour remédier à cette situation.

*** *** ***

CHAPITRE II :

* 8 F. Crufix et A.Derni, symptômes de défaillance et stratégie de redressement de l'entreprise, Maxima, p age 26

* 9 J.P.Thibault, Le diagnostic d'entreprise guide pratique, société d'édition et de diffusion pour la formation, Corenc 1989, page 312.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King