2. Les femmes migrantes
Tableau 2 : Identification des femmes interviewées.
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Age
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Niveau d'instruction
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Nationalité/origine
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Profession
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Situation matrimoniale
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Année du
diagnostic
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Nombre d'enfants
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Mary
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37
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Secondaire
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Française/Nigériane
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Aucune
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Veuve
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2001
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2
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Fatoumata
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25
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Supérieur
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Guinéenne
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Etudiante
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Célibataire
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2010
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Enceinte
de son premier enfant
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Lydia
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28
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Supérieur
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Camerounaise
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Aucune
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Divorcée
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2008
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0
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Source : enquête sur le terrain, Avril 2010,
JFM.
Ce tableau donne quelques informations sur les
caractéristiques des femmes interviewées dans le cadre de mon
étude. Par souci de confidentialité les noms des femmes sont
modifiés. Les femmes interrogées sont au nombre de trois, et
elles viennent toutes de différents pays d?Afrique subsaharienne. Deux
d?entre elles se connaissent : la Guinéenne et la Camerounaise. Les
femmes rencontrées sont plutôt jeunes.
Du point de vue administratif une femme sur trois a acquis la
nationalité française et les deux autres sont des
immigrées étrangères.
Concernant les conditions socio-économiques, je
constate que deux personnes sont sans profession et l?une poursuit des
études. Le niveau d?instruction montre que les plus jeunes ont un niveau
d?étude supérieur alors que la plus âgée a un niveau
secondaire.
Sur les trois femmes l?une est veuve, l?autre
célibataire et l?autre divorcée. Par ailleurs, je constate que
dans cet échantillon la découverte de
séropositivité ne date que des années 2000. Date à
laquelle les recherches sur le VIH/SIDA avaient déjà
considérablement évoluées. Les entretiens avec les femmes
migrantes furent très difficiles surtout pour Fatoumata qui venait
d?apprendre sa séropositivité. Malgré le fait que ces
femmes ont au minimum 5 ans de résidence en France, il y a toujours ce
sentiment de gêne, il y a une grande difficulté pour ces femmes de
parler de leur séropositivité, surtout si c?est avec une personne
africaine comme elle. En exemple, pour Mary c?est presqu?au bout de trois mois
que j?ai pu avoir un entretien avec elle.
II : Trajectoire des femmes
séropositives
L?étude des trajectoires a permis de comprendre le
vécu de ces femmes au sein de la société dans laquelle
elles vivent actuellement. A travers les parcours migratoires une comparaison
peut être faite entre ces femmes afin de comprendre les
différentes conditions et trajectoires où celles-ci ont
migré, ainsi que les conséquences de la
séropositivité sur leur vie.
Pour celles-ci, l?objectif premier est d?où elles
viennent et leur vie en France. On comprend ainsi à travers leurs
témoignages que la vie d?une personne n?est pas une suite
linéaire, mais se compose de plusieurs séquences et positions
sociales qui s?entremêlent. Leur niveau de vie dans leur pays d?origine
et celui qu?elles ont, une fois arrivées en France sont très
différents.
Ces femmes racontent leur vie comme une sorte de "roman photo"
à partir du moment où elles ont appris leur
séropositivité. En effet, c?est à partir de ce moment
là que tout a basculé. La honte, l?exclusion et la discrimination
deviennent de plus en plus déroutantes dans leur vie. Ainsi, un retour
au pays d?origine dans leur situation actuelle n?est pas envisageable.
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