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Les femmes migrantes et le VIH/SIDA a Poitiers

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par Jeanne Finda MILLIMONO
Universite de Poitiers - Master  2001
  

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1. Les malheurs de Fatoumata

Fatoumata est arrivée en France dans le but de poursuivre ses études à l?université de Poitiers. Très vite elle se retrouve confrontée à la dure réalité de la vie en France. Chez elle en Guinée, elle vivait dans une famille qui est à l? abri du besoin, malgré tout, sa famille tenait à ce qu?elle vienne poursuivre ses études en France ce qui se trouve être un luxe. Arrivée à Poitiers à l?age de 22 ans elle a du mal à s?habituer au rythme de vie européen, c'est-à-dire celui du « chacun pour soi ». Elle est habituée à être encadrée chez elle, à ne pas travailler ni à se soucier de ce qu?elle va manger. Dans l?incapacité d?avancer dans ses études, elle a du mal à trouver du travail et donc à subvenir à ses besoins, ce qui la pousse à se prostituer afin d?avoir de quoi manger. Dans ce mode de vie, elle rencontre un homme avec lequel elle décide de faire sa vie. Par amour elle accepte d?avoir des relations sexuelles sans préservatif, elle se

retrouve enceinte et c?est là qu?elle apprend sa séropositivité à Lyon où elle était allée rendre visite à une amie française qui ne connait aucun membre de sa famille.

Cette annonce de séropositivité a bouleversé le cours de sa vie. En effet, cela n?a fait qu?augmenter la précarité dans laquelle elle se trouve. Le "qu?en dira-t-on" lui fait beaucoup de peine et cela ne fait que l?enfoncer de plus en plus. En plus de cela, le fait de ne pas pouvoir en parler avec un membre de sa famille n?arrange pas les choses. Il y a donc une grande peur de stigmatisation au sein de sa famille au point de ne plus se soucier de son enfant ou de sa propre santé. Donc, à l?annonce de sa séropositivité, ses premières pensées furent pour les membres de sa famille, ensuite la communauté dont elle est originaire à Poitiers.

«ntes parents étaient persuadé que venir en France c'est le paradis sur terre j'en étais moimrme convaincue. La première année fut comme ci comme ca jusqu'à ce que mes parents cessent de m'envoyer de l'argent, il fallait donc que j'agisse. Maintenant, je suis enceinte sans un sou en plus de cela je n'ai pas pu supporter les études ici et je suis séropositive. Le pire c'est que je ne peux mrme pas en parler à ma famille. On a beau dire que rtre séropositive ce n'est pas la fin du monde mais crois moi autant mourir que de vivre cela. Je ne sais plus quoi faire, je ne pense même pas garder ce bébé. Il faut que je fasse quelque chose.»

Sa plus grande crainte c?est que cela se sache. En résumé, pour Fatoumata, il est hors de question de dévoiler sa séropositivité ; ça serait la fin du monde «autant mourir que de vivre cela».

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