Paragraphe 2 : Recommandations
La présente étude nous a permis d'évaluer
les facettes de la traite des enfants au Bénin. A la lumière des
résultats, on peut faire les principales recommandations pour lutter
activement contre le trafic des enfants.
A/ Recommandations à l'endroit du gouvernement
Le gouvernement Béninois a, ici, un rôle crucial
à jouer. Pour lutter activement contre le trafic des enfants, il doit
rapidement prendre des mesures et initiatives appropriées. A cet effet,
il doit :
ü adopter des réglementations visant à
condamner les auteurs et personnes impliquées dans toutes formes de
trafic. Autrement dit l'application effective des textes de protection et de
promotion des droits de l'Homme en général et ceux des enfants en
particulier ;
ü veiller à sensibiliser et former les services de
police ;
ü développer et/ou renforcer le dispositif
juridique et judiciaire ;
ü ratifier, adopter et appliquer les conventions
internationales relatives au trafic des enfants et des êtres
humains ;
ü développer, harmoniser et renforcer les
législations nationales. En d'autres termes la révision des
textes législatifs relatifs aux droits des enfants, est une tâche
essentielle qui consisterait à une revue des textes et à un
recyclage du personnel pour identifier les insuffisances, l'ancienneté
de certains textes et proposer des amendements selon les infractions et
violations constatées dans l'exercice de leur fonction. Cette
révision des textes devrait faire l'objet d'une collaboration avec les
services homologues des pays frontaliers pour coordonner ou identifier les
différences en prenant en compte le problème du trafic.
ü améliorer les politiques
frontalières ;
ü améliorer la protection légale des droits
des enfants ;
ü former les personnes chargées du contrôle
de l'application des nouvelles lois ;
ü garantir et améliorer la protection et les soins
apportés aux victimes de trafic.
Pour le suivi de l'étude, la Brigade de Protection des
Mineurs (BPM) et les ONG entreprendront une action immédiate pour la
capitalisation de l'information et des données statistiques sur le
trafic des enfants. Ceci requiert le renforcement des capacités et un
soutien logistique pour toute ONG intervenant dans le domaine et la BPM en vue
d'une collaboration efficace.
Les meilleurs acteurs à impliquer dans ce combat sont
les enfants eux-mêmes. Ceux qui ont été victimes de la
pratique et ceux qui ne le sont pas encore. Les différentes
interventions quotidiennes auront un impact positif si l'environnement social
et économique dans lequel elles s'inscrivent, assure une promotion
dynamique de l'être et de l'humanité. Il s'agira donc, pour
enrayer à terme les fléaux du trafic, de s'attaquer aux causes
profondes et réelles qui sont avant tout d'ordre
socio-économique.
La coopération tripartite entre institutions
internationales, Etat et ONG devrait se renforcer par l'apport de moyens
financiers et de compétence professionnelle pour permettre à ces
différentes structures nationales de lutter efficacement et de
manière durable contre le trafic des enfants dans les pays
concernés.
Au niveau de la coopération judiciaire, les
gouvernements victimes du trafic des enfants devraient :
§ prévoir des mesures permettant l'extradition des
trafiquants vers les pays où peuvent être réunies les
preuves des infractions ;
§ établir des règles de compétence
judiciaire extraterritoriale pour faciliter la poursuite et la condamnation des
trafiquants.
B- Recommandations à l'endroit des partenaires
au développement et à l'endroit des ONG
1- A l'endroit des partenaires au
développement
Plusieurs recommandations mérites d'être
énumérées :
- Répondre aux besoins réels des populations
à la base ;
- Continuer à respecter les engagements
vis-à-vis des promoteurs ;
- Tenir compte du professionnalisme des organisations non
gouvernementales dans le cadre des contrats de partenariat ;
- Débloquer les financements au moment opportun pour
une bonne exécution des activités sur le terrain.
Les institutions internationales constituent des
interlocuteurs privilégiés pour la diffusion des informations sur
le trafic des enfants dans le but de solliciter leur assistance pour la
résolution du problème. L'assistance à solliciter est
d'ordre:
- 1) technique dans le cadre du renforcement des
capacités; et financier pour l'exécution des programmes.
- 2) consultatif pour l'élaboration et
l'exécution des programmes dans les zones d'intervention.
2- A l'endroit des ONG
Il s'agira :
- de faire preuve de sérieux et de professionnalisme
dans l'exécution des activités, la justification des fonds
alloués serait indispensable pour une approche
intégrée des problèmes liés au trafic;
- de favoriser la collaboration entre organisations non
gouvernementales pour permettre la synergie des actions sur le terrain. Elles
devraient travailler avec les associations afin de diffuser l'information sur
le trafic et tenir compte de leurs suggestions pour la formulation de
programmes d'actions en les y associant. Il est souhaitable que les ONG forment
«un noyau dur» pour être un groupe- interlocuteur avec les
officiels et pour élaborer une stratégie de combat contre le
trafic ;
- d'assurer la formation continue de leur personnel ;
- d'avoir des données statistiques par rapport aux
projets exécutés ;
- de rendre visibles les activités en cours
d'exécution sur le terrain ;
- de faire des rapports périodiques sur leurs
activités.
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