CONCLUSION GENERALE
Le trafic des enfants existe dans toutes les régions du
monde. Il se différencie, simplement, d'un continent à l'autre en
fonction de la forme qu'il revêt.
Cette étude analytique indique bien que le Bénin
est effectivement un pays pourvoyeur d'enfants victimes de trafic.
Malgré, plusieurs textes de lois et règlements existants, le
trafic des enfants se poursuit et se développe au grand mépris de
toute morale, de toute éthique et en violation des règles en
matière des droits des enfants.
Cela sous entend que les lois seules ne peuvent pas changer la
situation, elles constituent un cadre de référence pour ce qui
est permis et ce qui n'est pas tolérable. La lutte contre le trafic doit
être dépassionnée, sans nationalisme exacerbé et
faire l'objet de concertation à plusieurs niveaux aussi bien au
Bénin, qu'entre d'autres pays concernés.
Par ailleurs, au regard des difficultés
rencontrées aujourd'hui par l'enfance, on se demande si l'on assiste
à un recul de la perception traditionnelle de l'enfant qui lui donne
toute sa valeur. Ainsi, la conscience collective doit établir les
limites de l'acceptable. L'enfant a toujours été la richesse du
pauvre et non sa marchandise.
Depuis l'affaire « Etireno »,
94 et la crise d'Abeokuta, 95 qui
ont éclaboussé le Bénin, d'importantes mesures ont
été prises pour éradiquer ce phénomène du
monde en général, et du Bénin en particulier ;
pourtant, force est de constater que ces efforts sont restés jusqu'ici
quelque peu épars car, le Bénin continue d'être un pays
récepteur, un pays pourvoyeur et un pays de transit. Tout le monde doit
donc s'impliquer dans la lutte pour une protection des droits de l'enfant et
lui assurer une protection contre toutes formes d'exploitation,
particulièrement contre le trafic des enfants qui favorise la
prolifération d'enfants travailleurs hors de leur Etat d'origine.
94Navire intercepté en 2001
dans le Golf de Guinée, chargé près de deux cent cinquante
enfants béninois victimes présumés de trafic.
95En septembre 2003, à
d'Abeokuta ville située à l'ouest du Nigéria, plusieurs
enfants béninois ont été récupérés
dans les carrières et gravier environnemental par la police
béninoise.
En conséquence, l'Etat béninois en
coopération avec les autres Etats, aussi bien du Sud que du Nord, doit
améliorer les politiques de lutte contre le trafic des enfants, et
créer un mécanisme pour leur rapatriement, leur
réinsertion et surtout y mettre les moyens nécessaires pour
favoriser la stabilisation des enfants dans leur milieu d'origine. Il doit
également favoriser l'accès aux ressources et aux
activités rémunératrices aux familles des milieux ruraux
afin de diminuer d'une certaine façon la paupérisation qui est
l'une des causes principales du trafic des enfants.
En effet, que l'adhésion aux traités relatifs
aux droits de l'homme et l'adoption d'une législation progressive et
surtout la poursuite rigoureuse et systématique des auteurs d'acte de
violation et de délits perpétrés à l'encontre des
enfants, sont un bon point de départ pour réellement
protéger les enfants contre la violation, l'exploitation, les mauvais
traitements, en d'autres termes contre le trafic des enfants.
Il faudra alors forger un partenariat englobant toutes les
couches de la société pour s'assurer que le droit de chaque
enfant de vivre dans un milieu protecteur est respecté, pour
dénoncer l'impunité des auteurs d'actes de violation à
l'encontre des enfants et pour donner à chaque enfant la
possibilité de se développer dans toute la mesure de ses
potentialités.
Il convient donc d'agir ensemble afin que la survie, le
développement et la protection des enfants du Bénin, ne
relèvent plus de la serviabilité mais constituent des
obligations morales et juridiques.
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