Section 2 : Propositions d'amélioration et
recommandations
Plusieurs types d'actions pourraient être mises en
oeuvre pour lutter contre le phénomène du trafic des enfants. A
court et moyen termes, les actions pourraient se concentrer notamment sur
l'amélioration de la connaissance du phénomène du trafic
(origine du phénomène, méthodes utilisées par les
trafiquants,...), la sensibilisation, la mobilisation, la prévention, la
protection et la réinsertion des enfants victimes de trafic.
A long terme, les actions pourraient se concentrer sur la
lutte contre les causes structurelles du trafic et l'amélioration des
politiques d'immigration et d'accueil ainsi que les politiques de
régularisation des réfugiés. Toutes ces initiatives
doivent, être accompagnées d'une importante volonté
politique, de moyens matériels adéquats et des compétences
spécialisées appropriées.
En regard de ces constats, une série d'actions
pourraient être mises en oeuvre aux niveaux national, voire
régional et international.
Paragraphe 1 : Propositions
d'amélioration
Après avoir énuméré les limites en
matière de lutte contre le trafic des enfants au Bénin, il
paraît judicieux de proposer des approches de solution. Dans le cas de
cette étude, une attention sera mise sur les approches de
réinsertion et de sensibilisation. C'est à cette tâche que
s'attellera cette rubrique.
A/ Approche sur la question de la réinsertion
La réinsertion vise des enfants victimes
précisément identifiés, dont la trajectoire personnelle a
déjà connu une orientation vers le trafic et l'exploitation.
Elle consiste en effet, non seulement à
réintégrer l'enfant dans une famille d'accueil mais à
identifier avec lui un projet qui aboutira à son insertion dans la
société. Ce projet peut être un retour à la vie
scolaire qui devra se solder par un diplôme ou une mise en apprentissage
qui devra aboutir à l'obtention de diplôme et à
l'installation d'un atelier par exemple. La réinsertion est donc un
processus qui inclut la réintégration de l'enfant.
Une réinsertion sociale réussie devrait donc
offrir à un enfant ayant été victime de trafic et
d'exploitation une chance réelle et durable de ne plus revivre de telles
situations, dangereuses et destructrices. Ceci suppose qu'il réussisse
à s'autonomiser et à se développer positivement, dans le
respect de ses droits, de manière acceptable pour la
société à laquelle il appartient.
Dans un souci d'efficacité et d'efficience, ne
pourrait-on faire en sorte que les efforts de réinsertion entrepris en
faveur de certains enfants victimes puissent servir, non seulement à
prévenir une nouvelle victimisation desdits enfants, mais encore
à prémunir d'autres enfants vulnérables contre les dangers
du trafic ?
A ces questions, il faut répondre par l'affirmative,
à condition cependant que ces actions de réinsertion permettent
véritablement d'opérer des transformations et des changements
à des échelles plus larges que celles des enfants
bénéficiaires : familles, clans, groupes
générationnels, communautés locales. Or, il est important
de le noter, cette approche de la réinsertion va de pair avec une
approche de la prévention qui ne cadre plus tout à fait avec ce
qui a été le plus souvent développé par les acteurs
de la lutte contre le trafic d'enfants au cours des cinq ou huit
dernières années, à savoir la « sensibilisation
» intensive des populations locales au sein de zones qualifiées de
« pourvoyeuses ».
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