Aujourd'hui le Camelódromo da Uruguaiana en centre
ville. Dé nition de quelques termes propres au Camelódromo
Il existe au sein du Camelódromo un certain nombre de
termes qu'il est important de dé nir. Pour quelques-uns, il m'a paru
plus simple de les conserver en portugais, pour d'autres, moins ambigus nous
passerons au français. A chaque fois il sera précisé sous
quelle forme nous les retrouverons au long du mémoire. Pour la plupart
des mots ce vocabulaire a été instauré par les camelots
eux mêmes, n'a rien d'o~ ciel, et est spéci~ que au
Camelódromo. Le connaître permet parfois d'éviter des
malentendus au cours des entretiens avec les camelots, mais, en ce qui concerne
ceux avec les clients, les dénominations sont nombreuses et souvent
hasardeuses.
Tout d'abord à propos de ce type de lieu de vente dans
sa globalité, il connaît plusieurs appellations. A propos de celle
de Camelódromo, comme déjà dit précédemment
ce terme n'existe pas dans le dictionnaire, il est cependant connu et
utilisé de tous. Dès la création de ces premiers centres,
on peut déjà lire le mot Camelódromo dans les journaux,
utilisé entre guillemets. Cela dit à cette époque le terme
o ciel était Centro Popular de Comércio (centre
populaire de commerce). Cette appellation n'est aujourd'hui plus
d'actualité.
Ainsi de nos jours Camelódromo, et
Mercado popular (marché populaire), sont les deux
termes les plus couramment utilisés pour parler de ce centre de
vente.
Dans le cas de notre marché étudié, nous
parlerons donc du Camelódromo da rua Uruguaiana, de même Mercado
Popular da rua Uruguaiana, et même parfois tout simple
Uruguaiana. On note ainsi que le simple nom d'Uruguaiana, qui
à la base est le nom de la rue ou il se trouve désigne
aujourd'hui ce lieu de vente lui même. Cette dernière appellation
est bien plus rencontrée lors des discussions avec des clients qu'avec
celles avec des vendeurs pour lesquels le nom Uruguaiana est resté avant
tout celui de la rue.
Le Camelódromo est composé de quatre parties,
qui étaient originellement des ilots, séparées par des
rues. Ces parties sont nommées quadras. C'est un terme
général qui désigne un espace rectangulaire. Elles portent
chacune une lettre, qui permet de les di érencier, nous avons donc les
quadras A, B, C, et D.
A l'intérieur des quadras, les camelots
possèdent chacun leur point de vente, appelé le plus souvent
box. Un box généralement est un petit espace
d'1,50 mx1,50 m, dans lequel s'organise le vendeur. Il réside une
ambiguïté dans le fait que box désigne à la fois la
boutique, et à la fois la mesure énoncée ci-dessus
(1,50x1,50). Cela complique donc la compréhension lorsque des camelots
se sont associés pour faire des boutiques plus grandes, expliquant ainsi
« mon box fait trois box ». J'ai choisi de conserver les mots quadra
et box ne sachant comment les traduire.
Ce point de vente est parfois désigné par les
termes barraca ou loja. Barraca
désigne une petite installation précaire (et également
une tente) alors que loja est le terme utilisé dans le langage courant
pour désigner
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Solto na Cidade - Uruguaiana
N
une boutique. Ces deux mots sont souvent utilisés par
les camelots se référant à leur point de vente et bien que
di érents de sens j'ai préféré les traduire tous
les deux par le mot boutique, étant donné leur
fonction. Cependant pour éviter toute réduction, lors des
retranscriptions d'entretiens je préciserai à chaque fois entre
parenthèse le terme utilisé en portugais.
Ces boxes sont regroupés en sortes de petits ilots qui ne
portent aucun nom à ma connaissance, par contre le vide qui les
sépare est nommé corredor (soit
couloir).
Il existe également de grands vides, que les camelots ont
pourvu de quelques plantes et bancs, donnant ainsi au lieu un caractère
de place publique. Ces espaces sont d'ailleurs appelés
places (praça)
En ce qui concerne les vendeurs eux mêmes, on discerne
deux familles, le camelo ou ambulante, et
le vendedor, comerciante ou
lojista. La première famille désigne ces vendeurs de rue
sans point de vente ~ xe, ou du moins o cialisé. Ils sont
considérés comme des personnes en marge du système,
à la situation précaire et au revenu très faible. Au cours
de ce travail je traduirai ces deux termes par celui de
camelot. Avec la sédentarisation des camelots dans les
camelódromos, certains de ces camelots se donnent un autre statut avec
les termes moins réducteurs de vendedor ou
lojista. C'est le nom donné aux vendeurs qui
travaillent dans des boutiques formelles. Pour ces deux termes j'utiliserai
ainsi en français celui de vendeur. Toutes ces
appellations sont avant tout une question de point de vue, comme nous le
verrons plus tard. En e et ils varient beaucoup suivant les interlocuteurs
rencontrés, et sont le re~ et de l'ambiguïté de la
situation.
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Figure 11: Vocabulaire du Camelodromo illustré
par l'exemple de la quadra C
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Vue Aérienne sur le Camelodromo
Organisation actuelle du Camelodromo - 2008
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