SECTION 3. RECOMMANDATION DE POLITIQUES ÉCONOMIQUES
Les résultats des tests de causalité montrent
que globalement, pour les pays testés, la consommation
d'électricité et la croissance évoluent de manière
indépendante (hypothèse de neutralité de Yu et Choi,
1985). À part la Côte d'Ivoire (qui présente simplement une
causalité unidirectionnelle de la consommation
d'électricité à la croissance), il n'y a point de
causalité ni de relation de long terme entre ces deux grandeurs. Ces
résultats sont semblables avec ceux obtenus par Kane (2009) sur
données de panel hétérogènes pour les pays de
l'UEMOA. Cette situation peut s'expliquer par le fait que l'énergie
électrique occupe une part négligeable dans le bilan
énergétique de l'Union, dominé par la biomasse. Cela
montre aussi que ce secteur n'est pas encore assez structuré pour
assurer le rôle qu'il a joué dans le développement des pays
industrialisés car la contribution de ce secteur de l'énergie et
son influence sur la croissance économique restent incontestables, tel
que le montre la chaîne énergétique économique dans
la figure 2.
Face à une situation pareille, la recommandation
principale reste la réorganisation du secteur de
l'électricité et la poursuite de l'extension des réseaux
électriques vers les populations ayant un accès difficile
à cette ressource. Si cette politique tarde à donner des
résultats dans les pays de l'Union, c'est parce qu'elle n'a pas
été accompagnée de mesures adéquates.
D'après les résultats obtenus à travers ce travail de
recherche, quelques recommandations supplémentaires de politiques
économiques peuvent être faites. Elles vont essentiellement dans
le sens d'une restructuration du secteur de l'électricité. De
plus, vu le rejet de l'hypothèse de causalité dans la plupart des
pays testés, une politique d'économie d'énergie doit
être d'avantage mise en exergue dans un contexte de crise
énergétique caractérisée par l'insuffisance de
l'offre d'énergie électrique.
3.1. DÉVELOPPER LES
INFRASTRUCTURES ÉNERGÉTIQUES RÉGIONALES
Toutes les théories de la croissance s'accordent sur le
fait que l'accumulation du capital physique est un facteur essentiel de la
croissance. De façon générale, ces infrastructures
comprennent entre autres le réseau de fourniture
d'électricité et ont un double rôle : accompagner la
production des secteurs productifs et satisfaire les besoins des consommateurs
(Kassé, 2002).
L'UEMOA doit rechercher de manière vigoureuse des
solutions aux problèmes d'infrastructures en vue de maintenir et
d'accélérer sa croissance économique. Pour un grand nombre
de pays, des actions indépendantes sur le plan international ne pourront
pas combler l'écart énergétique en raison du coût
élevé des investissements dans le secteur et de la
répartition inégale des ressources énergétiques.
Par conséquent, pour assurer une exploitation judicieuse des ressources
hydroélectriques, de gaz naturel et d'autres ressources, il faudra
renforcer l'intégration régionale et développer des
infrastructures énergétiques régionales.
Concernant le financement de l'infrastructure
énergétique pour la croissance, certaines questions importantes
doivent être considérées, notamment : (a) les options de
financement des grands besoins d'infrastructure énergétique sans
pour autant augmenter le fardeau de la dette ; (b) l'importance de
l'intégration régionale dans la promotion du commerce
transfrontalier de l'énergie électrique ; (c) la promotion de la
mise en commun des ressources énergétiques ; (d) la
nécessité d'intégrer les politiques
énergétiques aux stratégies nationales de
développement et d'aborder la question des allocations
budgétaires inadéquates au secteur énergétique.
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