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Les obstacles au développement des petites et moyennes entreprises au bénin : le management et le financement

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par Isidore DAGOUDO
Université d'Abomey-Calavi (UAC) du Bénin - Maîtrise Es Sciences Economiques option Sciences de Gestion 2008
  

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II - : Etude empirique

La plupart des recherches affirment que l'environnement béninois est défavorable et empêche le développement des entreprises. Mais il n'y a pas que le cadre institutionnel ; il y a aussi le management des entrepreneurs et le problème de financement.

A- Education et formation continue des entrepreneurs (y compris les employés)

Les liens entre la croissance économique et l'éducation sont bien connus. Les externalités générées par une amélioration de l'éducation (meilleure adaptabilité et capacité d'apprentissage) accroissent le stock de capital humain existant dans un pays et favorisent la croissance économique. En 1999, environ 1,1 million d'étudiants étaient impliqués dans le système éducatif au Bénin, à divers niveaux : 82 % des étudiants étaient au niveau primaire, 16,4 % étaient dans le système secondaire et 1,6 % étaient dans le supérieur. Toutefois, le système éducatif béninois a de nombreuses faiblesses qui se traduisent par un fort taux d'abandon et de nombreux redoublements d'étudiants. Il est en outre caractérisé par des problèmes d'allocation de ressources

budgétaires. Certaines des conséquences de ces faiblesses se retrouvent dans les résultats de l'Enquête sur le Climat des Investissements au Bénin effectuée par la Banque Mondiale. Moins de 20% des employés (y compris les entrepreneurs) ont suivi une formation technique (Voir graphique 4 qui présente les employés de quelques pays africains selon leur niveau d'étude).

Quant à la formation continue, moins d'un cinquième des entreprises au Bénin fournissent une formation externe et continue à leurs employés (y compris les entrepreneurs eux- même), ce qui place le Bénin loin derrière d'autres pays africains pour lesquels des données récentes sont disponibles (confère graphique 5).

En effet, «90 pour cent des entreprises créées dans notre pays périclitent au bout de 5 ans de vie » a affirmé l'AIJF-Bénin8. Cela est dû en partie au manque de préparation des entrepreneurs qui se lancent sans avoir les pré-requis a-t-elle complété. Or la faillite d'une entreprise en termes économiques se traduit par une perte de capitaux car les investissements de départ ne sont jamais rentabilisés. Et cette perte de capitaux engendre la paupérisation d'une partie de la population. La rentabilité des investissements se pose comme un problème primordial. Dans leur mémoire, KOFFI et SODJINOUTI (2001) affirment que les promoteurs de PME ignorent tous les critères de rentabilité et de productivité et ne font confiance qu'à leurs expériences personnelles. Ce qui conduit souvent à des choix d'investissements inappropriés aux activités qu'ils se proposent de mener.

Ainsi, deux approches furent utilisées par les études pour cerner les causes de la défaillance :

· La première vise à expliquer la défaillance de l'entrepreneur par son environnement externe ou par les lacunes de son système interne de gestion ;

· Par contre la deuxième approche cherche à prédire la défaillance à partir d'un ensemble d'indicateurs et de ratios financiers.

8 Article publié par l'AIJF-International Bénin sur www.osc.bj.refer.org (2006)

D'après les études qui représentent la première catégorie, les facteurs susceptibles de concerner la perdition d'entreprise se rattachent principalement au manque de capitaux, à l'incompétence des gestionnaires, à la concurrence et à l'endettement. En se référant à cela, il faudrait ajouter ce que Argenti (1976) cité par (Foldel A. et Daniel Z.1996) appelle la mauvaise attitude des propriétaires, surtout ceux des petites entreprises, qui seraient victimes de leur propre style de gestion les empêchant de se réajuster adéquatement à une perturbation dans l'environnement telle une baisse de la demande par exemple. A ce sujet, notons que Argenti (1976) affirme que le processus de défaillance se déroule en trois étapes, la première étant causée par la rigidité du style de gestion due à une nature autocratique du propriétaire. Cette situation limite le degré de réaction de l'entreprise dans la capacité d'élaborer des stratégies adéquates de rechange. Ceci amène l'entreprise dans la deuxième étape caractérisée par les erreurs de gestion qui activent la dégradation de la situation de l'entreprise et qui enclenchent la troisième partie, celle de la défaillance au cours de la quelle apparaissent les symptômes financiers notamment. Ce sont ces symptômes qui sont captés sous formes de ratios financiers nettement différents de ceux d'entreprises plus saines. La principale critique des études de cette catégorie provient du choix subjectif des variables à considérer. Ces critiques justifieraient le recours aux études de la deuxième catégorie, c'est à dire celles basées sur les modèles financiers capables de prédire la défaillance. En effet, cette deuxième approche vise à détecter les ratios qui, seuls ou combinés avec d'autres pouvaient prédire longtemps à l'avance les difficultés financières de l'entreprise. L'étude classique en la matière est celle de Bardos (1996) qui montraient que les ratios financiers des entreprises défaillantes se comportaient de façon significativement différents de ceux d'entreprises saines et que par conséquent, en les utilisant, on pouvait classer correctement les entreprises de l'échantillon et ce, un an avant la défaillance.

En effet, les indicateurs financiers reflètent les résultats de décisions stratégiques et opérationnelles prises par les gestionnaires. Allant dans cette optique, Foldel A. et Daniel Z.(1996) ont réalisé des études sur le Canada qui montrent que les deux premières causes qui expliquent le plus la défaillance sont : l'endettement et l'incapacité du gestionnaire à prédire les menaces de l'environnement.

« Au Bénin, 98 pour cent des entreprises sont des PME, plus de 60 pour cent des PME sont des micros entreprises ou entreprises artisanales ou agricoles employant moins de 20 personnes ou parfois même réduites à la seule personne de leur propriétaire » a souligné SOUFIANO9. Il a poursuivi en ajoutant que la plupart des réformes mises en oeuvres à ce jour n'ont pas permis de corriger cette situation. L'environnement économique international caractérisé par la libéralisation des échanges dont le corollaire se trouve dans les accords internationaux aura pour conséquence la marginalisation continue de l'économie béninoise, si rien n'est fait rapidement pour donner un souffle nouveau au secteur privé, a-t-il prévenu. Or «Dans le secteur privé c'est performer ou disparaître », a affirmé GNACADJA10. Selon SOUFIANO, ce secteur, malgré son rôle déterminant dans le développement se trouve confronté à de multiples difficultés dont entre autres le coût élevé des facteurs de production, le manque de financement des activités. La création et le développement des PME /PMI se heurtent depuis toujours à diverses difficultés dont l'accès au financement.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille