1.2 Identification du
problème.
La pauvreté se manifeste de différentes
façons selon les environnements socioculturels. Les résultats des
enquêtes ECAM (2001) montrent que son incidence est de 40,2 % et qu'elle
demeure plus prononcée en zone rurale où 8 personnes sur 10
vivent, qu'en milieu urbain (MINEPAT, 2003). En effet, malgré les gains
importants enregistrés lors de la deuxième moitié des
années 1990, encore quatre camerounais sur dix en 2001 vivaient en
dessous du seuil du revenu annuel de 232 547 FCFA jugé nécessaire
pour permettre à un individu de Yaoundé de s'offrir un
«panier minimal» de dépenses essentielles alimentaires et non
alimentaires, notamment les dépenses de santé, d'éducation
et de logement (MINEPAT, 2003).
La baisse brutale des revenus d'exportation enregistrée
par l'économie Camerounaise, amènera l'Etat à recourir
à de nouvelles politiques économiques s'appuyant sur l'ajustement
monétaire et les gains de compétitivité induits seront mis
en oeuvre dans l'objectif d'infléchir la tendance.
Ces politiques ont eu des conséquences
économiques néfastes :
La baisse drastique des salaires dans la fonction publique en
1993 (MINEPAT, 2003) et le désengagement de l'Etat de la prise en charge
des fonctions de production du secteur agricole (MINAGRI, 1990).
Le secteur agricole emploie environ 75 % de la population
active et contribue
pour environ 44 % aux exportations (MINAGRI, 2000).
Conscient de l'enjeu que représente ce secteur, le
Gouvernement est déterminé à mobiliser les forces vives de
la nation autour d'une stratégie viable pour un développement
durable et équitable.
En vue de redynamiser la production et de limiter la
multiplicité des intervenants en milieu rural vers le même
exploitant, le Gouvernement a mis en place en 1988 le Programme National de
Vulgarisation et de la Recherche Agricoles qui accompagne les producteurs dans
le conseil agricole dans les domaines des productions végétales,
animales et halieutiques.
Dans la recherche des résultats meilleurs et des
impacts perceptibles chez les producteurs, ce Programme est passé d'une
vulgarisation de masse, vers une vulgarisation ciblée autour des
micro-projets des organisations de producteurs (MINAGRI, 2000). Ce programme
est soutenu en amont par la recherche car, selon Benor et Baxter (1984) un
niveau élevé et durable de production agricole ne peut être
possible sans un service de vulgarisation effectif soutenu par une recherche
agricole qui prenne en compte les besoins des producteurs.
Les organisations de producteurs sont désormais les
points majeurs d'encrage, et de passage de toutes les technologies permettant
d'augmenter la production agricole.
On a assisté à la création de
nombreuses organisations paysannes qui suscitent les initiatives privées
de groupements de producteurs qui s'organisent pour développer plus les
avantages des groupes et de production en commun. Selon Beaudoux et Newkerk
(1985), partout du fait d'initiatives privées, du dynamisme de leaders
locaux, du soutien d'organisations non gouvernementales, les groupements
paysans s'organisent pour produire, vendre et acheter ensemble. De Sand (2000
: 20) trouve que de telles organisations constituent les rouages essentiels
pouvant permettre aux populations de participer à la planification des
investissements gouvernementaux en leur faveur.
On est donc en droit de se demander si ces changements de
stratégies sont compris et adoptés par les producteurs et si
elles apportent une plus value à notre production ?
En d'autres termes est-ce que l'organisation des producteurs
autours des groupes
contribuent à un effet pouvant contribuer à la
réduction de la pauvreté en milieu rural ?
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