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Analyse des strategies paysannes de lutte contre la pauvrete par des organisations de producteurs (op) dans la province du centre, cameroun

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par Stanislas BILA
Université de Dschang - Ingénieur Agroéconomiste 2005
  

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

1.1 Généralités

L'un des problèmes le plus fréquent à l'heure actuelle dans le monde est que, le pourcentage de pauvreté extrême croît à un rythme exponentiel. Sur 6 milliards d'habitants de la planète, 2,8 milliards soit presque la moitié ont moins de deux dollars par jour pour vivre (BM, 2001). Le Cameroun n'est en marge de cette situation. Car, après une longue période de croissance soutenue de 1960 à 1985 consécutive à l'accroissement rapide des exportations des produits agricoles, forestières et pétrolières, l'économie camerounaise est entrée en 1985 dans une période de récession caractérisée par la chute des cours des matières premières (MINAGRI, 2002). Cette période qui a duré jusqu'en 1995 a eu des répercussions sur toutes les couches de la société. Le milieu rural avec le désengagement de l'Etat a été le plus touché par la crise.

Depuis 1995/1996, la reprise économique revient progressivement avec les taux de croissance situés entre 3 et 5 % par an. Elle s'est appuyée sur la restructuration du secteur rural engagé depuis 1990 (MINAGRI, 2002). Pour faire face à la crise, le Gouvernement a conclu et mis en oeuvre avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) des Politiques d'Ajustement Structurel (PAS), des accords qui se sont soldés par un constat mitigé (MINEPAT, 2003). En effet on estime que ces mesures étaient inadéquates au contexte social camerounais.

Toutefois, le secteur social qui s'est considérablement dégradé lors des années de crise, ne s'est pas encore amélioré avec la reprise économique (MINEPAT, 2003). La faiblesse de l'offre publique en matière des services sociaux due aux difficultés financières auxquelles l'Etat a fait face durant les années de crise ne pouvait permettre la relève.

Au Cameroun, l'analyse du profil de la pauvreté montre que celui-ci est d'abord un phénomène rural. En effet, elle touche particulièrement les exploitants agricoles (57 %) et les dépendants agricoles informels (54 %). Ce secteur rural reste le secteur dominant de l'économie Camerounaise tant par sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) et à la croissance que par son potentiel en matière de relance de la croissance et de réduction de la pauvreté (MINAGRI, 2000).

Dans ces efforts de maintien d'une croissance forte, durable et équitable du secteur rural, le Gouvernement a élaboré une «Stratégie de Développement Rural» bâtie autour de quatre grands axes stratégiques que sont : La modernisation de l'appareil de production; la structuration du cadre institutionnel; l'amélioration du cadre incitatif et la gestion durable des ressources naturelles (MINEPAT, 2003).

Dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de libéralisation de l'économie et l'application de nouvelles politiques agricoles et environnementales, l'Etat Camerounais a mis en place dès 1990 une nouvelle réglementation favorisant l'émergence d'organisations paysannes et communautaires pour un meilleur cadre de relève de la production agricole.

il s'agit des lois:

- N°90/053 du 19 Décembre 1990 portant sur la liberté d'Association;

- N°92/006 du 14 Août 1992 sur les Sociétés Coopératives et les Groupes

d'Initiatives Communes;

- N°93/015 du 22 Décembre 1993 relative aux Groupements d'Intérêts

Economiques;

- N°94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de pêche et ses

décrets d'application;

- N°99/014 du 22 décembre 1999 régissant les Organisations Non Gouvernementales.

Ce nouvel environnement juridique a permis l'essor des organisations de producteurs, avec l'appui des programmes mis en place par l'Etat et l'aide des bailleurs de fonds internationaux. Parmi ces programmes, le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles (PNVRA), qui, depuis 1988, oeuvre au renforcement des capacités des producteurs en leur apportant une assistance technique et matérielle.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon